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extrait de fon Hiftoire de l'aftronomie ancienne, qui vient de paroitre. A cet extrait fuccéda la lecture d'un mémoire du Sr. Perronet fur la posfibilité de faire entrer dans le canal de l'Ivette, projetté par le feu Sr. de Parcieux, 400 pouces d'eau

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de la riviere de Bievre. Le Sr. Briffon lut enfuite un mémoire tendant à prouver que les chaux métalliques ne fe réduifent point par le fluide électriques. Les expériences rapportées dans ce mémoire ont été faites par le Sr. Briffon & le Sr. Cadet, ancien apothicaire - major des camps & armées du roi. Le Sr. Duféjour termina la féance par la préface de fon ouvrage fur l'Anneau de Saturne, qu'il doit publier inceffamment.

La fociété royale d'agriculture de Lyon propofe un prix d'une médaille d'or de 300 liv. au meilleur mémoire fur cette question: Seroit-il avantigeux pour les villes principales des provinces d'y fupprimer les communautés & jurandes des boulangers? Et dans le cas de l'affirmative, quels feroient les meilleurs moyens de fuppléer à la fourniture que les boulangers font obligés de faire ?

On adreffera les mémoires au Sr. de Fleffelles, intendant de Lyon, & le concours n'aura lieu que jufqu'au Ier. Janvier 1776. Les auteurs mettront une devife à la tête de leurs ouvrages, & ils y joindront un billet cacheté, contenant la même devife, leurs noms & leurs adreffes.

GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES (le 14 Novembre.) Le duc de Grafton ayant remis au roi les fceaux, S. M, en a difpofé en faveur du lord Darmouth, premier commiflaire des plantations. Il est remplacé dans ce

* On appelle en chymie réduire une chaux métallique, lui redonner l'état de métal qu'elle avoit auparavant,

département par le lord George Germain. Le lord Weymouth a été nommé fecrétaire d'état pour la partie du fud, fur la démission du lord Rochford, qui a obtenu une retraite très-ho-, norable. La place de grand chambellan, dont le a été donnée au lord Ashpremier étoit pourvu,

batnam.

Le 26 du mois dernier, lorfque le roi, après avoir fait l'ouverture du parlement, fe fut retiré, le ford Cambden, fans attendre qu'on y fit lecture du difcours de S. M. pour délibérer fur l'adreffe de remerciment de la chambre des feigneurs, préfenta une pétition du lord maire, des aldermans & du commun-confeil de Londres, par laquelle ils expofent en peu de mors « les fatales fuites des mefures prifes contre les habitans de l'Amérique, comme ne pouvant produire que des taxes nouvelles & très- accablantes, l'accroiffement de la dette nationale déja fi énorme, & la perte d'une des principales branches de commerce » : & après cet expofé, ils informerent la chambre, que le roi, dans la réponse à leur derniere pétition, leur ayant déclaré que S. M. s'en rapporteroit à la décision de fon parlement, ils croyent qu'il eft de leur devoir de s'adreffer à l'ouverture de la féance aux pairs, pour les fupplier de vouloir adopter les voies de conciliation les plus courtes & les plus honorables. La chambre en fit faire lecture fur le admit cette pétition champ, & ordonna de la mettre fur le bureau. Le lord chancelier fe leva alors, & cenfura avec quelque vivacité cette façon d'agir, puifqu'il avoit été toujours d'ufage de n'entrer en aucune ma-tiere avant d'avoir confidéré le difcours du roi; mais, dit il, « puifque le lord Cambden a franchi ces bornes, je vais à mon tour préfenter une pétition des francs tenanciers, &c. de la colonie de la Nouvelle Ecoffe. En conféquence, il la remit

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au fecrétaire, qui en fit d'abord lecture. Elle étoit bien plus longue que celle de Londres. On y reconnoit d'abord la fouveraineté & la fuprématie de la mere-patrie dans les termes les plus forts & les plus fpécifiques; l'on y fait telles affurances & telles offres que les partisans les plus zélés de la cour n'en pourroient dieter de plus ar¬ dentes mais à peine le fecrétaire fut-il parvenu à la moitié de la piece, que le ftyle changea du tout au tout. Les habitans de la Nouvelle-Ecoffe y expofent leurs griefs, & condamnent tout le fyftême du gouvernement par rapport aux colonies ils indiquent des moyens de redreffement; &, fur la fin de la piece (dit un de nos papiers publics), on croiroit y voir des fénateurs revêtus d'autorité, du moins ils fe portent affez ouver tement accufateurs du miniftere. Lorsqu'on en vint à cette partie de la pétition, fi différente de fon début, les miniftres & leurs partifans parurent defirer qu'on n'allât pas plus loin; mais ceux de l'oppofition infifterent fur la lecture entiere d'une piece qu'on avoit commencée, pour fçavoir s'il falloit la recevoir ou la rejetter, de forte qu'elle fut lue d'un bout à l'autre, & mife fur le bureau.

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Ce ne fut qu'alors qu'on fit la lecture du difcours du roi, après laquelle le vicomte Townshend, fecondé par le lord Dudley, propofa l'adres fe de la chambre en réponse à ce difcours, dont, comme c'est affez la coutume, elle n'étoit proprement qu'une répétition. Le marquis de Rockinham propofa d'y fubftituer quelques changemens..

