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les a placés environ 9 pieds au deffous. M. Patte entre làdeffus dans un grand détail; fes réflexions paroiffent naturelles & vraies (voyez BERNINI). On blâme auffi l'architecture de la façade, quoiqu'elle préfente de grandes beautés. Il eft à croire que Maderno fut jugé moins févérement par les contemporains. Non-feulement il fut plus employé à Rome qu'aucun autre architecte ; mais on voulut avoir de fes deffins dans la plupart des grandes villes d'Italie & même en France & en Espagne. Cet artiste mourut en 1629.

MADERUS, (JoachimJean) favant Allemand, vivoit encore en 1678. Son goût pour les recherches hiftoriques lui fit fouiller beaucoup de bibliotheques. On lui doit : I. Des Editions de divers ouvrages anciens, relatifs à l'Hiftoire d'Allemagne. II. Scriptores Lipfienfes, Wittembergenfes & Fran cofordienfes, 1660, in-4°. III. De Bibliothecis, joint au traité de Lomeier, Helmftadt, 1702 & 1705, deux tomes in-4° &c. MADRISI, (François) né à Udine vers la fin du fiecle dernier, mort en 1750, entra de bonne heure dans la congrégation oratorienne d'Italie, & fe livra aux devoirs & aux études de fon état. Nous devons à fes foins une bonne édition des Euvres de S. Paulin d'Aquilée, imprimée à Venife, 1737, in-fol.

MAFFEE VEGIO, chanoine de S. Pierre à Rome, né à Lodi dans le Milanez, mort en 1458, étoit dataire du pape Eugene IV. Il illuftra fa plume par plufieurs ouvrages écrits

avec élégance. Les principaux font: I. Un traité De educatione liberorum, Paris, 1511, in-4°, qui paffe pour un des meilleurs livres que nous ayons en ce genre. 11. Six livres De la Per feverance dans la Religion. III. Difcours des Iv Fins de l'homme. IV. Dialogue de la Vérité exilée. V. Plufieurs Pieces de Poéfie, Milan, 1497, in-fol., & 1589, in-12. Celle qui lui fit le plus de réputation, fut fon 13e livre de l'Enéïde ; quoique l'idée d'être le continuateur d'un poëte tel que Virgile, fût auffi téméraire que ridicule, il réuffit autant qu'on le peut dans un tel projet. On a encore de lui un Poëme fur les fripponneries des payfans.

MAFFEE, (Bernardin) célebre & favant cardinal fous le pape Paul III, naquit à Rome en 1514, & mourut en 1553, à 40 ans. La mort, à cette époque, lui fut avantageuse: elle lui épargna la douleur de voir un de fes parens tuer, deux ans après, fon frere, fa bellefœur & fes neveux, du moins fi l'on en croit de Thou. Les monumens de fon goût pour les lettres, font: Des Commentaires fur les Epitres de Cicéron, & un Traité d'Infcriptions & de Médailles.

MAFFÉE, (Raphaël) voyez VOLATERRAN.

MAFFÉE ou MAFFEI, (JeanPierre) célebre Jéfuite, né à Bergame vers 1536, enseigna la rhétorique à Genes, avant que d'être de la compagnie de Jefus. Philippe II, roi d'Efpagne, & Gregoire XIII, eurent pour lui une eftime particuliere. On a dit qu'il étoit tellement jaloux de la belle la

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fur lefquels cet ouvrage a été compofé, font les plus fûrs que l'auteur eût pu fe procurer_fur ces régions lointaines; on affure que c'eft le travail de 10 années. Le début en eft magnifique & fublime; & en général les réflexions de l'auteur & fa maniere de préfenter les grands événemens, font pleins de dignité & de force. L'abbé de Pure l'a affez mal traduit en françois, Paris, 1665, in-49. Elle va jufqu'en 1558. On y trouve à la fin la traduction des Lettres écrites des Indes par les miffionnaires. Gregoire XIII chargea Maffei d'écrire l'Hiftoire de fon pontificat. Cet ouvrage, qu'il laiffa manufcrit, n'a été publié qu'en 1742, à Rome, en 2 vol. in-4°.

