Page images
PDF
EPUB

+

gouverna l'églife de Treves, fous les regnes de Sigebert, Childebert & Childeric. Entr'autres monumens qu'il a laiffés de fa piété, on compte la célebre abbaye de S. Martin qu'il fonda hors des murs de la ville, en mémoire du faint évêque de Tours, pour qui il avoit une finguliere vénération. Il mourut en 596. S. Grégoire de Tours nous a confervé quelques, particularités de fa vie.

MAGNET, (Louis) Jéfaite, né l'an 1575, mort en 1657, fut le rival de Buchanan en poéfie facrée. Il s'eft fait un nom par fa Paraphrafe en vers latins des Pfeaumes & des Cantiques de l'Ecriture-Sainte. Cet auteur eft affez bien entré dans l'efprit des écrivains facrés, & a rendu, autant qu'il eft poffible, la force de leurs expreffions.

MAGNI, (Jacques) Au guftia, né à Touloufe, mort vers 1422, fort âgé, eft auteur d'une introduction à la philofophie, intitulée: Sophologium, Paris, 1471 in-4°; édition affez rare. Il y en a une autre plus ancienne, fans date.

MAGNI, (Valerien) Magnus, Capucin, né à Milan en 1587 d'une famille illuftre, fut élevé aux emplois les plus importans de fon ordre. Le pape Urbain VIII le fit chef des m fions du nord; mais ayant écrit avec beaucoup d'emportement contre les Jéfuites, il encourut la difgrace d'Alexandre VII, qui lui défendit d'écrire. Le Capucin ne crut pas devoir obéir à cette défenfe, & publia quel que tems après fon Apologie. On le mit en prifon à Vienne, & il n'obtint la liberté que par l'indulgence de Ferdinand III.

Ilfe retira fur la fin de fes jours à Saltzbourg, & y mourut en 1661, à 75 ans. On trouve dans le tome 2e du Recueil fanatique, intitulé: Tuba Magna une lettre écrite dans fa prifon même; il y répond aux accufations intentées contre lui, d'une maniere à le faire mettre en prifon s'il n'y avoit pas été. On a encore de lui quelques livres de controverfe contre les Proteftans, qu'il haïffoit cepen dant moins que les Jéfuites. On connoît fa réponse favorite : Mentiris impudentiffimè.

MAGNIERE (Laurent) fculpteur de Paris, mort en 1700, âgé de 82 ans, avoit été reçu en 1667 de l'académie royale de peinture. Ses talens l'ont placé au rang des plus cé lebres artiftes du fiecle de Louis XIV. Il a fait pour les jardins de Verfailles plufieurs Thermes, repréfentant Circé, Ulyffe, le Printems &c.

MAGNIEZ, (Nicolas) ftudieux eccléfiaftique, mort en 1749 dans un âge avancé, eft auteur d'un Dictionnaire latin, connu fous le titre de Novitius, Paris, 1721, 2 vol. in-4°. Cet ouvrage fi utile aux maitres, & qui jouit d'une estime méritée, n'a eu que cette édition; celle qui porte 1733, n'a de différence que le frontifpice.

MAGNIN, (Antoine) poëte François, originaire de Bourgen-Breffe, & fubdélégué de l'intendant de Bourgogne, mourut en 1708, à 70 ans. On a de lui plufieurs ouvrages, dans lefquels on remarque plus de négligence que de goût. Il ne connut point cet enthousiasme qui eft l'ame de la belle poésie.

[ocr errors]

MAGNOL, (Pierre) pro feffeur en médecine, & directeur du jardin des plantes de Montpellier, fa patrie, mort en 1715, à 77 ans, a donné : 1. Botanicon Monfpellienfe, 1686, in-8°, fig. II. Hortus Regius Monfpellienfis, 1697, in-8°, fig. III. Prodromus hiftoria generalis plantarum, in quo familia plantarum per tabulas difponuntur, Montpellier, 1689, in-8°.

MAGNOL, (Antoine) fils du précédent, né à Montpellier en 1676, fuccéda dans la chaire de fon pere, & mourut en 1759, après avoir publié : 1. Novus character plantarum, Montbeliard 1725, ouvrage de fon pere. II. Differtatio de refpiratione. III. De natura & caufis fluiditatis fanguinis, & plufieurs autres differtations.

