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faitement le savon; mais d'après les recherches de M. Dupasquier, on doit regarder comme un préjugé, comme une erreur, cette opinion absolue de Berthollet, que l'eau ne peut être propre à la teinture, qu'à la condition de dissoudre parfaitement le savon.

Examinant ensuite comparativement à l'eau du Rhône les eaux de quatre fontaines rapprochées de la ville de Lyon, et susceptibles d'y être amenées par des travaux de dérivation, l'auteur trouve tous les avantages du côté de ces dernières, et conclut en conséquence à ce que la préférence leur soit accordée sous le double point de vue hygiénique et industriel.

M. Dupasquier s'est aidé dans ses recherches de l'examen physique, d'expériences chimiques, enfin de l'observation microscopique; pour cette dernière, M. Donné lui a fourni le secours de ses lumiè.res. Il termine, par un exposé sommaire des divers modes de fourniture d'eau pratiqués dans plusieurs villes de France, un ouvrage aussi consciencieusement pensé que soigneusement écrit.

L'auteur s'y montre à la fois chimiste habile, médecin éclairé et bon économiste ; à ces titres, son œuvre sera consultée avec fruit par tous ceux qui veulent suivre avec succès l'une ou l'autre de ces carrières difficiles. Ils verront, comme nous le disions en commençant, que M. Dupasquier n'a pas travaillé seulement pour Lyon, mais qu'il a écrit pour tous les pays.

Y.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

De la stérilité de l'homme et de la femme, et des moyens d'y remédier; par le chevalier V. MONDAT, docteur en médecine, ancien professeur d'anatomie et de médecine des femmes et des enfants, membre de plusieurs académies. Cinquième édition augmentée. 1 volume in-8° avec planches. Prix : 5 fr.

A Paris, chez Fortin, Masson et C, successeurs de Crochard

et C, place de l'École-de-Médecine, 1, et chez tous les libraires de médecine.

A Montpellier, chez Louis Castel, éditeur, Grand'Rue, 32.

De l'Education physique et morale des Enfants; lecture faite à la séance publique de la Société royale de médecine de Marseille, le 25 octobre 1840; par Adrien SICARD, docteur en médecine, ancien chef de clinique externe près la Faculté de médecine de Montpellier, etc., etc.

A Marseille, chez Carnaud fils, imprimeur.

Éléments de Pathologie générale ; par A.-F. Chomel. Troisième -édition considérablement augmentée. Paris, 1840. 1 fort vol. in-8°. Prix : 8 fr.

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Epitome de Jean-Pierre Franck, avec la traduction; par Léopold LEDRU, D.-M.-P. Première livraison. Paris, in-8°. Prix : 2 fr. 25 c.

Ces deux ouvrages se trouvent chez Fortin, Masson et C, libraires, place de l'Ecole-de-Médecine, no 1.

Traité de l'aliénation mentale, ou de la nature, des causes, des symptômes et du traitement de la folie, comprenant des observations sur les établissements d'aliénés; par W.-C. ELLIS, médecin en chef de l'asile d'Hamwell; ouvrage traduit de l'anglais, avec des notes et une introduction historique et statistique; par TH. ARCHAMBAULT, médecin de l'hospice de Bicêtre; enrichi de notes, par M. ESQUIROL, médecin en chef de la Maison royale des aliénés de Charenton, etc. I volume in-8° avec planches, dont une représente le plan et la façade d'un hôpital pour les aliénés, projeté par M. Esquirol. Prix : 8 francs. — Franco, 10 fr.

Paris, chez Just Rouvier, libraire-éditeur, 8, rue de l'Ecole-deMédecine.

(Décembre 1840.)

CLINIQUE ET MÉMOIRES.

RAPPORT

Fait à la Société de médecine de Paris

PAR M. LE Dr LEMOINE,

un de ses membres,

SUR UNE RELATION DE L'ÉPIDÉMIE DE FIÈVRE JAUNE
QUI A RÉGNÉ A LA NOUVELLE-ORLÉANS EN 1839. T

(Imprimé par décision de la Société.)

