Page images
PDF
EPUB

les Plantes & les Oiseaux; & un autre fur la ruine de Troie, pour fervir de fupplément à Iliade d'Homere. Mais ces deux poëmes font perdus ; car celui des Plantes, que nous avons fous le nom de Macer, eft d'un auteur plus récent, puifqu'on y cite Pline, & que l'auteur eft auffi mauvais botanifte que plat verfificateur. L'édition la plus eftimée eft celle de Naples, 1477, in-fol. Il y en a une traduction francoife par Guillaume Gueroult, Rouen, 1588. Macer floriffoit fous Augufte.

MACER, (Lucius Clodius) pro-préteur d'Afrique fous le regne de Néron, fe fit déclarer empereur l'an 68 de J. C. dans la partie qu'il commandoit. Ayant levé de nouvelles troupes, il les joignit à celles qui ctoient fous fes ordres, & s'en fervit pour conferver le titre qu'il avoit ufurpé. Il fit plus: il fe faifit de la flotte qui tranfportoit le bled à Rome, & caufa la famine dans cette capitale du monde. L'ufurpateur avoit plus de courage que de politique. Il irrita les Africains par des vexations & des cruautés, & fe joua également de leur fang & de leurs biens. Ces peuples irrités eurent recours à Galba, qui venoit d'être revêtu de la pourpre impériale. L'empereur donna ordre d'arrêter les brigandages de cette bête féroce. Trebonius Garucianus, intendant d'Afrique, & le centurion Papirius, chargés des ordres du prince, firent périr Macer dans la même année qu'il avoit pris le titre de Cefar. I avoit été engagé à la révolte par une femme nommée Cor

nelia Crifpinilla, intendante des débauches de Néron, laquelle étoit paffée en Afrique, pour fe venger des mécontentemens que cet empereur lui avoit donnés.

MACHABÉES, fept freres Juifs, qui fouffrirent le martyre à Antioche, dans la persécution d'Antiochus Epiphanes avec leur mere & le faint vieillard Eleazar, l'an 168 avant J. C. Ce prince ayant fait arrêter ces généreux confeffeurs, n'oublia rien pour les porter à manger de la chair de porc. Les 7 freres fouffrirent, en préfence de leur mere, l'un après l'autre, qu'on leur coupât les pieds & les mains, fans marquer la moindre foibleffe au milieu des tourmens qu'on leur faifoit endurer. La mere de ces martyrs après avoir affifté au triomphe de fes enfans, fut couronnée à fon tour, & mourut avec la conftance qu'elle leur avoit infpirée.

MACHABEES, (les Princes) ou Afmonéens (voyez JUDASMACHABÉE, Mathathias),

[ocr errors]

Nous avons fous le nom des Machabées 1v Livres, dont les deux premiers font canoniques, & les deux autres apocryphes. Le 1er fut, à ce qu'on croit, compofé fous Jean Hyrcan, le dernier de la race des Afmonéens, & contient l'histoire de 40 ans, depuis le regne d'Antiochus Epiphanes jufqu'à la mort du grand-prêtre Simon. Le fecond eft Tabrégé d'un grand ouvrage, qui avoit été compofé par un nommé Jafon, & qui comprenoit l'histoire des perfécutions d'Epiphanes & d'Eupator contre les Juifs. L'un & l'autre font remplis de grands traits d'hiftoire, & écrits avec

beaucoup d'intérêt. La perfécution & la mort d'Antiochus, le châtiment d'Héliodore envoyé pour dépouiller le temple, la conduite fage & courageufe du pontife Onias, le martyre d'Eleazar, celui des 7 freres avec leur mere, les victoires incroyables de Judas-Machabée, remportées avec une poignée de monde contre des armées immenfes &c, tous ces événe mens font préfentés avec beau coup de force & de dignité. Les proteftans ne reconnoiffent pas la canonicité de ces deux livres. Ce qu'on y lit touchant la priere pour les morts (voyer JUDAS-MACHABEE), & quelques autres confidérations de cette nature, ont pu les engager à ne pas les recevoir. Le 3e livre contient l'hiftoire de la perfécution que Ptolomée Philopator, roi d'Egypte, fit aux Juifs de fon royaume. Ce dernier eft une espece de réfumé des 2 premiers livres, & contient ce qui s'eft paffé chez les Juifs dans un espace d'environ 200 ans. Quoique ces deux derniers livres ne foient pas canoniques, ils jouiffent d'une confidération diftinguée, & tiennent une place honorable entre les hiftoires des nations; on peut les confulter avec confiance, touchant les faits qu'ils contiennent.

