Sur nos lointains sement les fleurs Avec l'opium des brochures; Je crains leur rôle, et je m'enfuis. FRAGMENT DE L'ÉPITRE INTITULÉE LE CHARTREUX, Au sujet d'une femme qu'il avoit connue. Je me rappelle avec transport Les lieux et l'instant où le sort Félicité trop peu durable! * Ce fragment est tiré du rapport de l'Institut sur les manuscrits de Gresset, du 28 germinal an 4. La paix de ce morne séjour Ne peut appaiser ma blessure; Pour jamais je sens que l'Amour En vain tout offre dans ce lieu De la mort l'affreuse livrée ; Déja le bruit lugubre et lent A travers leur dehors sauvage Ces lentes victimes du temps, Ces fantômes, ces pénitents, Me semblent libres et contents Sous le poids des fers et de l'âge. Mais vous, que nos déserts épais, Nos tombeaux, notre nuit profonde, N'entourent point de leurs cyprès, Vous, heureux habitants du monde, Qui vivez, qui voyez ses traits, Pouvez-vous la quitter jamais ? N'a-t-elle pas trop peu de temps Acheter un de vos instants! Contraint de dévorer mes peines Parmi le silence et l'effroi De ces retraites souterraines, Toujours seul, toujours avec moi, Exclus de l'asile ordinaire Que la nature ouvre au malheur, De pouvoir répandre mon cœur De mon éternelle douleur. Rien n'offre en ce monde sauvage Ni soulagement ni pitié; Et, pour en achever l'image, De mes crayons, de mon eiseau |