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ladies nous citerons encore l'article Glossite, qui résume tout ce qui a été écrit sur l'inflammation de cet organe.

La division du voile du palais et les moyens de remédier à ce vice de conformation méritaient une description d'au-" tant plus détaillée dans un nouveau traité de chirurgie, què la staphyloraphie est une opération toute nouvelle, pratiquée pour la première fois avec un brillant succès, en France, par M. Roux, en 1819; aussi M. Vidal a-t-il donné à ce sujet toute l'extension qu'il comportait. Il a dû à la vérité de dire que la staphyloraphie avait été pratiquée par Groefe, en Allemagne, avant de l'être en France; mais, a-t-il ajouté, s'il est historiquement vrai que Groefe ait pratiqué la staphyloraphie avant M. Roux, il est moralement établi que le chirurgien français ne connaissait nullement les détails de l'opération de Groefe. Aussi personne ne songe à disputer au chirurgien de l'Hôtel-Dieu de Paris l'honneur de l'initiative en France.

Les lésions des glandes salivaires méritent de fixer l'attention chirurgicale; les amygdales, à cause de leurs fréquentes hypertrophies et de la surdité qui en est souvent le résultat, réclament souvent l'intervention d'une opération. Les rapports essentiels de la glande parotide, et les blessures du conduit de Sténon rendent souvent ses blessures fort graves, ou donnent lieu à des difformités très-désagréables, les fistules salivaires. Quant aux maladies, de la glande sousmaxillaire, l'auteur ne s'en est occupé qu'à cause de l'affection de son canal, connue sous le nom de grenouillette.

Maladies du cou. - Avant de s'occuper des maladies des organes de cette région, qui offrent le plus d'intérêt sous le point de vue chirurgical, M. Vidal présente quelques considérations générales sur les plaies et tumeurs du cou. Cette

région renferme dans ses étroites limites des organes si importants et si nombreux, qu'une plaie peu étendue peut éteindre rapidement la vie. Aussi, fait observer l'auteur, est-ce là que les mains criminelles se portent le plus sou

vent.

Ne pouvant décrire en détail tous les nombreux sujets que M. Vidal traite dans ce volume, nous nous contenterons de mentionner les articles intitulés: Plaies et tumeurs du cou, plaies et corps étrangers du larynx et de la trachée - artère, pour passer moins légèrement sur le chapitre de l'angine, travail qui appartient en propre à l'auteur.

L'histoire des angines appartenant à la pathologie interne, M. Vidal ne donne pas ici leur histoire complète; mais, dit-il, comme il en est qui nécessitent un traitement chirurgical, j'exposerai ce qui a trait au diagnostic de ces maladies (1).

A l'exemple de M. Chomel, M. Vidal considère comme angines toutes les phlegmasies des membranes muqueuses comprises entre l'arrière-bouche d'une part, le cardia et l'origine des bronches de l'autre. Il y ajoute de plus l'angine tonsillaire. Cette division comprend les angines franchement inflammatoires qui constituent un genre à part; un second genre renferme les angines dites membraneuses, pulpeuses, gangréneuses, pustuleuses, enfin l'angine démateuse ou oedème de la glotte.

Après avoir ainsi groupé les différentes espèces d'angines,

(1) M. Vidal a reproduit ici les travaux de sa thèse de concours intitulée; Du diagnostic différentiel des différentes espèces d'angines; thèse qui a été jugée digne d'une réimpression par des hommes qui ont droit d'avoir une opinion en matière de diagnostic.

toires,

l'auteur examine un à un les différents symptômes qui les caractérisent. Il établit le diagnostic différentiel des deux genres d'angines, celles qui sont franchement inflammaet les angines dites membraneuses, pulpeuses, etc. Parmi les premières, M. Vidal distingue deux espèces, celles qui affectent l'isthme du gosier, le pharynx et l'œsophage, et celles qui ont leur siége dans le larynx et la trachéeartère. Ces deux espèces, bien différentes quant à leur siége, doivent aussi nécessairement varier quant aux lésions fonctionnelles qui en sont le résultat.

Dans le deuxième genre sont groupées l'angine pseudomembraneuse, l'angine gangréneuse et le croup qui peut être confondu avec le catarrhe suffocant. L'auteur établit également pour chacune de ces espèces et leurs variétés un diagnostic différentiel à l'aide duquel on peut les distinguer aisément.