MACHAON, célebre médecin, fils d'Efculape & frere de Podalire, accompagna les Grecs au fiege de Troie, & fut tué par Euripile, fuivant Q. Calaber.

MACHAULT, (Jean de) Jéfuite Parifien, profefla la rhétorique dans fa fociété, devint recteur du college des Jéfuites

à Rouen, puis de celui de Clermont à Paris, & mourut en 1619, à 58 ans. On a de lui des Notes en latin contre l'Hiftoire du préfident de Thou, fous le nom fuppofé de Gallus, c'està-dire le Coq, qui étoit le nom de fa mere. Ce livre eft intitulé: Jo. Galli Jur. Conf. Notationes in Hiftoriam Thuani, Ingolstadt, 1614, in-4°. La critique eft trop violente & quelquefois peu fondée, mais il y a des chofes raisonnables qui auroient pu être dites d'une autre façon. Il a traduit de l'italien l'Hiftoire de ce qui s'est pallé à la Chine & au Japon, tirée de Lettres écrites en 1621 & 1622, Paris, 1627, in-8°.

MACHAULT, (Jean-Baptifte de) autre Jéfuite, natif de Paris, mort en 1640, après avoir été recteur des colleges de Nevers & de Rouen, a com. pofé Gefta a Societate Jefu in regno Sinenfi, Æthiopico & Ti betano, & quelques ouvrages curieux & édifians:

MACHAULT, (Jacques de) auffi Jéfuite, né à Paris en 1600, fut recteur à Alençon, à Orléans & à Caen, & mourut à Paris en 1680. On a de lui: I. De Miffionibus Paraguariæ & aliis in America meridionali. II. De rebus Japonicis. III. De Provinciis Goana, Malabarica & aliis. IV. De Regno Cochincinenfi. V. De Millione Religioforum Societatis Jefu in Perfide. VI. De Regno Madurenfi, Tangorenfi &c. Ces ouvrages bien écrits offrent des détails intéreflans, non-feulement pour ceux qui ont à cœur la propagation de la foi, la converfion des infideles, la civilifation des barbares, mais encore pour

[ocr errors]

ceux qui recherchent des notions historiques & géographiques, touchant diverfes régions du globe.

MACHET, (Gérard) né à Blois en 1380 d'une famille ancienne fut fucceffivement principal du college de Navarre, confeiller-d'état & confeffeur de Charles VII, enfin évêque de Caftres. Il parut avec éclat au concile de Paris, tenu contre les erreurs de Jean Petit; harangua, à la tête de l'univerfité, l'empereur Sigifmond; fonda plufieurs hôpitaux & couvens; gouverna faintement fon diocefe, & mourut à Tours en 1448. On a de lui quelques Lettres manufcrites. Il fut l'un des commiffaires nommés par la cour pour revoir le procès de la Pucelle d'Orléans, & fe déclara en faveur de cette héroïne.

MACHIAVEL, (Nicolas) fameux politique, naquit à Flo rence en 1469 d'une famille noble & patricienne. Après s'être amufé à faire des comé dies, il fe mit à ourdir des trames, qui pouvoient fournir des fujets tragiques. Son carac tere inquiet & remuant le rendoit propre à ces fortes d'entre. prifes. Il entra dans la conjuration de Soderini contre les Médicis: on le mit à la question; il n'avoua rien, mais on ne ceffa pas de le croire coupable. Les éloges qu'il prodiguoit à Brutus & à Caffius, le firent foupçonner d'avoir trempé dans une autre confpiration contre Jules de Médicis, depuis pape fous le nom de Clément VII; mais comme ces foupçons étoient deftitués de preuves pofitives & convaincantes, il fe

