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LITTÉRATURE MÉDICALE ÉTRANGÈRE.

REVUE DES JOURNAUX DE MÉDECINE ANGLAIS.

Du diagnostic des fractures du col du fémur.. Immobilité de la mâchoire inférieure guérie par la section d'une portion du masséter. Anévrisme variqueux.-Communication de l'aorte avec l'artère pulmonaire. Transfusion pour un cas d'hémorrhagie traumatique; guérison. - Rapport sur les mouvements et les bruits du cœur.

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J. SMITH.

Diagnostic des fractures du col du fémur; par R. W. Ce travail qui est fort étendu est aussi un des plus importants qui aient été publiés sur ce sujet. Nous regrettons de ne pouvoir le reproduire ici; sa longueur s'y oppose. Voici les conclusions de l'auteur: elles sont le résultat de l'examen attentif de cinquante cas de fracture du col du fémur, dont quarante-deux sont rapportés dans le mémoire.

1. Un faible degré de raccourcissement du membre disparaissant par l'extension indique une fracture en dedans du ligament capsulaire.

2. Le degré du raccourcissement, quand la fracture est intra-capsulaire, varie entre un quart de pouce ou un pouce et demi.

3. Le degré du raccourcissement, quand la fracture siège en dedans du ligament capsulaire, varie surtout en raison de l'étendue de la déchirure des replis fibro-synoviaux qui entourent le col du fémur.

4. Dans quelques cas de fracture intra-capsulaire, la lẻ

sion n'est pas immédiatement suivie de raccourcissement du membre.

5. Cette absence de raccourcissement du membre est gé ́néralement due à l'intégrité des réplis fibro-synoviaux.

6. En pareil cas, le raccourcissement du membre peut survenir subitement plusieurs semaines après l'accident. › 7. Ce raccourcissement subit qui indique une fracture intra-capsulaire, doit en général être attribué à la déchirure accidentelle des replis fibro-synoviaux.

8. Le degré du raccourcissement, quand la fracture siège en dehors de la capsule et quand les fragments ne sont point implantés l'un dans l'autre, varie entre un pouce ou un pouce et demi, et deux pouces ou deux pouces et demi.

9. Quand un degré considérable de raccourcissement survient immédiatement après l'accident, on rencontre ordinairement une fracture comminutive extra-capsulaire.

10. Les fractures extra-capsulaires s'accompagnent ordinairement de fracture avec déplacement de l'un ou des deux trochanters.

11. Les fractures intra-capsulaires invaginées s'accompagnent généralement de fracture sans déplacement de l'un ou des deux trochanters.

12. Dans ces cas, la fracture des apophyses se consolide plus facilement que celle du col du fémur.

13. Le degré du raccourcissement, quand la fracture est invaginée, varie entre un quart de pouce et un pouce et demi.

14. Les productions osseuses exubérantes que l'on rencontre dans ces cas ont été regardées à tort par quelques personnes, comme uniquement destinées à soutenir la cavité cotyloïde et le col du fémur.

15. La difficulté de reconnaître la crépitation et de rendre au mémbre sa longueur normale sont les signes diagnostiques principaux des fractures invaginées.

16. La position du pied est autant déterminée par l'obliquité de la fracture et par la position relative des fragments que par l'action des muscles.

17. L'inversion du pied peut avoir lieu dans les fractures intra et extra-capsulaires, ainsi que dans les fractures invaginées du col du fémur.

18. Quand, dans une fracture intra-capsulaire, le fragment inférieur est placé au-devant du supérieur, le pied est ordinairement renversé en dedans.

19. Quand, dans une fracture extra-capsulaire avec invagination, le fragment supérieur est implanté dans le fragment inférieur, de manière à ce que la plus grande partie de celui-ci se trouve placée au-devant de celui-là, le pied 'est ordinairement dans la rotation en dedans.

20. Dans les fractures extra-capsulaires comminutives non invaginées, mais avec séparation et déplacement des trochanters, le pied peut être indifféremment renversé en dedans ou en dehors, et conserve en général la position dans laquelle il a été accidentellement placé.