tinité, que, de peur de l'alté rer, il demanda au pape la permiffion de dire fon bréviaire en grec; mais c'est une fable. Le cardinal Bentivoglio, ami de ce Jéfuite, fait entre lui & Strada le parallele fuivant: »lls » se ressemblent dans la beauté » du ftyle, dans la nobleffe, » dans l'harmonie des pa» roles, & dans la clarté des » penfées mais le P. Maffée » l'emporte par la pureté de » la langue, & Strada par l'élé»gance. L'un écrit avec gra»vité, & l'autre avec beaucoup » d'efprit ». L'extérieur du P. Maffei n'avoit rien qui annonçât fon mérite; fa converfation même étoit fans agrément. Il étoit d'un tempérament délicat, & ne confervoit fa fanté que par un régime pénible. Il étoit prompt à s'enflammer; mais il rentroit en lui-même, & demandoit pardon à ceux que fa vivacité avoit offenfés ou fcandalifés. Il donnoit à la perfection de fes ouvrages plus de tems que d'autres à la compofition des leurs. Quand on lui paroiffoit furpris de cette lenteur, il répondoit que les lecteurs ne s'informoient pas du tems, mais des beautés qu'on avoit mis en compofant un ouvrage. Il mourut à Tivoli en 1603. On a de lui: I. De vita & moribus Sti. Ignatii, in-8°, Venife, 1685, & Bergame, 1747, 2 vol. in-4°. C'est un enfant qui peint fon pere; mais s'il a la tendreffe & la naïveté de cet âge, il a les graces & la vigueur des meilleurs écrivains latins. II. Hifloriarum Indicarum libri XVI, plufieurs fois réimprimés in-fol. & in-8°. Le ftyle en eft très-pur & très-élégant; les mémoires

MAFFEE ou MAFFEI, (François-Scipion) né à Vérone en 1675, d'une famille illuftre, fut affocié fort jeune à l'académie des Arcades de Rome. A 27 ans il foutint publiquement dans l'univerfité de Vérone une Thefe qui refpiroit la gaieté de la jeuneffe & de la poéfie, quoique en profe. Elle rouloit toute fur l'Amour & contenoit cent conclufions très-décentes & fages, quoique dans une matiere où il eft aifé de s'oublier. Le marquis, paffionné pour tous les genres de gloire, voulut goûter celle des armes. 11 fe trouva en 1704 à la bataille de Donawert, en qualité de volontaire. L'amour des lettres le rappella bientôt en Italie. Il eut alors à foutenir une autre efpece de guerre ; il e; combattit contre le duel, à l'occafion d'une querelle où fon frere aîné étoit engagé. Il fit un livre plein de favantes re

22.

MAF

cherches fur les ufages des an-
ciens pour terminer les diffé-
rens des particuliers. Il y fit
voir aux duelliftes, que ce pré-
tendu point-d'honneur & le.
duel en lui-même font oppofés
à la Religion, au bon fens &
à l'intérêt de la vie civile. Le
marquis Maffei s'attacha enfuite
à réformer le théâtre de fa na-
tion. Il compofa fa Mérope, qui
eut un fuccès brillant & fou-
tenu; une Comédie fous le
titre de la Cérémonie, fut auffi
fort applaudie. Sa réputation
étoit répandue dans toute l'Eu-
rope, quand il vint en France
en 1732. Son féjour à Paris fut
de plus de 4 années. On vit en
lui un génie étendu, un efprit
vif, fin, pénétrant, avide de
découvertes, & très-propre à
en faire; une humeur enjouée,
un cœur naturellement bon
fincere, défintéreffé, ouvert à
l'amitié, plein de zele pour la
Religion & fidele à en remplir
lês devoirs, A peine voulut-on
s'appercevoir qu'il fe prévenoit
aifément de fes propres idées;
qu'il étoit délicat fur le point-
d'honneur littéraire, rétif à la
contradiction, trop abfolu dans
la difpute, & qu'il fembloit
vouloir faire régner fes opinions
comme par droit de conquête.
De France, le marquis Maffei
paffa en Angleterre; delà en
14
Hollande, & enfuite à Vienne,
où il reçut de l'empereur Charles
VI des éloges plus flatteurs
pour lui que les titres les plus,
honorables. De retour en Italie,
il continua à s'occuper des
fciences, & mourut en 1755.
Les Véronois l'avoient chéri
avec une efpece d'idolâtrie.
Pendant fa derniere maladie on
fit des prieres publiques, & le

