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Et fe font lefdits gens du roi retirés.

Eux retirés.

Vu, dans le Mercure de France, du mois d'Août de la préfente année 1775, l'article intitulé: Diatribe à l'auteur des Ephémérides, commençant à la page 59 & finillant à la page 71 dudit Mercure; conclufions du procureur général du roi; oui le rapport de Me. Léonard de Sahuguet, conseiller: la matiere fur ce mise en délibération.

La cour enjoint à de la Harpe, auteur de l'article fufmentionné, à Louvel, cenfeur, & à Lacombe, im-' primeur, d'être plus circonfpe&ts à l'avenir; leur fait défenfes de plus à l'avenir inférer dans ledit Mercure, approuver ni imprimer aucunes réflexions & aucuns extraits d'ouvrages qui pourroient attaquer la religion. le gouvernement & la mémoire de nos rois. Ordonne que le préfent arêt fera imprimé & affiché. Fait en parlement, toutes les chambres affemblées, le 7 Septembre 1775.

Signé, LEBRI T.

Le 31 du mois dernier au matin, Madame la comteffe d'Artois fit fon entrée en cette capitale. S. A. R. fe rendit d'abord à la cathédrale & enfuite à Ste. Genevieve, d'où elle alla diner au palais des tuilleries. Le foir, elle fe promena dans le jardin & dans la foire St. Ovide, qui fe tient à la place de Louis XV. Une foule prodigieufe de fpectateurs a fuivi partout les traces de S. A. R.

Monfieur, voulant connoitre parfaitement la nature & la valeur des biens que le clergé pofle. de dans fes appanages, a fait demander un état de ces biens, & a formé oppofition entre les mains de tous les fermiers & administrateurs de ces biens. Le clergé a été allarmé de cette démar che; l'objet en a été difcuté dans fon affemblée générale, & il a été arrêté, qu'il feroit député vers le roi, pour prendre fes ordres, & folliciter la levée de cette oppofition. La demande du clergé a été accordée, & S. M. lui a donné main-levée de l'oppofition formée, au nom de Monfieur, jufqu'au Ier. Janvier prochain. On prétend que Monfieur n'a eu d'autre objet que de

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mettre plus d'égalité dans la fortune du clergé, procurant aux curés & autres prêtres fu balternes, des moyens de vivre avec plus d'aifance, & de fécourir également les pauvres qui ne font pas fuffifamment affiftés.

Depuis longtems le comte d'Aranda faifoit dreffer un joli petit cheval d'Espagne, dont S. - M. Cath. vouloit faire préfent à la reine. Ce cheval, fingulierement apprivoifé, & fuperbement harnaché, fut conduit dernierement à la cour. Il monta le grand escalier du château de Versailles, ayant les pieds chauffés, & traverfa les appartemens, marchant fur des tapis de Turquie, jufqu'à celui de la reine, où il fut préfenté à S. M. par l'ambaffadeur d'Efpagne. La reine le recut avec plaifir, & elle fe propofe de le monter fouvent.

La terre de Grosbois appartenant au Sr. Gilbert de Voifins lui a été demandée par Monfieur, en échange d'une autre qui eft fituée aux pieds des Pyrenées. Il s'eft empreffé de répondre aux defirs de ce prince, & lui a cédé cette fuperbe terre. On affure que celle de Sceaux ne fera point vendue, & que M. le duc de Penthievre en difpofera en faveur de M. le duc de Chartres.

On fe rappelle avec plaifir l'exemple précieux qu'a donné l'archevêque de Toulouse par fon mandement qui profcrit les enterremens dans les villes de fon diocefe, & qu'a adopté le parlement. L'affemblée du clergé, convaincue de la néceffité de rendre cet ordre général, a préfenté un mémoire au roi dans cette vue. Depuis longtems l'humanité follicite cette fage difcipline, & il faut efpérer qu'enfin on la verra exécuter dans toute la France.