21. La consolidation osseuse des fractures intra-capsulaires est plus probable quand il y a invagination des fragments.

22. Une forte contusion de la hanche produisant la paralysie des muscles qui environnent l'articulation, peut être confondue avec une fracture du col du fémur.

23. La présence d'une arthrite rhumatismale chronique peut non-seulement faire croire à une fracture alors que l'os est entier; elle peut encore, quand il n'y a plus de doute sur l'existence de la fracture, rendre le diagnostic difficile relativement au siége de la solution de continuité par rapport à la capsule.

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24. Une forte contusion de la hanche quand l'articulation était auparavant le siége d'une inflammation rhumatismale

chronique, et une fracture invaginée du col du fémur, sont deux maladies très-faciles à confondre.

25. Chacun des symptômes qui s'observent dans les fractures du col du fémur, pris séparément, est fort équivoque ce n'est que par leur réunion qu'ils peuvent servir à former un diagnostic exact.

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(Dublin journal, sept. 1840.)

II. — Rigidité de la mâchoire inférieure guérie par la division de la portion antérieure du masséter; par le docteur MUTTER.

Au mois de janvier 1839, le docteur M. fut appelé à donner des soins à Henriette Wolcott, âgée de seize ans. Cette jeune fille avait depuis l'âge de quatre ans une maladie de la bouche qui avait suivi une inflammation de la joue. L'examen de la partie malade lui fit reconnaître que la partie gauche de la mâchoire inférieure semblait beaucoup plus petite que la partie droite, et que les parties molles près du menton du même côté étaient plus intimement unies à l'os que dans l'état normal. La moitié gauche du maxillaire inférieur était bien réellement plus petite que la moitié droite, et au lieu de présenter un angle à la réunion de la branche montante avec la branche horizontale, l'os s'arrondissait en ce point. Il n'y a ni cicatrice, ni traces d'ulcération, soit à la face interne, soit à la face externe de la joue celle-ci n'a point contracté d'adhérences avec l'os; mais le doigt introduit entre les dents et la joue fait reconnaître l'existence d'une bande fibreuse très-forte formée par la partie antérieuré du massétér. Cette bande est tellement courte qu'elle empêche tout mouvement un peu étendu de la mâchoire : dans le plus grand écartement possible des dents, à peine obtient-on en avant une séparation de trois lignés. La malade incapable de mastiquer est forcée de se nonrrir de polago : elle ne peut sortir la langue. Les dents 1840. T. IV. Novembre, 17

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continuellement rapprochées, étant soustraites à l'action de la brosse, sont dans un fort mauvais état. L'articulation des mots est très-imparfaite.

Le docteur M. jugea qu'il fallait diviser le muscle masséter, et ensuite écarter les mâchoires avec un levier.Ayant placé la malade au jour, il introduisit son doigt indicateur gauche entre les dents et la joue, jusqu'à ce qu'il fût arrêté par la bande fibreuse dont nous avons parlé. La malade fut alors engagée à ouvrir le plus possible la bouche, afin de mettre dans la tension le muscle à diviser. Sur le doigt, servant de conducteur, un bistouri à un seul tranchant fut conduit derrière ce muscle. Par une pression forte exercée sur le manche, la lame fut poussée dans le muscle vers son tiers moyen, jusqu'à ce que la pointe pût être sentie entre la peau et le masséter. La bande fibreuse fut alors coupée en dirigeant le bistouri en avant en dehors et en bas. Un léger échappement fit reconnaître que la section était opérée. L'amélioration produite par l'opération devint évidente immédiatement. L'opérateur put facilement introduire son doigt entre les dents, ce qui était complètement impossible quelques minutes auparavant.

L'opérateur introduisit en suite entre les dents le levier qu'il avait préparé, et s'en servit pour séparer progressivement les mâchoires. Au bout de six semaines, époque où s'arrête l'observation, on avait obtenu un pouce trois lignes d'écartement, et la malade pouvait mastiquer ses aliments avec la plus grande facilité.

III.

(American journal of the medical sciences, may 1840.)

· Anévrisme variqueux : communication entre l'aorte et l'artère pulmonaire; par le docteur SMITH. · Le malade était

un jeune homme de vingt-deux ans, fort et bien musclé, dont la santé avait toujours été parfaitement bonne, jusqu'à

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