386 EPITRE AU P. BOUGEANT. Vous passez jusqu'au manoir sombre A QUATORZE ANS, COUPLETS. QUATORZE ans qu'on est novice! Je me sens bien quelques desirs; Mais le moyen qu'on m'éclaircisse! Une fleur fait tous mes plaisirs ; La jouissance d'une rose Peut rendre heureux tous mes moments. Eh! comment aimer autre chose A quatorze ans, à quatorze ans ? Je mets plus d'art à ma coiffure : Je ne sais quoi vient m'inspirer. N'est-ce donc que pour la figure Qu'on aime tant à se parer? Toutes les nuits, quand je repose, Je rêve, mais à des rubans ; Eh! comment rêver d'autre chose A quatorze ans, à quatorze ans ? Une rose venoit d'éclore; Je l'observois, sans y songer; A MM. LES DUCS DE CHEVREUSE ET DE CHAULNES, à l'armée de Flandre. 1747. Cz dieu que la nature entiere E Rappeloit pour la rajeunir, Ce printemps qui dans sa carriere Vient donc de rouvrir la barriere A l'extravagance guerriere! Quand Vénus, Vertumne, Zéphyr, En voyant sortir des enfers Des cyprès, des lauriers, des fers, Où l'art sinistre de la guerre Renferme les feux du tonnerre, Ses sillons foulés et détruits. Au lieu des plantes et des fruits La terre aride et déchirée Se couvre d'un horrible amas |