ÉGLOGUE IV. L'HOROSCOPE DE MARCELLUS, FILS D'OCTAVIE SOEUR D'AUGUSTE. ÉGLOGUE HÉROIQUE. MUSES, pour ce beau jour cessez d'être bergeres; Osez porter vos voix au-dessus des fougeres : Et ramene aux mortels les jours de l'âge d'or. Il est né ce héros pour qui les destinées Marquoient un nouvel ordre et de mois et d'années : Tendre divinité, compagne des amours, Lucine, à son enfance accordez vos secours, Va des siecles dorés voir renaître l'éclat. Sur l'univers paisible il régnera comme eux; C'est peu : Lorsque vous apprendrez de vos aïeux vainqueurs Des flots de par nectar, comme aux jours de Saturne; Et quand, passant des jeux aux soins de votre rang, Fixeront en tout temps et Bacchus et Cérès; Sans les secours de l'art, produira leur parure. Ouvrez de ces beaux jours l'héroïque carriere; Aux honneurs de vos ans tout se montre sensible, Applaudit au berceau de son restaurateur. O jours! ô temps heureux! ô si les destinées Vaincroit tous les concerts des fils de Polymnie; Pan même, à mes accords s'il comparoit ses sons, Pan même s'avoûroit vaincu par mes chansons. Commencez, heureux fils d'une mere charmante, Commencez de répondre à sa plus douce attente; Par de justes retours comblez ses tendres vœux; Que vos premiers souris s'adressent à ses yeux. Pour vous l'Amour éleve une jeune déesse Dont il vous offrira la main et la tendresse ; Vivez, et que vos ans, égaux à nos desirs, Soient remplis et filés par la main des plaisirs. |