MAF

confeil lui décerna, après fa
mort, des obfeques folemnelles.
On prononça dans la cathédrale
de Vérone fon oraison funebre.
On a parlé beaucoup de l'inf-
cription: Au MARQUIS SCI-
PION MAFFEI VIVANT, mife
au bas de fon buite, qu'il
trouva, à fon retour à Vérone,
placé à l'entrée d'une des falles
de l'académie. Ce font peut-être
ces honneurs exagérés qui ont
donnés à ce favant eftimable
le ton décifif & les airs de fuf-
fifance qu'on lui a reprochés.
S'il a pu trouver dans la caufe
une espece d'excufe de l'effet,
il fera toujours difficile de le
juftifier d'avoir paru rechercher
la caufe même. Les principaux
de fes ouvrages font: I. Rime
e Profe, Venife, 1719, in-8°. II.
La Scienza Cavalerefca, Rome,
1710, in-4°. Ce livre, contre
l'ufage barbare des duels, eft ex-
cellent. Il en a paru 6 éditions.
La derniere a été commentée
par le P. Pali, membre de l'ar
cadémie des Arcades, fous le
nom de Tedalgo. III. La Mérope,
tragédie. Il y en a eu plufieurs
éditions. IV. Traduttori Ita-
liani, o fia notizia dei volga-
rizzamenti d'antichi Scrittori La-
tini è Græci Venife, 1720,
in-8°. V. Teatro Italiano, o fia
Scelta di Tragedie per ufo della
fcena, en 3 vol. in-8°. VI. Caf-
fiodori complexiones in Epiftolas
& Atta Apoftolorum & Apoca--
lypfim, ex vetuftiffimis mcmbra-
&
nis eruta, Florence, 1721,
Roterdam, 1738. VII. Iftoria
diplomatica, che ferve d'intro-
duzione all' arte critica in tal
materia, 1727, in-4o. VIII. De
e fingolarmente
gli Amfiteatri
de Veronese, Vérone, 1728.
IX. Supplementum Acaciarum

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monumenta nunquam edita continens Venife 1728. X. Mufaum Veronenfe, 1729, infolio: c'est un recueil d'infcriptions relatives à fa patrie. XI. Verona illuftrata, in-fol., Vérone, 1732, & en 4 vol. in-8°. La république de Venife, à qui l'auteur dédia cet ouvrage, le décora d'un titre qui ne fe donne qu'à la premiere nobleffe, avec des revenus, des immunités & des privileges. XII. Il primo canto del Iliade d'Omero, tradutto in verfi italiani, Londres, 1737, en vers non rimés. XIII. La Religione dei gentili nel morire, ricavata da un baffo. relevo antico che fi conferva in Parigi, Paris, 1736, in-4°. XIV. Offervazioni Letterarie che poffono fervire di continuazione al Giornale de Letterati d'Italia. XV. On a encore de lui un ouvrage fur la Grace. C'est une hiftoire théologique de la doctrine & des opinions qui ont eu cours dans les 5 premiers fiecles de l'Eglife, au fujet de la Grace, du Libre-Arbitre & de la Prédeftination: elle eft en italien, & fut imprimée à Trente en 1742. Maffei y a joint quelques écrits théologiques qu'il avoit déjà compofés. XVI. Des éditions eftimées de quelques Peres. Son attachement aux vérités du Chriftianifme étoit auffi vif que réfléchi. I donnoit quelquefois dans des opinions qui paroiffoient neuves & fingu lieres; mais il ne les défendoit qu'autant qu'il les croyoit conformes à la faine doctrine. Une Lettre au P. Anfaldi, où il nie abfolument l'existence actuelle de la magie, a été réfutée par les favans Muratori & Tartarotti. Le célebre marquis de

voit le borner à rejeter la multitude de fables qu'on débite en cette matiere, fans attaquer la poffibilité ou la réalité de la chofe en elle-même. Il y a d'ailleurs de l'inconféquence dans fon opinion: puifqu'il reconnoît que la magie a exifté autrefois qu'il y a encore aujourd'hui des poffeffions &c, il admet d'un côté ce qu'il rejette de l'autre. Les paffages des Peres qu'il allegue, font ou tronqués ou mal expliqués ; ceux où les mêmes Peres établiffent clairement la magie, ne font pas rapportés &c ( voyez ÁsMODÉE, DELRIO, HAEN, SPÉ &c). En général, on reconnoît dans fes écrits une fcience plus étendue que profonde, plus variée que réfléchie; plus d'érudition que de logique; plus d'élocution que de penfées. Son ftyle manque de précifion & de nerf; il eft pour l'ordinaire languiflant & parafite. La marche de fes idées eft quelquefois dénuée d'ordre, plus fouvent de fermeté & de vigueur. Il ne faut pas le confondre avec Scipion Signello MAFFEI de Tortone auteur d'une Hiftoire de la Ville de Mantoue, en italien.