tira encore d'affaire, & fut nommé fecrétaire & hiftoriographe de la ville de Florence. Ces deux emplois ne purent le tirer de l'indigence, & il mourut miférable en 1527, d'un remede pris à contre-tems. C'étoit un de ces hommes qui par lent & fe moquent de tout. II avoit certainement de l'efprit, mais encore plus d'orgueil. Il exerçoit fa cenfure fur les grandes & les petites chofes; il ne vouloit rien devoir à la Reli gion, & la profcrivoit même. On a de lui plufieurs ouvrages en vers & en profe. Ceux du premier genre doivent être regardés, pour la plupart, comme des fruits empoisonnés d'une jeuneffe déréglée. Les principaux font: I. L'Afne d'or, à l'imitation de Lucien & d'Apulée. II. Béelphegor, imité par la Fontaine. III. Quelques petits Poëmes. Ses productions en profe font: I. Deux Comédies, dont l'une intitulée la Mandra gore, a été librement traduite par J. B. Rouffeau, encore jeune, & imprimée à Londres en 1723, dans le Supplément de fes Œuvres. II. Des Difcours fur la 1re Décade de Tite-Live. Il y développe la politique du gouvernement populaire, & s'y montre zélé partifan de ce qu'il appelle la liberté. III. Son Traité du Prince, qu'il compofa dans fa vieilleffe, pour fervir de fuite à l'ouvrage précédent. C'est un des ouvrages les plus

nicieux qui fe foient répandus dans le monde. C'est le bréviaire des ambitieux, des fourbes & des fcélérats. Machiavel profeffe le crime dans ce livre abominable, & y donne des leçons d'aflafsimat & d'empoison

nement. En vain Amelot de la Houffaye, traducteur de cet ouvrage a voulu le juftifier; il n'a perfuadé perfonne; ce qui n'a pas empêché les compilateurs du Dictionnaire univerfel, ou Bibliotheque de l'homme d'état & du citoyen, 1777, de répéter cette apologie. Frederic II, roi de Pruffe, a donné, dans fon Anti-Machiavel, in-8°, un an tidote contre le poifon de l'au teur italien. Sa réfutation eft beaucoup mieux faite & mieux écrite que l'ouvrage réfuté; on ne peut pas à la vérité acquief cer à tout ce que l'illuftre critique avance dans fon ouvrage, il y a même des paffages trèsrepréhenfibles, mais fes raifonnemens contre Machiavel font parfaitement victorieux. Malheureufement la politique de l'auteur réfuté étoit celle du monarque réfutant, & eft devenu celle de la plupart des rois. IV. L'Hiftoire de Florence, depuis 1205 jufqu'en 1494. L'é dition des Juntes, 1532, in-4, à Florence, eft fort rare. Le commencement de cette Hiftoire eft un tableau très-bien peint de l'origine des différentes fouverainetés qui s'étoient élevées autrefois en Italie. L'hiftorien y traite trop favorable ment fa patrie, & avec trop peu de ménagement les étran gers. Il prodigue les réflexions; & ces réflexions tiennent plus du ftyle d'un déclamateur que de celui d'un fage politique. V. La Vie de Caftrucio Caftra cani, traduite en françois par Guillot & par Dreux du Ra dier. Elle eft peu eftimée par les politiques judicieux, & ne l'eft guere plus par les gens de goût; c'est un roman plutôt

qu'une hiftoire, & un roman mal écrit. VI. Un Traité de l'Art Militaire, dans lequel il a très-mal travesti Vegece. VII. Un Traité des émigrations des Peuples Septentrionaux. Jerôme Turlerus a traduit en latin ce Traité, avec la Vie de Caftruc cio & l'Hiftoire de Florence Strasbourg, 1610, in-8°. Tous ces différens ouvrages font en italien. Ils ont été recueillis en 2 vol. in-4° en 1550, fans nom de ville. On en a fait di verfes éditions. Ils ont été tra duits en françois par Tilard, calvinifte réfugié, 1723, en 6 vol. in-12. On en a donné une autre édition, augmentée de l'Anti-Machiavel du roi de Pruffe, à La Haye, 1743, 6 vol. in-12.