MAGNON, (Jean) poëte François, né à Tournus dans le Mâconnois, exerça pendant quelque tems la profeffion d'avocat à Lyon. On a de lui plufieurs pieces de théâtre, dont la moins mauvaise eft Artaxercès, tragédie. Il y a de la conduite, de beaux fentimens, & quelques caracteres paffablement foutenus. Ce poëte quitta le genre dramatique, & conçut le deffein de produire en dix volumes, chacun de vingt mille vers, une Encyclopédie. Il n'eut pas le tems d'exécuter ce projet ridicule, ayant été affaffiné une nuit par des voleurs à Paris en 1662. Une partie de fon ouvrage parut en 1663, in-4o, fous le titre emphatique de Science univerfelle, & avec une préface encore plus emphatique. Les Bibliotheques, dit-il au lecseur, ne te ferviront plus que

d'un ornement inutile. Quelqu'un lui ayant demandé i fon ouvrage feroit bientôt fait ? Bientôt, répondit-il ; je n'ai plus que cent mille vers à faire. On ne doit pas s'étonner de la merveilleufe facilité de Magnon. Ses vers font peut-être ce que nous avons de plus lâche, de plus incorrect, de plus obl cur & de plus rampant dans la poéfie françoife.

MAGNÚS, (Jean) archevêque d'Upfal en Suede, né à Lincoping en 1488, s'éleva avec force contre le Luthéra-. nifme, & travailla en vain à empêcher le roi Guftave Wafa de l'introduire dans fes états. Ce monarque répondit à fes remontrances par des perfécutions; il le fit paffer pour un rebelle, & tout récemment un peintre catholique de Flandre a eu la lâcheté de représenter ce grand prélat comme luttant contre l'autorité légitime; c'eft cependant ainfi que les Apôtres & les premiers prédicateurs de l'Evangile ont lutte contre les empereurs païens. Le zélé & courageux archevêque fe rend à lui-même dans fes malheurs le témoignage confolant de ne fouffrir que pour la défenfe de la foi de Jefus-Chrift: Ex primo regni fenatore & feliciffimo archie pifcopo, propter tuendam fidem Chrifti, faftus fum humilis exul & peregrinus (Hift. 1. 22). Magnus, emportant les regrets des Catholiques, fe retira à Rome, y reçut beaucoup de témoignages d'eftime, & y mourut en 1544. On a de lui: I. Une Hiftoire de Suede en 24 livres, intitulée Gothorum Suconumque hiftoria ex probatis antiquorum monumentis colle&ta, Rome,

MAGNUS, voyez MAGNI. MAGON BARCÉE, général Carthaginois, envoyé en Sicile, l'an 394 avant J. C., contre Denys le Tyran, fut défait dans le premier combat; mais ayant remis une puiffante armée fur pied l'année fuivante, il battit le tyran & lui accorda la paix. La guerre s'étant rallumée, les Carthaginois firent une nouvelle tentative fur la Sicile, Magon étoit à la tête. Il livra bataille aux ennemis & fut tué l'an 389 avant J. C.

1554, in-fol., Bâle, 1558, in-8°. Ouvrage publié avec des additions par Olaus Magnus fon frere. Il. Celle des archevêques d'Upfal, fous le titre Historia Metropolitana Ecclefia Upfa lenfis, in regnis Suetia & Gothia, a Joanne Magno Gotho, fedis apoftolica legato, & ejufdem ecclefie archiepifcopo, colletta; operá Olai Magni Gothi, ejus fratris, in lucem edita: Rome, 1560, 1 vol. in-fol. On trouve dans ce livre de quoi ré tablir la vérité des faits, & dé truire les calomnies des Luthé-MAGON BARCÉE, fon fils, riens contre cet illuftre archevêque, homme d'un zele ferme & d'une droiture inflexible. Sa réfiftance au progrès des nouvelles fectes fut d'autant plus forte & plus conftante,qu'il connoiffoit parfaitement les maux qui réfultoient de toute innovation imaginée par des hommes oififs & inquiets au préjudice de l'ancienne religion, que 15 fiecles avoient laiffée dans la poffeffion de paffer pour la véritable.

