peut prendre aux paroles données par la Cour de France, principalement dans les affaires de Religion, ou aux Edits même les plus solennnels, après que l'Edit de Nantes, & solennellement donné, & tant de fois confirmé à été revoqué d'une maniere si funeste à tant de milliers de familles. Il est donc bien important de pourvoir à la sureté des choses qu'on aura pû obtenir: mais cela ne sera pas aisé, s'il ne plaist aux Souverains de se faire une affaire de les faire observer; sur quoi il y a deux choses à considerer. La premiere, est qu'il faut avoir égard à prevenir toutes les fraudes, fuites, & equivoques qui pourroient donner occasion à éluder ce qui auroir été convenu, & pour cet effet il seroit necessaire de prendre garde à exprimer d'une maniere nette, precise, distincte, la chose demandée ; & de prendre garde aufli que les termes de la concession fussent si clairs & fi fimples, qu'il ne pût y rester de pretexte à aucune interpretation, exception, ni restriction. A cause dequoi il faudroit envisager les choses qu'on auroit à demander, de tous les cotez, pour pouvoir les bien detailler, 1 & & donner à leur explication toute l'etendüe necessaire afin de nerien oublier. C'est sur quoi on offre des memoires à leurs Excell. aussi tôt qu'il leur plairra de les requerir, & de declarer le sujet sur lequel ils delireront d'avoir des éclaircisses mens. La seconde, est que la plus grande sureté qu'on puisse prendre consiste dans la mapiere forte, vive, ardente, & serieuse dont il plairra aux Etats Protestans de prendre cette affaire, étant certain que s'ils s'y por toient froidement, la France est toute die posée à les refuser ; au lieu que si elle voit qu'ils s'y portent avec affection, comme à une affaire qui les touche, & leurtient au coeur, elle sera plus facile à accorder ce qu'on lui demandera; & plus fidelc à tenir ce qu'elle aura accordé. F I N Du fecond Tome, |