MAGALLIAN, (Côme) Jéfuite Portugais, dont on a des Commentaires fur Jofué, les Juges, les Epitres à Tite & à Timothée, & d'autres écrits, occupa une chaire de théologie à Conimbre, où il mourut en 1624, dans fa 73e année.

MAGALOTTI, (Laurent) né à Florence en 1637, fut employé dans plufieurs négocia tions importantes. Il alla dans diverfes cours de l'Europe, en qualité d'envoyé du grand-duc,

qui l'honora de la charge de confeiller-d'état, & mourut en 1711. Magalotti étoit très-difficile fur les écrits; rien ne pouvoit contenter fa délicateffe fcrupuleufe. On frappa à fon honneur une médaille, dont le revers eft un Apollon rayonnant, & la légende: Omnia luftrat. On a de lui un grand nombre d'ouvrages. Les principaux font: I. Le Recueil des Experiences faites par l'académie del Cimento dont il étoit fecrétaire, Florence, 1667 & 1691, in-fol. II. Lettres familieres contre les Athées, 1741, in-12. III. Des Relations de la Chine &c. IV. Lettere fcientifiche, 1721, 2 vol. in-4°. V. Canzonette anacreontiche di Lindoro Elateo, 1723, in-8°. VI. Opere, 1762, in 8°. Salvino Salvini a donné fa Vie en latin.

MAGATUS, (Céfar) né en 1579 à Scandiano, fut fait docteur en médecine à Bologne l'an 1597, & profeffeur à Ferrare en 1613. Il s'attacha particuliérement à montrer les défauts de la méthode de panfer les plaies qui étoit alors en ufage, & fubftitua une pratique appuyée d'une expérience fuivie & réfléchie. Il donna à ce fujet un bon traité intitulé De rara medicatione vulnerum, Venife, 1616, in-fol. Leipfig, 1733, 2 vol. in-4°. Sur la fin de les jours il fe fit Capuçin, & mourut en 1647.

Son frere, Jean-Baptifte MAGATUS, fe diftingua auffi dans la médecine: on a de lui Confiderationes medica,Bologne, 1637, in-4°.

MAGDALEN, prêtre Anglois, & chapelain de Richard II. Comme il reffembloit beaucoup u roi par les traits du vilage

& par la taille, quelques f gneurs révoltés le revêtirent en 1399 d'habits royaux après l'affaffinat de Richard, & le firent reconnoître par un grand nombre d'Anglois. Mais le nouveau roi Henri IV ayant pris quelques-uns des principaux du parti, toute cette troupe fe diffipa. Magdalen, & un autre chapelain du roi, tâcherent de fe fauver en Ecoffe; on les prit & on les enferma dans la tour de Londres. Ils furent tous deux pendus & écartelés en 1400.

MAGDELENE, (Ste MARIE) ainfi nommée du bourg de Magdala, fitué dans la Galilée, près la mer de Tibériade, fur guérie par Jefus, qui chassa 7 démons de fon corps. Elle s'attacha à lui, le fuivit au Calvaire, & après que fon corps eut été déposé dans le tombeau, elle retourna à Jerufalem préparer des parfums pour l'embaumer. Le furlendemain elle alla de grand matin au fépulcre avec les autres femmes, & n'ayant point trouvé le corps, elle courut en porter la nouvelle aux Apôtres, & revint au tombeau. S'étant tournée, elle vit Jefus debout, fans favoir que ce fût lui. Il lui demanda ce qu'elle cherchoit ? Magdelene, penfant que c'étoit un jardinier, lui répondit: Si vous l'avez enlevé, dites-moi où vous l'aver mis, & je l'emporterai. Jefus lui dit: Marie... & auffi-tôt le connoiffant à fa voix, elle fe jeta à fes pieds pour les baifer; mais Jefus lui défendit de le toucher, lui apprit qu'il refteroit encore quelque tems fur la terre avant que d'aller à fon Pere, & lui ordonna d'aller annoncer cette nouvelle confolante à fes freres,

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