Page images
PDF
EPUB

sent aucune douleur. Quand l'induration est épaisse et étendue, on est souvent obligé de les répéter. S'il existe plusieurs rétrécissements, quoiqu'on pût les attaquer dans une seule séance, il préfère laisser quelque intervalle entre les opérations. Dans les cas ordinaires, huit ou dix jours suffisent à la guérison. Lorsque l'affection est ancienne ou compliquée, la durée du traitement ne peut être assignée au juste.

Certes, en soutenant la cautérisation contre M. Dupierris, qui nous semble en faire trop bon marché, nous n'avons point entendu faire le procès à la méthode nouvelle. Les succès qu'il a obtenus nous disposent, au contraire, à penser que la scarification méritera de prendre rang parmi les opérations les plus utiles de la chirurgie. On ne saurait avoir trop de bons moyens à son usage. Sans nous prononcer sur la question de prééminence, nous ne croyons point nous avancer témérairement en disant qu'elle peut dans des cas donnés avoir son mérite spécial. Aussi doit-on savoir gré au savant praticien de la Nouvelle-Orléans, de ses efforts pour la mettre en évidence. Ce mémoire nous paraît digne en tous points de fixer l'attention du public médical, et notamment des expérimentateurs. Il se recommande d'ailleurs par deux qualités qui ne sont jamais à dédaigner, même dans un ouvrage scientifique, l'élégance et l'abandon du style, qui dénotent que, chez l'auteur, la bonne foi est unie au talent de l'écrivain.

Docteur DELASIAUVE.

Traité sur les maladies puerpérales, suivi de recherches sur l'auscultation des femmes enceintes; par Théodore HELM, de la Faculté de Vienne. Broch. in-8° de 128 pages. Chez Fortin, Masson et C, 17, rue de l'École-de-Médecine.

[ocr errors]

Ce traité est le fruit de plusieurs années de méditations. L'auteur nous apprend lui-même, dans une phrase tant soit peu poétique, qu'il a eu l'occasion d'observer long-temps dans un temple consacré à Lucine.

Existe-t-il une fièvre puerpérale, ou seulement des maladies puerpérales ? Cette question, qui divise encore beaucoup de praticiens, n'est pas oiseuse. Car la manière de la résoudre conduit à

des médications différentes. Le titre de cet écrit indique assez dans quel sens M. Helm l'a entendue. Selon lui, la fièvré est constamment un symptôme d'affection locale, subordonné à la nature et à la gravité de celle-ci, pour son intensité, sa durée ou sa forme. Mais il a peu insisté sur les preuves de cette opinion: cela est regrettable, car lorsqu'on voit naître spontanément ce mouvement fébrile considérable qui amène la sécrétion laiteuse, on est en droit de se demander si vraiment la condition où se trouvent les nouvelles accouchées n'imprime à leurs maladies que de simples modifications.

Quoi qu'il en soit de cette incertitude théorique, plutôt tranchée que dissipée, M. Helm est largement entré dans la voie de progrès ouverte depuis quelque temps à l'étude anatomique des maladies.

Les premiers chapitres sont consacrés à des considérations générales. Après avoir indiqué ce qu'on doit entendre par maladies puerperales, il aborde successivement les points principaux de leur histoire. Il en admet de sporadiques, d'endémiques et d'épidémiques. Leur nature n'est point différente de celle des autres affections; sculement le traitement varie en raison de l'état local ou des conditions extérieures. Il est, suivant ces circonstances, antiphlogistique, tonique, anti-septique.

Il examine ensuite les diverses maladies en particulier; elles sont au nombre de sept : 1o la phlébite utérine ou métrite parenchymateuse; car il est difficile d'isoler de cette phlegmasie celle du tissu cellulaire et des autres tissus de l'organe; 2o l'inflammation de la membrane muqueuse de la matrice, assurément la moins grave et la plus fréquente; elle revêt deux formes, la forme inflammatoire et la forme putride; 3° l'ovarite; 4o la vaginite et vagino-vulvite; 5o la scarlatine, qui diffère de la scarlatine épidémique, par l'absence presque constante de l'angine; Co la péritonite; 7o la mammite, qui s'observe rarement comme maladie puerpérale. Ces diverses affections se compliquent fort souvent, sans doute; mais elles existent aussi plus ou moins isolément, et leur étude séparée en est ainsi très-importante. Chacune des parties est bien traitée; les lésions anatomiques sont surtout décrites avec un soin scrupuleux; toutefois nous blâmerons l'auteur de s'être renfermé volontairement

dans un dogme trop absolu. Un peu de discussion, étayée de faits, n'aurait point nui, ce nous semble, au mérite de certaines propositions. L'auteur, dans son travail, a imité la manière des mathématiciens. Chaque point est l'objet d'une formulé, les développements viennent ensuite. Il y a, pour ainsi dire, deux ouvrages dans un seul, le texte et les commentaires. Cette forme, presque aphoristique, n'est point désavantageuse; elle donne de la précision et de la clarté aux idées.