Cette propofition excita de grands débats dans lefquels le duc de Grafton, garde du fceau pri vé, prit une part à laquelle on s'étoit d'autant moins attendu, que, dans la précédente féance du parlement, il avoit opiné pour les mesures prifes contre les Américains: il rendit compte des motifs

qui l'engageoient à changer, non de fentiment, mais d'avis, puifqu'il ne s'étoit réglé alors que fur des expofés infideles, il dit qu'il trembloit à la vue du démembrement d'une fi grande partie de l'empire, démembrement qu'il regardoit comme inévitable, fi l'on ne s'empreffoit pas d'arrêter les effrayantes opérations de la guerre: il protefta fans aucun ménagement, que, fi l'administration étoit déterminée a pourfuivre fon plan, il feroit de fon côté tout ce qu'il pourroit pour s'y oppofer, fans qu'aucune confidération pût le faire changer de fentiment à cet égard, étant déterminé à fufpendre toutes les autres affaires, pour ne s'occuper que de celle-ci, dont il ne fe laifferoit pas même détourner pour caufe de maladie, puifqu'il étoit rélolu de le faire plutôt porter en litiere à la chambre, que de manquer à fes aflemblées.

Le lord Gower, préfident du conteil, & quelques autres membres de l'administration avouerent, qu'à la derniere féance on avoit été mal informé; mais que, dans l'état où étoient les chotes, il falloit, ou forcer les Américains, où les abandonner. Cet aveu attira de grands reproches au minutere; mais enfin l'adretle paffa; & elle fut préfentée le jour fuivant au roi. En voici la traduction.

TRES GRACIEUX SOUVERAIN,

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Nous les très foumis & fideles fujets de V. M., les feigneurs fpirituels & temporels, aflemblés en parlemeur, demandons à V. M. la permiffion de lui rendre nos humbles actions de graces, pour fon très-gracieux difcours, prononcé fur le trône.

C'eft avec la plus grande horreur & avec indignation, que nous voyons le deffein réel de ces gens défcfpérés, qui, par les repréfentations les plus faulles & les plus groffieres, ont trompé nos malheureux co-fujets en Amé rique, & les ont précipités dans des mefures non moius fubverfives de leur propre bonheur & de leurs vrais intérêts, , que dangereufes pour la profpérité & la confervation de la Grande-Bretagne. Les pouvoirs qu'ils fe loat

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arrogés, & les actes arbitraires & oppreffifs qu'ils ont paffés, ne laiffent aucun doute fur la perfidie de leur deffein d'induire les colonies à fecouer le joug de toute infpection de 1 légiflation fuprême, & à enfevelir dans un ingrat oubli la mémoire de cette grande induftrie avec laquelle elles ont été fodnées de ce tendre foin maternel avec lequel elles ont été élevées, dis avantages multipliés dont elles ont joui, du fang & des tréfors que cette nation a répandus pour leur protection.

Nous ne pouvons nous difpenfer de témoigner notre douleur de ce que cette grande tendrelle avec laquelle V. M. a agi, & les difpofitions à une conciliation qui éclaterent dans la derniere féance du parlement au lieu d'avoir l'effet defiré de détromper ces hommes induits en erreur, & d'étab'ir la confiance en la merepatrie, aient été toarnées àleur avantage, & qu'on s'en foit fervi pour effe&uer les vues de cette entreprisedangereufe: & pendant que nous reconnoiffons que c'eft à la fuite de cette différence d'intentions qui a prévalu fici & en Amérique, nous fomms pénétrés d'un jufte fentiment des motifs qui ont dirigé les efforts de V. M., pour prévenir, s'il eût été paffible, l'effufion du fang de nos co-fujets, & les falamités qui font inféparables d'un état de guerre; mais, depuis que la rébellion eft actuellement devenue plus générale, & fait manifeftement voir le deffein d'établir & de maintenir un empire indépendant, nous ne pouvons qu'applaudir à la réfolution de V. M. de venger les droits, les intérêts, & l'honneur de ce royaume, par l'emploi des moyens les plus prompts & les plus décififs; & à cet effet nous jugeons, qu'il eft de notre devoir indifpenfable de déclarer que nous foutiendrons V. M. aux dépens de nos vies & de nos biens: pleinement perfuadés que dans l'étar pré ent de ces défordres, la maniere d'agir la plus aftive fera, dans les efets la plus bénigne, nous entendons avec plaifir

, que S. Maiefté a étendu fon établiffement naval, & augmen. té confidérablement fes forces de terre: nous fommes fenfibles à la confidération pleine de bonté, que V. M, a eue en le faifant d'une manière qui fera la moins onéreuse pour vos royaumes; & V. M. peut être assurée que nous concourrons de bon. cœur à toutes les mefures qui pourront être néceffaires pour mettre V. M. en état de profiter des difpofitions amicales des puif. fances étrangeres.

Les motifs gracieux qui ont porté V. M. à envoyer une partie de fes troupes électorales aux garnifons de Gibral

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