MAGNUS, (Olaus) frere du précédent, auquel il fuccéda l'an 1544 dans l'archevêché d'Upfal, parut avec éclat au concile de Trente en 1546, & fouffrit beaucoup dans fon pays pour la Religion Catholique. On a de lui: L'hiftoire des moeurs, des coutumes & des guerres des peuples du Septentrion, fous le titre : Hiftoria Gentium Septentrionalium, Rome, 1555, in-fol. Cet ou vrage renferme des chofes curieufes, mais quelques-unes fem. blent être le fruit de la crédulité. L'auteur y montre un grand attachement à la foi catholique. Il mourut à Rome vers 1560.

lui fuccéda dans le commandement, & fut encore moins heu reux. Epouvanté par l'arrivée de Timoleon, général des Corinthiens, il quita la Sicile avec précipitation. On lui fit fon procès. Il prévint le fupplice par une mort volontaire, l'an 343 avant J. C. Les Carthaginois firent attacher fon cadavre à une croix, pour éternifer fon infamie & fa lâcheté.

MAGON, frere d'Annibal, fe fignala avec lui à la bataille de Cannes, & porta la nouvelle de cette victoire à Carthage. Pour donner une idée fenfible de cette action, il fit répandre au milieu du fénat trois boiffeaux d'anneaux d'or, tirés des doigts des chevaliers Romains tués dans le combat, l'an 216 avant J. C. Magon fut envoyé enfuite contre Scipion en Efpagne; mais il fut battu près de Carthagene, & poursuivi fur le bord de la mer. Il se retira dans les Illes Baléares, connues aujourd'hui fous les noms de Majorque & de Minorque. Les habitans de ces Ifles paffoient pour les plus habiles frondeurs de l'u-nivers: dès que les Carthaginois

appro

approcherent de la premiere; rage & par fa fagefle. Après les Baléariens firent pleuvoir avoir remporté plufieurs vicfur eux une fi effroyable grêle toires fur les Grecs, il conclut de pierres, qu'ils furent obligés la paix avec l'impératrice Irene, de regagner la mer. Ils abor- à condition qu'elle lui paieroit derent plus heureusement à Mi- tous les ans 70 mille écus d'or norque; & le Port-Mahon, de tribut. Mahadi tenoit fréPortus Magonis, retint le nom quemment fon lit de juftice, du général qui l'avoit conquis. pour réparer les violences que Le héros Carthaginois paffa en les puiffans exerçoient contre fuite en Italie, fe rendit maître les foibles. Il recevoit fans s'ofde Genes, fut battu & bleffé fenfer des leçons fortes & utiles, dans un combat contre Quin- même de la part de fes fujets. tilius-Varus, & mourut de fes Ayant demandé dans le temple bleffures l'an 203 avant J. C. de la Mecque à un homme de fa MAGRI, (Dominique) né fuite,» s'il ne vouloit point dans l'ifle de Malte, prêtre de » avoir part aux largeffes qu'il l'Oratoire & chanoine de Vi- » répandoit alors dans la Mofterbe, mort en 1672, à 68 ans, » quée ? Je mourrois de avoit une érudition peu com- » honte, lui répondit cet hom mune, embellie par les vertus » me, de demander dans la facerdotales. Il laiffa deux ou- » maifon de Dieu à un autre vrages utiles: I. Hierolexicon, » qu'à lui, & autre chofe que Rome, 1677, in-fol., compofé» lui-même ». Ce prince mouavec fon frere Charles; c'eft un Dictionnaire qui peut beaucoup fervir pour l'intelligence de l'Ecriture-Sainte. II. Un Traité en latin des contradictions apparentes de l'Ecriture, dont la meilleure édition eft celle de 2685, in-12, à Paris, par l'abbé le Fêvre, qui l'augmenta confidérablement, & qui pourtant n'a pas épuifé la matiere. III. La Vie de Latinus Latinius, qui eft à la tête de la Bibliotheca facra & profana de cet auteur, dont Charles Magri a donné l'édizion, Rome, 1677, in-fol. IV. Virtu del Café, Pome, 1671, in-4°. V. Viaggio al Monte Libano, 1654, in-4°. On préfere celui de Jerôme Dandini, avec des notes de Richard Simon.

MAHADI, 3e calife de la race des Abaffides, fils & fuc. ceffeur d'Abon Giafar Almanzor, fe fit un nom par fon cou. Tome VI.

rut à la chaffe, pourfuivant une bête fauve qui s'étoit jetée dans une mafure. Son cheval l'ayan engagé dans une porte qui étoit trop baffe, il fe caffa les reins & expira fur l'heure, l'an 785 de J. C., après un regne de dix ans & un mois.

