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E JOURNAL paroît deux fois par mois. Chaque cayer eft de 72 pages; il coute zo liv. par année, pris à Bouillon, &

& 25 liv. par la pofle dans toute la

France, y compris le port. Le tout fe paye d'avance. On ne fouferit que pour une année, & à quatre époques, au rer. de l'an, au zer. Avril, au zer. Juillet, & au ver. Octobre.

Les Supplémens qu'on donnera à la fin de chaque trimestre, couteront 3 1. par la pofte, & 2 1. pris à Bouillon.

LE JOURNAL ENCYCLOPÉDIQUE; dont il paroit un volume de 292 pages, & quelquefois plus, toutes les quinzaines coute par année, 24 liv., pris à Bouitlon, 33 liv. 12 fols par la pofte pour France, & 30 livres pour l'Allemagne, franc de port.

la

LA GAZETTE SALUTAIRE, feuille périodique qui embraffe tout ce qui concerne la Médecine, la Chirurgie, la Chymie, la Botanique, l'Hiftoire-Naturelle &c. &c., paroit une fois par semaine, & coute 9 liv. par année, y compris le port.

Ceux qui defireront ces Journaux, s'adrefferont à Bouillon au DIRECTEUR du Bureau des Ouvrages périodiques, ou bien à M. LUTTON, rue Ste. Anne Butte St. Roch, à Paris.

JOURNAL POLITIQUE,

O U

GAZETTE

DES GAZETTE S.

OCTOBRE.

Seconde Quinzaine.

TUR QUI E.

CONSTANTINOPLE ( le 18 Août.】

DEpuis les jufqu'au 15 de ce mois, Dervisch Méhémet a reçu fucceflivement les complimens des ambaffadeurs & miniftres étrangersfus

fon élévation à la dignité de grand vifir.

Le 8, le chevalier Renier, ancien baile de la république de Venife, eut fon audience de congé du grand feigneur, & fut revêtu, fuivant l'ufage, d'une péliffe de martre zibeline; le 15, il prit également congé du grand vifir. Son fucceffeur, le noble Gradenigo, n'étant pas encore rétabli de fon indifpofition, n'a pu se présenter jufqu'ici à l'audience du grand feigneur.

L'aga des janiffaires, & le Topichi Bachi ont perdu leurs emplois, après avoir été convaincus de malverfations au fujet de la viande, qui, outre fon extrême cherté, eft de fi mauvaise qualité qu'elle occafionne beaucoup de maladies. Le gouverneur du faubourg de Galata a été également dépofé, pour avoir fait donner des coups de bâton à un juif, caiffier d'un négociant anglois & banquier de la nation ruffe, en cette capi tale. La Porte n'a pu refufer cette fatisfaction aux chargés des affaires des cours de Pétersbourg & de Londres, qui fe font plaints d'un acte de violence auffi contraire aux franchises dont jouiffent les négocians européens établis à Conftantinople.

On attend ici vers la fin de Septembre le prince de Repnin, ambaffadeur extraordinaire de Ruffie, qui étoit à Jaffy en Moldavie le 26 Juillet. Les logemens qu'il doit occuper avec fa fuite au faubourg de Péra, font prêts, & tout meublés; on les a formés de 33 maifons, dont plufieurs font très-confidérables.

On apprend de Baffora que les Perfans en ont commencé le fiege le 7 Avril dernier. Dans la nuit du 10, ils ont tenté d'efcalader la ville; mais ils ont été répouflés avec perte de 150 hommes. Le II, le conful d'Angleterre en eft forti avec 4 bâtimens & 30 foldats , appartenant au pacha; on ignore à quel deffein. Avant fa retraite

a écrit au mufelim , pour le prier d'aver tir

tous les bâtimens anglois qui y pourroient arriver de Bombay, & éviter par-là de tomber entre les mains des Perfes. La nuit du 26 Avril, les affiégeans ont tiré plus de 500 coups de canon fur la ville; & de grand matin, toute l'armée, confistant en 30,000 hommes de terre & 10.000 de marine, répartis fur 30 gros bâtimens, s'eft avancée pour y donner un affaut ; mais les affiégeans ont été repouffés avec perte de 1000 hommes. Cependant, malgré cette vigoureufe réfiftance, le défaut de fecours en hommes & en vivres, obligera la garnifon à fe rendre. On affure que le conful anglois, qui eft à Bouchier, eft parvenu à conclure la paix avec Kerim Kan,

ALEXANDRIE (le 7 Juin.) La conclufion de la paix entre la Porte & la Ruffie a rameré les caravelles du grand feigneur dans nos parages; il y en a une qui eft actuellement en ftation dans ce port pour tout l'été. L'Archipel & les mers de Syrie paroiffent être entierement délivrés des forbans qui les infeftoient, depuis que les frégates du roi de France & les galiotes qu'elles ont avec elles, y ont établi leur croifiere. On affure que quelques-uns de ces pirates étoient entrés au fervice du Cheick Daher, & qu'ils ont péri à la prife de Jaffa.

Suivant le rapport de quelques bâtimens arrivés de Gedda à Suez, un gros vaiffeau turc, dont la cargaifon confiftoit en café & en marchandifes précieufes des Indes, a fait naufrage, & il ne s'eft fauvé qu'une petite partie de l'équipage. Méhémet Bey avoit un très-gros intérêt fur ce vaiffeau, dont on évalue la perte à 2 millions d'écus au lion.

La nation françoife & les religieux de l'hofpice de la terre fainte ont envoyé des députés au bey, qui leur a fait un accueil gracieux, & les a affurés de toute fa protection.

SEYDE (le Juin.) Le Cheick Daher étoit à peine forti de la ville d'Acre, que fon fils Ali y entra, & prit la qualité de gouverneur. Il n'y Téjourna, qu'autant de tems qu'il lui en falloit pour piller la maifon de fon pere, & permettre les mêmes excès à fes troupes chez tous les habitans; fouillé de ces brigandages & chargé des dépouilles de cette malheureufe ville, il fe retira à Saphed. Il est étonnant qu'Ali ait épargné les deux kars françois qui font établis à Acre; ils n'ont été pillés ni par fes troupes, ni par les Egyptiens qui les ont remplacées.

Il eft arrivé, le 2 de ce mois, une galiote portant un officier de Méhémet, chargé d'une lettre de ce bey pour l'aga Denguerly, par, laquelle Méhémet lui accordoit fa grace, & lui affuroit fa tranquillité, s'il fe foumettoit, & continuoit de protéger le peuple: Denguerly, voulant mar quer fa foumiffion, expédia le même jour, par le retour de cette galiote, trois de fes officiers vers Méhémet, pour l'aflurer qu'il lui remettroit la ville, & qu'il étoit entierement à fes ordres.

Le 7, Achmet Cachef, nommé au gouvernement de cette ville, y arriva, fuivi d'une trentaine de perfonnes; il fut reçu avec des témoignages de joie, parce qu'il fembloit qu'à cette époque on devoit voir finir les troubles du pays; mais le II, vers les deux heures après midi, tandis que tout refpiroit ici la paix & la tranquillité, trois ou quatre cens cavaliers Metualis s'étant -approchés de la ville, cinq ou fix furent affez téméraires pour y entrer les armes à la main; ils répandirent d'abord le bruit de la mort de Méhémet bey, & prévinrent le peuple qu'ils n'en vouloient qu'au Cachef égyptien, & que perfonne du pays n'avoit rien à craindre : le peuple, à qui les Metualis furent toujours odieux, entra en fureur contr'eux, & ferma les portes de la vi