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toujours parlé de l'Amérique, de manière à nous faire croire qu'ils la considéraient comme une colonie révoltée, et qu'ils ont définitivement adopté le projet de la ramener à l'obéissance. Si ces esclaves pouvaient seulement habiter l'Amérique pendant vingt-quatre heures, ils penseraient bientôt autrement. Mais, en attendant, ils trouvent des hommes à tromper, des esprits faibles qu'ils induisent en erreur, et qui ne s'apercevront de leur crédulité qu'après une funeste expérience.

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Un journal (le Censeur Ecossais) publiait, il y a quelques jours, une conversation qui, disait-on,. avait eu lieu entre M. Jeffrays et M. Madisson. L'on rapportait que ce dernier, étant à table avec M. Jeffrays, lui demanda ce que le peuple d'Angleterre pensait de la guerre avec l'Amérique ; à quoi M. Jeffrays répondit qu'il en avait entendu parler seulement une fois par quelqu'un à Liverpool. Ainsi, à -les en croire, une guerre avec l'Amérique est de si peu d'importance, pour la grande nation anglaise que le peuple n'y fait pas même attention. Il fera attention y les avis des receveurs des taxes, si ce n'est par une autre voie. Ces Messieurs leur diront ce que c'est que d'être en guerre avec l'Amérique. Cependant la fausseté de ce mépris est rendue manifeste par l'article même que je critique ; car il y est dit que la liste de la marine américaine doit causer de très-sérieuses réflexions: ce n'est plus un sujet d'ironie. L'écrivain s'écrie: Hélas! Cela peut Aire appelé une marine, et il dit que notre sûreté natio

par

guerre entreprise contre eux, d'après les principes présentés par le perfide et lâche écrivain, dont les déclamations seront plus favorables à M. Madisson, que tout ce que lui ou ses amis pourraient effectuer; car enfin, le but de cette guerre est d'écraser l'Amérique dans un moment où elle n'a plus d'alliés, afin que plus tard elle ne puisse avoir aucun moyen de défense contre l'Angleterre. Ce n'est pas une question de droit que ce sage agite pour le moment; mais c'est pour l'avenir. «L'Amérique peut devenir une rivale dan-. gereuse sur les mers; donc nous devons la détruire nous devons anéantir sa marine. »

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Il appelle le président américain et les membres du congrès, des conspirateurs. Mais qu'appellerat-on désormais conspirateurs? Quel arrêt veut-il prononcer .contre MM. Madisson et Jefferson? Il ne l'a pas communiqué, et il peut bien se taire làdessus, jusqu'à ce qu'ils soient l'un et l'autre tombés dans ses mains. Il est vraiment étrange d'entendre appeler conspirateur le premier magistrat d'une nation indépendante, uniquement parce que cette nation est en guerre avec nous personne n'avait pensé jusqu'à-présent à traiter de conspirateur le roi de Prusse, l'empereur de Russie, l'empereur d'Autriche, le roi d'Espagne, qui ont tous été en guerre avec nous dans les dix dernières années. Cependant ce titre leur était applicable aussi bien qu'à M. Madisson premier magistrat d'une nation aussi indépendante de nous que la Prusse ou la Russie.

Depuis la chûte de Napoléon, ces vils esclaves ont

toujours parlé de l'Amérique, de manière à nous faire croire qu'ils la considéraient comme une colonie révoltée, et qu'ils ont définitivement adopté le projet de la ramener à l'obéissance. Si ces esclaves pouvaient seulement habiter l'Amérique pendant vingt-quatre heures, ils penseraient bientôt autrement. Mais, en attendant, ils trouvent des hommes à tromper, des esprits faibles qu'ils induisent en erreur, et qui ne s'apercevront de leur crédulité qu'après une funeste expérience.

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Un journal (le Censeur Ecossais) publiait, il у a quelques jours, une conversation qui, disait-on,. avait eu lieu entre M. Jeffrays et M. Madisson. L'on rapportait que ce dernier, étant à table avec M. Jeffrays, lui demanda ce que le peuple d'Angleterre pensait de la guerre avec l'Amérique ; à quoi M. Jeffrays répondit qu'il en avait entendu parler seulement une fois par quelqu'un à Liverpool. Ainsi, à les en croire, une guerre avec l'Amérique est de si peu d'importance, pour la grande nation anglaise, que le peuple n'y fait pas même attention. Il y fera attention par les avis des receveurs des taxes, si ce n'est par une autre voie. Ces Messieurs leur

diront ce que c'est que d'être en guerre avec l'Amérique. Cependant la fausseté de ce mépris est rendue manifeste par l'article même que je critique ; car il y est dit que la liste de la marine américaine doit causer de très-sérieuses réflexions: ce n'est plus un sujet d'ironie. L'écrivain s'écrie: Hélas! Cela peut -être appelé une marine, et il dit que notre sûreté natio

histoire; elle doit déterminer le sort de la génération présente, et sans doute aussi celui des générations qui viendront après nous. En effet, la liberté de la presse, est l'unique moyen de former un esprit public dans une monarchie, et l'esprit public, étant la seule puissance capable de maintenir les lois et les droits des citoyens, doit être considéré comme un bien suprême qu'il s'agit pour nous d'acquérir ou de perdre presque

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remarquable que pas un homme de talent, excepté le ministre, ne se soit déclaré pour le projet de loi ; et que pas un de ses défenseurs, sans excepter le ministre, n'ait su trouver seulement une phrase raison

rable, ou du moins spécieuse, en faveur de ce projet déplorable.

Mais, puisqu'il en est temps encore, profitons de ces derniers momens d'une liberté sans laquelle toutes nos autres libertés seront précaires et nulles par cela même; profitons-en, sinon dans l'espoir de la conserver, du moins pour lui rendre le dernier hommage, pour acquitter notre conscience et l'honneur national, en la poursuivant de nos vœux et de nos suffrages publics jusqu'à ce qu'on nous l'ait ravie. Rendons graces aux nobles défenseurs de la constitution, qui, par une opposition patiente et ferme à la fois, ont si souvent réduit à l'absurde les adversaires de là liberté de la presse. Recommandons à la reconnaissance et à l'admiration des Français les honorables noms de MM. Benjamin de Constant, Raynouard, Lanjuinais, Dedelay-d'Agier, de Brancas, LenoirLaroche, Cholet, Boissy-d'Anglas, Dumolard..... disons que les assemblées représentatives les plus formées, les plus mûries par un long usage de la liberté, offrent peu d'exemples d'une aussi belle discussion que celle qui celle qui a eu lieu à la chambre des pairs du côté de l'opposition au projet de loi.

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Mais, après tout, comment se peut-il faire que tant d'inconstitutionnalités soient sur le point d'être sanctionnées ?.... C'est que nous n'avons point d'esprit public; c'est que, malgré l'évidence des principes, nous n'avons sur nos plus grands intérêts que des opinions molles et flottantes que nous sommes sommes prêts à abandonner avec la dernière indifférence

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