A la suite des angines devait figurer tout naturellement la question de la bronchotomie; aussi, après l'examen des différents cas qui obligent à y avoir recours, l'auteur a consa, cré un chapitre spécial au manuel opératoire.

Pour achever ce qui est relatif aux maladies du cou, il nous reste à dire un mot des maladies de l'œsophage et du corps thyroïde. Parmi les premières nous nous contenterons de dire que nous avons lu avec intérêt le chapitre tout pratique sur l'introduction des corps étrangers dans l'œsophage, ainsi que celui sur l'oesophagotomie : quant aux secondes, l'hypertrophie du corps thyroïde ou le goître et les dégénérescences de cet organe ont principalement fixé l'attention. de M. Vidal.

Maladies des mamelles chez la femme, chez l'homme et chez le nouveau-né. Les maladies des mamelles chez la femme

ont dû presque seules former le sujet de ce chapitre; aussi ce qu'a dit l'auteur des maladies des mamelles de l'homme et des nouveau-nés se réduit à deux pages. Cette partie du livre de M. Vidal est écrite avec un soin tout particulier et résume l'état de la science. L'auteur a mis à contribution tous les travaux modernes, et en particulier ceux de M. le professeur Velpeau sur ce sujet. Les inflammations du sein, les abcès de cet organe et ses dégénérescences si communes chez les femmes forment les articles les plus intéressants. M. Vidal n'a point oublié surtout que le but du pathologiste devant toujours tendre à la guérison du malade, le traitement était le point qui méritait toute son attention; aussi a-t-il évité toutes ces discussions oiseuses qui ne sont bonnes qu'à grossir des volumes, et s'est-il attaché à rapporter avec les plus grands détails tout ce qui est relatif aux dégénérescences et aux tumeurs du sein.

Maladies du thorax. - Ce chapitre est presque exclusivement consacré à l'histoire des lésions physiques du thorax, les autres étant du domaine médical. Il ne comprend que deux articles, les plaies du thorax ou de là poitrine, et les épanchements de cette cavité. A l'exemple de tous les auteurs qui ont écrit sur ce sujet, M. Vidal divise les plaies de poitrine en plaies non pénétrantes et en plaies pénétrantes. Ces dernières forment surtout la plus grande partie de son travail. Il les divise en plaies pénétrantes simples qui ne lèsent que les parois thoraciques, et en plaies pénétrantes compliquées qui lèsent simultanément ces mêmes parois, les vaisseaux qui les parcourent ou les organes qu'ils contiennent.

Il n'est pas nécessaire de dire que les organes qui sont le siége de lésions toujours graves, quand elles ne sont pas

mortelles, dans les p'aies pénétrantes compliquées du thorax, sont le poumon, le cœur, les gros vaisseaux, et les artères mammaire interne et intercostales. M. Vidal consacre un article spécial au diagnostic et au traitement des blessures de chacun de ces organes.

Les épanchements du thorax diffèrent par leur nature, par leur quantité, par leur siége et par la lésion qui les a produits. Il y a des épanchements de sang, d'air, de sérosité, de pus. L'épanchement peut remplir les deux plèvres ou une seule, ou bien seulement une partie de ce sac séreux. Les lésions qui produisent l'épanchement sont variées; elles peuvent dépendre de lésions physiques, vitales, ou de dégénérescences; quant à leur siége, elles peuvent être dans la poitrine, hors de la poitrine et loin de cette cavité.

A l'histoire des épanchements se rattache nécessairement celle de l'opération de l'empyème. Quel est le point de la poitrine qu'il faut ouvrir? Faut-il employer le caustique, le bistouri ou le trois-quarts? Comment doit-on inciser les parois, etc.? Tels sont les points que l'auteur discute dans cet article. Un mot sur la méthode en plusieurs temps de l'auteur: «Dans le premier temps, on divisera la peau, le tissu >> cellulaire sous-cutané, les muscles, y compris l'intercos» tal externe; dès que l'intercostal interne sera découvert, » on arrêtera l'opération et on remplira la plaie de charpie. » Quand elle commencera à suppurer, on placera un frag» ment de potasse, gros comme celui qui est employé pour ouvrir un cautère à un seul pois; on laissera ce caustique » s'épuiser. Il en résultera une eschare de la largeur d'une » pièce de dix sous, laquelle se détachera; à mesure que » l'élimination aura lieu, il se fera par les bords de ce dis» que mortifié, d'abord un suintement, puis un écoulement

»

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