MAHARBAL, capitaine Carthaginois, commanda la cavalerie à la bataille de Cannes, l'2216 avant J.C. Auffi propre à donner un confeil qu'à faire un coup de main, il vouloit qu'après cette action mémorable, Annibal allât droit à Rome, lui promettant de le faire fouper dans 5 jours au Capitole; mais comme ce général demandoit du tems pour le confulter fur cette propofition: >> Je » vois bien, dit Maharbai, que » les dieux n'ont pas donné au » même homme tous les talens » à la fois; vous favez vaincre,

[ocr errors]

34
"Annibal, mais vous ne favez
pas profiter de la victoire ».
MAHAUD voy.MATHILDE.
MAHI, voyez MAHY.
MAHIS, voyez DESMAHIS
& GROSTESTE.

MAHOMET, naquit à la
Mecque en 569 ou 570. Sa naif-
fance fut accompagnée, fui-
vant les dévots musulmans, de
différens prodiges, qui fe firent
fentir jufque dans le palais de
Chofroès. Eminah, fa mere,
étoit veuve depuis dix mois,
lorfqu'elle mit au monde cet
enfant, futur auteur d'une fu-
perftition fanguinaire, étendue
depuis le détroit de Gibraltar
jufqu'aux Indes, & fondateur
d'un empire devenu redou
table aux Chrétiens, deftiné
à punir leurs crimes & à être
l'inftrument des divines ven-
geances, dans une grande partie
du globe. A l'âge de 20 ans,
le jeune Mahomet s'engagea
dans les caravanes qui négo-
cionat de la Mecque à Damas.
De retour à la Mecque, une
he, veuve d'un mar-
femme ric
it pour conduire
chand, le p.
fon négoce, & l'époufa 3 ans
oit alors à
après. Mahomet e.
la fleur de fon âge; quoique
euffent
fa taille & fa figure n
il,
rien d'extraordinaire
par fes foupleffes & fes com-
plaifances, gagner le cœur de
fon époufe. Chadyfe (c'eft
le nom de cette riche veuve)
lui fit une donation de tous
fes biens. Mahomet, parvenu
à un état dont il n'auroit ja
mais ofé fe flatter, réfolut de
devenir le chef de fa nation:
il jugea qu'il falloit pour cela
mettre en ufage l'ignorante cré
dulité & la fuperftition du peu-
ple. A l'âge de 40 ans, cet im

9

pofteur commença à se donner pour prophete. Il feignit des révélations, il parla en infpiré ; il perfuada d'abord fa femme & 8 autres perfonnes. Ses difciples en firent d'autres, & en moins de trois ans il en eut près de 50, difpofés à mourir pour fa doctrine. Il lui falloit des miracles, vrais ou faux. Lė nouveau prophete trouva dans les attaques fréquentes d'épi lepfie, à laquelle il étoit fujet, de quoi confirmer l'opinion de fon commerce avec le Ciel. Il fit paffer le tems de fes accès, pour celui que l'Etre-Suprême deftinoit à l'inftruire; & fes convulfions, pour l'effet des vives impreffions de la gloire du miniftre que la Divinité lui envoyoit. A l'entendre, l'ange Gabriel l'avoit conduit, fur un âne, de la Mecque à Jerufalem: où, après lui avoir montré tous les Saints & tous les Patriarches depuis Adam, il l'avoit ramené la même nuit à la Mecque. Malgré l'impreffion que faifoient fes rêves, il fe forma une conjuration contre le vifionnaire. Le nouvel apôtre fut con traint de quitter le lieu de fa naiffance pour fe fauver à Medine. Cette retraite fut l'époque de fa gloire, & de la fondation de fon empire & de fa religion. Ct ce que l'on nomma Hégire (c'eft-dire fuite ou perfécution), dont le ter jour répond au 16 juille de l'an 622 de J. C. Le prophete fugitif devint conquérant. defendit à fes difciples de difputer fur fa doctrine avec les étrangers, & leur ordonna de ne répondre aux objections des contradicteurs que par le glaive. Il difoit que chaque prophete avoit

« PreviousContinue »