Messieurs,

J'ai été chargé de vous rendre compte du rapport fait à la Société médicale de la Nouvelle-Orléans sur l'épidémie qui a régné dans cette ville pendant l'été et l'automne de l'année 1839; je viens aujourd'hui m'acquitter de cette tâche.

Quatre médecins, MM, les docteurs Bahier, Fortin, Paret et Sabin Martin, tous élèves de l'École de Paris, ont concouru à cet ouvrage; je désire bien vivement, mais sans l'espérer, vous présenter un tableau fidèle de leurs travaux pendant la redoutable épidémie qu'ils ont tracée à grands traits. Toutefois, je n'omettrai rien d'essentiel.

Histoire générale. -- Après un hiver peu rigoureux, dans le commencement du mois d'avril, prompte apparition de 1840. T. IV. Décembre.

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la chaleur, élévation du thermomètre (échelle de Farenheit) à 84°; sécheresse en rapport avec cette haute température; à peine compte-t-on quelques jours de pluie. Pendant le mois de mai, accroissement progressif de la température: le maximum atteint 88°. Pas une seule ondée, calme constant de l'atmosphère, prédominance des vents du sud. Analogie presque complète des observations thermométriques faites en juin, seulement six jours de pluie qui tempèrent légèrement la chaleur.

par

Pendant ce trimestre, la constitution médicale se révèle d'assez nombreux cas de fièvres typhoïdes; une épidé– mie d'entérites sévit sur les enfants soumis au travail de la dentition et en moissonne un grand nombre: même remarque avait été faite en 1857.

Le Mississipi, dont les eaux ont ordinairement baissé d'une manière très-sensible à la fin du printemps, s'est maintenu cette année à un haut degré d'élévation, et les rives n'ont commencé à se découvrir que vers le mois de juillet, c'est-à-dire après les pluies abondantes et continuelles qui n'ont, pour ainsi dire, pas cessé de tomber pendant ce mois et le suivant.

Cette circonstance pourrait être d'une certaine valeur comme cause déterminante de l'épidémie; mais plusieurs faits contradictoires viennent en atténuer l'importance. Moins favorisés que ceux qui s'occupent des sciences mathématiques et physiques, les médecins, dans l'observation d'une maladie simple en apparence, ont toujours à résoudre un problème à plusieurs inconnues. Combien la solution en devient encore plus difficile quand il s'agit de ces grandes épidémies dont l'étiologie est couverte de tant de voiles, dont l'apparition frappe les populations de terreur ! « Hỏ

>> munciones nos, a dit de Haën, observata colligimus, le» gesque condimus ex iisdem, dùm interim nos sœpè in >> observatis vel unicum lateat, ex quo vera rerum depen>> deat notities. >>

En 1816, rupture des bords du fleuve, inondation presque générale de tout le pays compris entre la rive gauche et le lac Pont-Chartrain; séjour des eaux pendant plus de six semaines. En se retirant, elles laissent une couche épaisse de limon. La chaleur vient ensuite, et la saison est des plus salubres.

Pendant l'été de 1831, tempête affreuse qui refoule les eaux de la mer dans le lac, inondation, pluies abondantes et continuelles. La masse liquide, mélangée d'eau de mer et d'eau douce, qui passe pour favoriser la putréfaction, ne s'écoule qu'en partie; la plus grande partie s'évapore lentement, et laisse à découvert un sol humide et fangeux avec tous les éléments d'un vaste marais sous l'influence d'une atmosphère brûlante. On devait s'attendre au développement d'une épidémie : l'été précédent avait été désastreux, et il ne se montre pas un seul cas de fièvre jaune; l'été suivaut fut désolé par ce redoutable fléau.

Certes il sera toujours utile et digne d'éloges, à l'exemple des Stoll et des Sydenham, de tenir compte des conditions atmosphériques dans les années où sévissent les épidémies; mais que de mystères dans leur étiologie! Qui a pu nous rendre compte de l'invasion de cette singulière affection connue sous le nom de maladie de Paris, d'acrodynie, dont on ne trouve aucune trace dans les anciens auteurs? Est-on mieux éclairé sur les causes du choléra de 1832? Quel temps magnifique, quel radieux soleil, et quel contraste avec les scènes de douleur et de mort dont nous étions journellement

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