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DICTIONNAIRE

HISTORIQUE.

M

MAACHA, roi de Geth, 1632 à St-Pierre-Mout, village

donna du fecours à Hanon, roi des Ammonites, contre David; mais Joab, général des troupes de David, tailla en pieces les deux armées. MAACHA eft auffi le nom d'une des époufes de David, mere d'Abfalon. Elle étoit fille de Tholmas, roi de Geffur.

MAAN, (Jean) docteur de Sorbonne, natif du Mans, cha noine & précenteur de l'églife de Tours, fe fit connoître dans le 17e fiecle par un ouvrage intitulé: Sandla & Metropolitana Ecclefia Turonenfis, Sacrorum Pontificum fuorum ornata virtutibus, & fan&tiffimis Concilio rum inftitutis decorata; qui fut imprimé dans la maifon même de l'auteur, à Tours en 1667, in-fol. Il eft eftimé pour les recherches, & s'étend depuis l'année de J. C. 251 jufqu'en 1655.

MABILLON, (Jean) né en
Tome VI.

près de Moufon, dans le diocefe de Rheims, prit l'habit de Bénédictin de S. Maur à S. Remi de cette ville en 1654. Ses fupérieurs l'envoyerent en 1663 à Saint-Denys, pour montrer aux étrangers le tréfor & les monumens antiques de cette abbaye; mais il ne tarda point d'être appellé à des occupations plus afforties à fes talens. Dom d'Acheri le demanda pour travailler à fon Spicilege, & eut beaucoup à fe louer de fes foins & de fes recherches. Le nom du jeune Mabillon commença à être connu. La congrégation de S. Maur ayant projeté de publier de nouvelles éditions des Peres, il fut chargé de celle de S. Bernard, & s'acquitta de ce travail avec autant de diligence que de fuccès (voyez S. BERNARD). Le grand Colbert, inftruit de fon mérite, l'envoya en Allemagne l'an 1683,

A

pour chercher dans cette partie de l'Europe tout ce qui pourroit fervir à l'hiftoire de France, & à la gloire de la nation & de la maison royale. Dom Mabillon déterra plufieurs pieces curieuses, & les fit connoître dans un Journal de fon voyage. Cette favante courfe ayant été beaucoup applaudie, le roi l'envoya en Italie 2 ans après. Il fut reçu à Rome avec toute la diftinction qu'il méritoit. La congrégation de l'Index lui fit l'honneur de le confulter au.fu jet de quelques opinions fin gulieres contenues dans les écrits d'Ifaac Voffius: mars fon avis, qui parut trop indulgent, ne fut pas fuit.(yoyer Vos SIUS). On lui ouvrit toutes les archives, toutes les bibliotheques;& il en tira quantité de pieces nouvelles. De tous les objets qui piquerent fa curiofité, aucun ne l'excita plus que les Catacombes de Rome. Il y fit des vifites fréquentes, & y porta à la fois l'efprit de religion & celui de critique. Attaché fortement à la foi, mais en garde contre l'erreur, il crut voir de l'abus dans l'expofition 'de quelques corps faints, & les dévoila dans une Lettre latine fous le nom d'Eufebe Romain à Théophile François, touchant le culte des Saints inconnus. Cette brochure fouleva contre ai quel ques favans de Rome. Il y eut plufieurs écrits pour & contre. On déféra à la congrégation de l'Index la Lettre d'Eufebe, & elle eût été profcrite par ce tribunal, s'il n'en avoit donné une nouvelle édition, avec des changemens qui contenterent les juges. Une autre difpute occupa Mabillon. Dom Rancé,

