CORYDON. Déesse des chasseurs, agréez mon hommage, TYRSIS. Tous les ans d'un lait pur une coupe t'est due, CORYDON. Charmante Galatée, aimable Néréide, Toi dont le plus beau cygne envieroit la blancheur, TYRSIS. Nymphe que je chéris, que ton cœur me dédaigne, CORYDON. Le printemps est fini : les troupeaux aux lieux sombres Déja cherchent à fuir les premieres chaleurs ; Hêtres, couvrez le mien de vos plus fraîches ombres; Ruisseaux, changez pour lui vos bords en lits de fleurs. TYRSIS. Quand l'hiver revenu nous chasse des bruyeres, Je le crains aussi peu qu'un loup craint des bergeres, CORYDON. Dans la saison des fruits tout rit en ces campagnes : TYRSIS. Tout languit dans nos champs quand Philis est absente, CORYDON. L'ormeau plaît au dieu Pan, le pampre au dieu d'automne, Mais le verd coudrier pare mieux ma couronne; TYRSIS. L'arbre chéri d'Alcide orne bien un rivage, Le chêne une forêt, le tilleul un jardin : Quand elle y vient cueillir les présents du matin. MÉLIBÉE. Des deux bergers rivaux telle fut la dispute; Ils joignirent aux vers les accords de la flûte : NOTES. CE beau fleuve, en baignant ce bocage secret... Vous qui formez Codrus, déités d'Hippocrene... Poëte illustre, ami et contemporain de Virgile. Ses ouvrages ne nous ont point été conservés. Fuis-moi comme l'on fuit les poisons de Sardaigne. L'isle de Sardaigne portoit une herbe fort singuliere; ceux qui en avoient mangé mouroient en riant malgré eux. C'est de là qu'on appelle un ris forcé, ris Sardonien. L'arbre chéri d'Alcide orne bien un rivage. Le peuplier. Hercule s'en couronna lorsqu'il descendit aux enfers. ÉGLOGUE VIII. LES REGRETS DE DAMON, ET LE SACRIFICE MAGIQUE. DAMON, ATIS. AMOUR, dieu des bergers, toi qui regles leurs sons, De Damon et d'Atis redis-moi les chansons ; Quels airs formoit leur voix, lorsque pour les entendre Les ruisseaux arrêtés craignoient de murmurer? Sous tes yeux autrefois ma muse, jeune encor, |