aux hoirs de Jean d'Anjou tant mafles que Femelles à perpetuité. L'Original de cette Donation se trouve dans les Archives de la Chambre des Comptes d'Aix en Provence, dont on joint icy une Copie authentique, Num. 3. L'autre titre est le Testament que ce mesme Prince-fit l'Année d'aprez Içavoir le 22. Juillet de l'An 1474. par lequel il dispose une seconde fois au proffit de Jean d'Anjou fon Fils naturel du Marquisat de Pont a Mouflon, & luy laisse en mesme tempsles terres de St. Remy & de St. Cannat en Provence. On joint icy Num: 2. la Copie authentique de ce Testament tirée de l'Original qui se trouve dans la Chambre des Comptes d'Aix en Provence. C'est par ce mesme Testament que René d'Anjou disposant de tous ses Estatz, en faveur de Charles d'Anjou Duc de Calabre son Neveu qu'il institue son heritier univerfel, laisse à René second Duc de Loraine Fils d'Yolande sa Fille le Duché de Bar, avec l'obligation expresse de faire jouir Jean d'Anjou du Marquitat de Pont a Mouffon fitué dans le Duché de Bar. Ainsi c'est avec raison qu'on a dit au commencement de ce Memoire, que le 16 droit droit de la Serenissime Maison de Loraine fur le Duché de Bar, & celuy du Marquis de Soliez sur le Marquisat de Pont a Moufson avoient pour fondement les mesmes titres & le mesme Auteur. Dans ce Testament l'intention du Testateur n'est pas seulement de donner à Jean d'Anjou son Fils naturel les moyens de subsister sa vie durant, mais encore de faire paffer les terres de St. Remy & de St. Cannat situées en Provence & le Marquisat de Pont a Mousson situé dans le Duché de Bar à ses Descendans legitimes à perpetuité, puis qu'il y est porté en termes exprez, que les terres de St. Remy & de St. Cannat ne seroient reünies au Comté de Provence, ni le Marquisat de Pont a Mouffon au Duché de Bar qu'aprez l'extinction totale de la posterité de Jean d'Anjou Fils naturel du Testateur. Et affin que rien ne puisse troubler cette posterité dans la possession de ces terres, ce mesme Testateur par l'Acte de donation qui a precedé le Testament, corrige par une precaution surabondante le deffaut de naissance de Jean d'Anjou en le declarant de fon Autorité Royale, habile à succeder & à poffeder les terres & les Seigneuries qu'il luy laisse, quoy que d'ailleurs un Pere foit obligé suivant mesme le Droit commun de fournir des Alimens & de la subsistance à fon Fils naturel. Charles d'Anjou Duc de Calabre Neveu du Testateur & fon heritier principal dans ses Royaumes & dans le Comté de Provence en vertu du mesme Testament executa fidelement la derniere volonté de René d'Anjou fon oncle. Il mit Jean d'Anjou en poffeffion des terres de St. Remy & de St. Cannat en Provence; La posterité de Jean d'Anjou en a toujours joui, & elle en jouit encore a present. Ainsi ce Testament ayant été executé par l'heritier principal devoit à plus forte raison s'executer aussi par René Duc de Lo raine heritier particulier du Duché de Bar, & ne l'ayant point fait les heritiers de ce Duc qui possedent le Duché de Bar en vertu du mesme Testament, demeurent. dans l'obligation indispensable & perpetuelle d'y fatisfaire encore a prefent en mettant en poffeffion du Marquisat de Pont a Mouffon la posterité de Jean d'Anjou en la personne du Marquis de Soliez, & ne l'ayant pas fait jusqu'ici, ou ne le faisant point dans cette ocasion d'une Paix gene 17 rale 1 rale, ils sont decheus de tout droit sur le Duché de Bar qu'ils ne peuvent poffeder legitimement qu'en accomplissant exactement & dans toute son etendue la derniere volonté de celuy qui leur a laisse ce Duché par son Testament avec la condition expreffe de faire jouir du Pont a Mousson Jean d'Anjou & sa posterité. Or il y a certainement une posterité legitime de Jean d'Anjou. Ce Prince Fils naturel de René d'Anjou Roy de Jerusalem, &c. estant parvenu à l'age de se marier épousa Marguerite de Glandevez petite Fille de Palamede de Forbin, Seigneur de Soliez, Gouverneur du Dauphiné & de Provence, Grand-Chambelan de Louis XI. Roy de France. De ce mariage fortit Catherine d'Anjou qui en 1527. épousa François de Forbin Marquis de Soliez, dont il cut Palamede fecond. Palamede second fut Pere de Gaspard de Forbin; Gaspard de Bernard; Bernard de Jean, lequel Jean fut Pere de François Auguste de Forbin Marquis de Soliez, lequel reclame aujourdhuy a juste titre le Marquisat de Pont a Mousson qui luy apartient en qualité d'heritier legitime defcendu du en droite ligne par Catherine d'Anjou de Jeau d'Anjou legataire du Pont a Mouffon & de René d'Anjou Pere naturel de Jean d'Anjou Auteur du Testament qui a disposé en mesme temps & par un mesme Acte du Duché de Bar en faveur de la Maifon de Loraine, & du Pont a Mouffon au proffit de Jean d'Anjou & de ses Descendants. Aprez le decez de Jean d'Anjou, Palamede second, Fils de Catherine d'Anjou alla en Loraine pour se mettre en poffeffion du Marquisat de Pont a Mousson, mais le Duc de Loraines'y oposa, & ce Marquisat ne faisant point partie du Barois mouvant de la France, & ce Seigneur non plus que ses Descendants n'ayant par consequent aucun tribunal où ils pussent se faire rendre par droit & par Justice ce qu'on leur retenoit par la force d'une autorité superieure, ils se sont trouvez jusqu'ici frustrez d'une poffeffion fondée sur tout ce qu'il y a de plus sacré, puis que de Droit divin & humain les enfans doivent jouir de l'heredité de leur Pere. Si Filius ergò Hares. Y'a t'il une injustice plus criante que cel le de René Duc de Loraine qui a bien voulu prendre possession du Duché de Bar cn |