abbé de la Trappe, attaqua les études des moines, & prétendit qu'elles leur étoient plus nuifibles qu'utiles. Pour appuyer l'idée qu'ils ne devoient ni faire ni lire des livres, il en compofa un lui-même. Il l'intitula : De la fainteté des devoirs de l'état monastique. La congrégad tion de S. Maur, alors entiérement confacrée aux recherches profondes & à l'étude de l'antiquité, crut devoir réfuter Pennemi des études des cloîtres. Elle choifit le doux Mabillon, pour entrer en lice avec l'auftere abbé de la Trappe. Il n'a❤ voit ni l'imagination, ni l'éloquence de ce réformateur; mais fon efprit étoit plus orné & plus méthodique ; & fa diction claire, fimple & prefqu'entié rement dénuée d'ornemens, ne manquoit pas d'une certaine force. Il oppofa principes à prin cipes, inductions à inductions. Dans fon Traité des Etudes Monaftiques, publié en 1691, in-12, il s'attacha à prouver que les moines peuvent non-feulement, mais doivent étudier. Il marqua le genre d'études qui leur convient les livres qui leur font néceffaires, les vues qu'ils ont à fe propofer en s'appliquant aux fciences. L'exemple des folitaires de la Thébaïde, uniquement occupés du travail des mains, ne l'embarrassa point. Le but de nos religieux, & l'efprit de leur inftitution, n'eft pas de leur reflembler. Leur vie eft moins une vie monaftique qu'une vie cléricale. Ils comptent mener celle d'un prêtre & d'un homme d'étude en entrant dans le cloître, & non celle d'un laboureur (voyer S. CLAUDE, S. FRANÇOIS).

L'abbé de la Trappe, fâché de voir contredire fes idées, fit une réponse vive au livre des Etudes Monaftiques. Dom Mabillon y oppofa des Réflexions fages & modérées. Elles amenerent une replique, fous le nom de Frere Come. L'abbé de la Trappe en étoit l'auteur; mais fon ouvrage ne fortit point . de fon cloître. Mabillon, né avec un génie pacifique, laifla faire la guerre à quelques écrivains qui fe mêlerent de cette querelle. Il ne voulut plus en trer dans aucune difpute. Il s'occupa à perfectionner fön favant ouvrage de la Diplomatique, qu'il avoit publié en 1681. Cette fcience lui devoit tout fon luftre. Le docte Bénédictin avoit une fagacité admirable, pour démêler ce qu'il y a de plus confus dans la nuit des tems & pour approfondir ce que l'hif toire offre de plus difficile. Il donna des principes pour l'examen des diplomes de tous les âges & de tous les pays. Mais comme il eft impoffible d'être parfait, il effuya des critiques, dont quelques-unes parurent fondées (voyez GERMON). Ma billon donna à fon livre un Supplément, qui vit le jour en 1704. L'amour de la paix, la candeur, & fur-tout la modeftie, formoient fon caractere. Préfenté à Louis XIV par le Tellier, archevêque de Rheims, comme le religieux le plus favant du royaume, il mérita d'entendre ce mot de la bouche du grand Boffuet: Ajoutez, monfeur, & le plus humble. Un étranger ayant été confulter le favant du Cange, celui-ci l'envoya à Mabillon, fon ami & fon rival en érudition. On vous

trompe quand on vous adreffe à moi, répondit humblement le Bénédictin; allez voir M. du Cange. C'est lui-même qui m'adreffe à vous, dit l'étranger. Il est mon maître, répliqua Mabillon. Si cependant vous. m'honorez de vos vifites, je vous communiquerai le peu que je fais Ce favant religieux mourut à Paris dans l'abbaye de St-Germain-des-Prés en 1707, à 75 ans. L'académie des infcriptions s'étoit fait un honneur de fe l'affocier. Ses principaux ouvrages font:1. Acta Sanctorum ordinis Sti Benedicti, à Paris, en 9 vol. in-fol. Le ter volume de ce recueil; commencé par dom d'Acheri, parut en 1668. Il va jufqu'à l'année 1110. L'ou. vrage eft auffi eftimé pour les monumens qu'il renferme, que pour les Préfaces dont l'auteur l'a orné. Ces Préfaces ont été imprimées féparément, in-4°, 1732. II. Analecta ; ce font des pieces recueillies dans diverfes bibliotheques, & qui n'avoient pas été imprimées, en 4 vol. in-8°, dont le 1er parut en 1675. Les Differtations qui enrichif fent ce recueil, ne font pas ce qu'il y a de moins précieux. On en a donné une édition in-fol. à Paris en 1723, c'est la plus eftimée. Ill. De re Diplomaticâ, 2 vol. in-fol. La meilleure édition eft celle de 1709, par les foins de dom Ruinart, qui l'aug menta de nouveaux titres. IV. La Liturgie Gallicane, in-4°, 1685 & 1729. V. Une Differ tation fur l'ufage du Pain azyme, dans l'Euchariftie, in 8°. VI. Une Lettre fous le nom d'Eufebe Romain, touchant le Culte des Saints inconnus, 1698, in-4°. & 1705, in-12. VII. Mufaum