[ocr errors]

MACKENSIE, (George) favant Ecoffois, né vers 1612 fut avocat & confeiller-privé du roi Charles II. On lui ôta & on lui rendit ces charges fous Jacques II; mais il les abandonna en 1689, & mourut à Londres le 8 mai 1691. Il s'oc cupa toute fa vie de la philofophie & des loix, & écrivit des ouvrages relatifs à ces matieres; tels font : I. Le Vertueux, ou le Stoïque, in-8° traité de morale, dans lequel l'auteur s'eft peint lui-même. II. Paradoxe moral, qu'il eft plus aifé d'être vertueux que vicieux, in-8°. Ill. De humana mentis imbecillitate, Utrecht 1690, in-8°. IV. Loix & Coxtumes d'Ecoffe, vol. in-fol. qui renferme beaucoup de recherches. On trouve un affez long détail fur cet auteur dans les Mémoires du P. Niceron. - 11 faur le diftinguer de George MACKENSIE, médecin d'É

[ocr errors]

dimbourg, qui a donné en 1708 & 1711, 2 vol. de Vies des Ecrivains Ecofois, & une Hif toire de la Santé, 1 vol.

MACLAURIN, ( Colin célebre mathématicien, né à Kilmoddan d'une famille noble d'Angleterre, mort en 1746 MACKI, (Jean) fameux in- dans fa 49e année, montra dès triguant, d'une famille noble 12 ans fon goût pour les ma→ d'Angleterre, joua un role dans thématiques. Ayant trouvé les les guerres qui fuivirent la ré- Elémens d'Euclide chez un de volution qui chaffa Jacques II fes amis, il en comprit en peu du trône. Lorfque ce monarque de jours les fix premiers livres. fe réfugia en France, Macki Il n'avoit encore que 16 ans le fuivit à Paris & à St-Ger- lorsqu'il imagina les principes main, épiant toutes fes démar d'une Géométrie organique, c'estches & en informant la cour de à-dire d'une géométrie qui a Londres. Ce fut lui qui donna pour objet la defcription des les premiers avis de la defcente courbes par un mouvement que le roi détrôné devoit faire continu. On a de lui: I. Un en Angleterre, & qui fut caufe Traité d'Algebre. II. Une Expopar-là de la défaite des Fran- fition de la Philofophie Newtoçois à la bataille de la Hogue nienne, traduite par la Virotte, en 1692. Ce fervice & d'autres Paris, 1749, in-4°; écrite avec du même genre, dont un hon- trop de confiance & peu d'énête homme ne voudroit pas gard pour des favans qui en charger fon hiftoire, lui valu- méritoient; des idées fyftémarent une inspection fur les côtes. tiques y font mêlées avec les En 1706, il fit manquer de la découvertes; accoutumé à démême maniere la fameufe en- montrer géométriquement, l'au treprise du roi Jacques fur l'Eteur ne favoit pas douter avec coffe. Cet aventurier mourut prudence. Il y a des décifions à Roterdam en 1726, avec la & des cenfures tranchantes & réputation d'un génie actif, mais dures dans des matieres où les inquiet & turbulent. On a de favans les plus profonds aului: I. Tableau de la Cour de roient au moins mis de la réSt-Germain, 1691, en anglois, ferve: c'eft ce qui a fait traiter in-12, dont on vendit en An- l'auteur de jeune homme, par gleterre jufqu'à 30,000 exem- ceux qui, ayant plus de titre à plaires. Le roi Jacques II y eft ce ton là, étoient bien loin de traité avec une indécence que l'employer. III. Un Traité des les guerres & les haines les plus Fluxions traduit par le P. vives ne fauroient jamais auto- Pezenas, Paris, 1749, 2 vol. rifer. II. Mémoires de la cour in-4°. d'Angleterre fous Guillaume III & Anne, traduits en françois à La Haye en 1733, in-12. Ils offrent plufieurs anecdotes curieufes, quelques faits intéref fans; mais l'auteur a trop flatté dans plufieurs endroits, & trop fatyrifé dans d'autres.

MACLOT, (Edmond) cha noine Prémontré, mort dans fon abbaye de Létange en 1711, à 74 ans, eft auteur d'une Histoire de l'Ancien & du Nouveau-Teftament, en 2 vol. in12; dans laquelle il mêle quantité d'obfervations & de re

« PreviousContinue »