En somme, le traité de M. Helm est une excellente monographie des maladies puerpérales, dont il rend le diagnostic sûr et facile. Il est en outre suivi d'une note intéressante, qui lui sert comme de complément sur l'auscultation des femmes enceintes ; ce moyen d'exploration, on le sait, a fait découvrir, dans ces derniers temps, plusieurs phénomènes qui offrent, sous le rapport physiologique et obstétrical, lé plus grand intérêt; ce sont le pouls fœtal et le bruit placentaire, sur la nature desquels, du dernier surtout, les opinions sont loin d'être d'accord. Le pouls fœtal, dit M. Helm, manque rarement et ne trompe jamais, quand on l'a bien perçu ; ses battements sont doubles, rhythmiques, et varient de 120 à 160 par minute; on commence à l'entendre vers quatre ou cinq mois de gros sesse. Il signale en outre les conditions les plus favorables à son audition. Dans les grossesses doubles, on l'entend à deux endroits. Le bruit placentaire, au contraire, ne s'entend que dans le tiers des cas. M. Helm ne professe l'opinion ni de ceux qui, se fondant sur ce qu'en comprimant les artères iliaques on déterminé divers bruits de souffle, pensent qu'il est dû à la compression de ces artères par l'utérus développé, ni de ceux qui, sans de grands motifs, en ont placé le siége dans les vaisseaux qui, de l'utérus, vont au placenta. Il croit, au contraire, qu'il se passe dans les artères utérines elles-mêmes, et voici sur quoi il se fonde : 1o il s'entend superficiellement; 20 il s'entend quoiqu'on déplace l'oreille; 3° il s'entend souvent dans tous les points de l'utérus; 4o une trop forte pression le supprime; 5o quelquefois après l'expulsion du placenta, si l'utérus ne revient que peu sur lui-même, on peut l'entendre encore. Ce bruit offre divers caractères : c'est un souffle tantôt plein, tantôt aigu ou faible. L'importance de ces phénomènes appelle de nouvelles recherches pour fixer les incertitudes.

[ocr errors]

Docteur DELASIAUVE,

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

[ocr errors]

DU MOLLUSCUM. Recherches critiques sur les formes, la nature et le traitement des affections cutanées de ce nom, suivies de la description détaillée d'une nouvelle variété présentée à l'Académie royale des sciences de Paris, par Maxim. Maur. Jacobovics, docteur médecin de la Faculté de Pesth (avec quatre planches coloriées ). Broch. in-8°, Paris, 1840. Chez J.-B. Baillière.

L'auteur de cette monographie est un médecin hongrois qui s'est livré long-temps, à Paris, à l'étude des maladies de la peau, et a suivi les cours et les leçons cliniques des professeurs Alibert, Biett et Gibert. La maladie tuberculeuse qui fait l'objet de son travail, presqu'inconnue dans nos climats, est endémique dans l'île d'Amboine et aux Moluques. Décrite par Bontius dans sa médecine des Indes, cette affection a été observée dans le siècle dernier par Tilesius, chez un individu natif de Mulhberg, près de la Misnie. La planche coloriée publiée par cet auteur et reproduite par M. Jacobovics donne une idée très exacte de la maladie. Le malade observé à Paris par M. Jacobovics avait presque toute l'étendue des téguments semée de taches et de petites saillies tuberculeuses que l'auteur a cru devoir rapporter, d'après M. Biett, au genre molluscum. Ce genre n'est pas encore très-exactement défini, et il offre plusieurs variétés bien tranchées. La brochure de M. Jacobovics, destinée à en tracer les caractères, restera précieuse sous deux rapports, savoir : la fidélité des planches coloriées qui représentent diverses nuances de molluscum, et l'indication de tous les faits connus qui peuvent être regardés comme des exemples de cette affection exotique.

Nouvel agenda médical sous forme de tableaux. Cet agen da réunit deux puissants éléments de succès qui sont : le temps et l'ar

gent; deux choses également précieuses et qu'il économise l'un et l'autre le temps par la disposition de ses tableaux d'une utilité si frappante; l'argent parce qu'il ne coûte que la moitié de ceux publiés jusqu'à ce jour. Il est difficile d'en donner une idée sans le voir, et nous croyons que tout médecin qui le verra l'achetera.

Prix: 1 fr. 50 c. à Paris, chez J.-B. Baillière, rue de l'École-deMédecine, 17.

Médecine legale, théorique et pratique, par Alphonse Devergie, agrégé de la Faculté de médecine de Paris, médecin de l'hopital Saint-Louis, avec le texte et l'interprétation des lois relatives à la médecine légale, revus et annotés par J.-B.-F. Dehaussy de Robécourt, conseiller à la Cour de cassation. Seconde édition, entièrement refondue. 3 forts volumes in-8°.

21 fr.

Leçons cliniques sur les hernies, faites à l'amphithéâtre du bureau central des hôpitaux civils de Paris, en 1839-1840; par J.-F. Malgaigne, agrégé de la Faculté de médecine de Paris, chirurgien de l'hospice de Bicêtre, recueillies et publiées sous ses yeux par M. Gelcz, interne des hôpitaux de Paris. 1 vol. in-8°, broch. 3 fr.

50 c.

Traité pratique des accouchements, par F.-J. Moreau, professeur d'accouchements, des maladies des femmes et des enfants, à la Faculté de médecine de Paris, médecin de la Maison d'accouchements. Texte, deuxième partie. Prix de l'ouvrage complet, 2 vol. in-8°; et atlas de 60 planches in-folio, figures noires, 60 fr.; figures coloriées, 120 fr.

Le texte séparément. 2 vol. in-8°, 14 fr.

Tous ces ouvrages se trouvent à la librairie médicale de Germer Baillière, rue de l'École-de-Médecine, 17.

« PreviousContinue »