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Italicum, 2 vol. in-4, 1724; en fociété avec dom Germain. VIII. Annales Ordinis Benedic tini, dont il a donné 4 vol. in-fol. qui contiennent l'histoire de l'ordre des Bénédictins, depuis fon origine jufqu'en 1066. Les volumes fuivans ont été donnés par D. Ruinart & D. Vincent Thuillier. IX. L'Epitre dédicatoire qui eft à la tête de l'Edition de S. Auguftin. X. Sancti Bernardi Opera, 2 vol. in-fol. Paris, 1690: c'eft la meilleure édition; elle a été réimprimée en 1719. Tous les ouvrages précédens font en la tin. Ceux que le P. Mabillon a donné en françois, font: I. Un Factum avec une Replique fur 'Antiquité des Chanoines-Reguliers & des Moines , pour maintenir les droits de fon ordre, contre les chanoines-réguliers de la province de Bourgogne. II. Traité des Etudes Monaftiques, 2 vol. in-4° ou in-12. III. Une Traduction de la Regle de S. Benoit, in-18, 1697. IV. Une Lettre fur la vérité de la fainte larme de Vendôme. Mabillon par-tout ailleurs bon critique, paroît dans cet ou viage trop crédule & peu judicieux. Dom Thuillier publia en 1724 les Euvres pofthumes de dom Mabillon & y joignit calles de D. Ruinart ; ce recueil eft en 3 vol. in-4°. Voyez l'Hiftoire Littéraire de la Congrégation de S. Maur. D. Ruinart écrivit sa Vie, in-12, 1708.

fon cours de philofophie, il
vint dans la capitale, où il
entra, en arrivant, au fémi
naire de S. Sulpice, par les
confeils du cardinal de Tencin,
fon parent. Engagé de bonne
heure dans les ordres facrés,
& fe fentant plus de goût pour
les lettres, que de talent pour
le miniftere évangélique, il s'en
tint au fous- diaconat. Après
quelques légeres productions,
telles que fes Lettres fur l'Opéra,
l'abbé de Mably s'eft fait con-
noître par des ouvrages de mo-
rale & de politique, tels que
fon Droit public de l'Europe,
fes Obfervations fur l'Hiftoire
de France, les Obfervations fur
les Grecs & fur les Romains,
& fur-tout les Entretiens de
Phocion. Ce dernier ouvrage
eft celui qui lui a fait le plus
de réputation. Il est écrit avec
fageffe & plein de vues pro-
fondes, quoique tout n'y foit
& que
l'auteur pa-
pas exact,
roiffe trop prévenu en faveur
de la fagefle & de la vertu de
quelques anciens peuples, &
de ces hommes fameux qu'on
célebre plutôt par une espece
d'habitude que par une admi-
ration réfléchie. Ce qu'il y a
de plus fâcheux, c'eft
que cet
ouvrage a fervi de modele &
fourni les matériaux à une des
plus amphigouriques produc-
tions de ce fiecle. » On ne se
» feroit pas attendu, dit un cri-
»tique, que les Entretiens de
» Phocion fuffent devenus la

MABLY, (Gabriel Bonnot matiere du ravaudage infide) ancien chanoine de l'églife » pide d'un héros de roman. Il abbatiale de l'Ifle - Barbe, né » ne faut lire que Bélifaire pour à Grenoble, en mars 1709, &» y trouver Phocion travesti. mort à Paris le 23 avril 1785, » C'est ainfi que la philofoavoit fait fes premieres études »phie prétend faire des déà Lyon, chez les Jéfuites. Après

couvertes. Tout fon art con

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