La ville de Bavay, en Hainault, a fignalé fa joie à l'occafion du facre & du couronnement du

roi, d'une maniere utile & bien conforme aut fentimens d'humanité de S. M. Le 3 Septembre, des décharges de moufqueterie annoncerent la fête à laquelle préfiderent le Sr. François, lieutenant de roi, les maires & échevins. La matinée du 4 fut confacrée aux prieres, aux actions de graces, & la foirée aux plaifirs innocens d'une alégreffe générale; toute la ville fut illuminée, & il y eut bal pour la bourgeoifie. Le magiftrat diftibua aux pauvres 400 livres, & il eut pour imitateurs plufieurs notables qui répandirent d'abondantes aumônes fur la claffe indigente de leurs concitoyehs; deux échevins fe chargerent des vieillards & des convalefcens,à qui ils envoye rent à leurs frais, du pain, du vin & de la viande. Le Sr. Joffé, capitaine des arquebufiers, donna differens prix, auxquels le Sr. Crapez, fermier de la dime paftorale, joignit une balle d'argent. Le Sr. Canivet, receveur des domaines de S M., s'eft diftingué par un trait de défintéreffement qui mérite d'être connu. Un habitant de Bavay étoit redevable à la ferme de 220 liv. & fols; les tems malheureux & une famille nombreufe le mettoient dans l'impoffibilité de s'acquitter de cette dette. Les prépolés au recouvrement de ces droits lui avoient donné des gardes, & les frais s'étoient accumulés au point que l'honnête citoyen voyoit fa ruine inévitable; mais le 7 au matin, le Sr. Canivet lui envoya la quittance de fon obligation, & fe chargea de payer tous les frais.

La ville d'Ardes, chef-lieu du duché de Mercœur, en Auvergne, dans l'appanage de Mgr. fe Comte d'Artois, a fignalé fon zele patriotique à la naiffance de Mgr.le duc d'Angoulême,par des prieres, & des feux de joie. La nuit qui fuivit le jour de la fête, fut employée à diftribuer une gran de quantité de pain & de vin; dans l'alegreffe

générale, les vieillards oublierent leurs infirmités, les jeunes gens leur fommeil, & les pauvres leur mifere.

L'évêque de Cahors, premier aumônier de Mme. la comteffe d'Artois, a célébré le même événement, & a vu feconder fon zele par tous les citoyens. Le 10 Septembre, on chanta, dans la cathédrale, un Te Deum en mufique, après lequel on diftribua, à l'évêché, des aumônes confidérables. Des fources de vin répandirent l'alégreffe dans le peuple; on alluma le foir un feu de joie devant le palais épifcopal, qui fut illuminé. Le 12, on donna la bénédiction nuptiale à 8 pauvres filles dotées par l'évêque ; & ce jourlà, ainfi que les deux fuivans, les aumônes furent répandues avec encore plus d'abondance. La fête fut terminée par l'exécution d'un feu d'artifice.

Les fuccès heureux de l'ouvrage publié par le Sr. Portal, médecin-confultant de Monfieur, fur le traitement qui convient aux perfonnes fuffoquées par des vapeurs méphitiques & principalement par celles du charbon, ont déterminé le contrôleur-général des finances à le faire réimprimer pour en envoyer des exemplaires aux intendans des provinces. L'auteur, pour concourir aux vues de ce miniftre, a cru devoir joindre à cette nouvelle édition, 1o. un extrait de ce qui a été écrit de plus important fur la caufe de la mort des noyés, & fur les moyens de les rappeller à la vie; 2. des remarques fur la méthode la plus avantageufe de rappeller à la vie quelques enfans qui paroiffent en être privés en paiffant. Un des points effentiels de cet ouvrage, auquel l'humanité est fi fort intéreffée, c'est d'avoir différencié le traitement convenable pour les noyés, de celui qui eft adapté aux perfonnes fuffoquées par les vapeurs méphitiques. Les Hollandois, qui ont traité les noyés avec tant d'avantage, ont cru le même

procédé applicable aux fuffoqués; mais il s'en faut bien que le fuccès ait été égal. Le Sr. Portal, qui a vu cette méprise adoptée par un grand nombre des premieres villes de l'Europe, s'eft élevé contre cet abus, comme on l'a dit dans ce Journal à différentes reprifes. Les érats de Languedoc, convaincus de l'importance des mémoires du Sr. Portal, fur ces deux objets, en ont envoyé des exemplaires aux différentes communautés de la province, & les intérêts de l'humanité demanderoient que cet exemple fût suivi dans les autres parties du royaume.

Le Sr. de Fontette, ci devant intendant de Caen, y ayant fait venir la dame du Coudray brevetée & penfionnée de S. M. pour démontrer l'art des accouchemens dans toutes les provinces du royaume, les feigneurs & curés des paroiffes fe font empreffés à lui envoyer des éleves, enforte que, dans deux cours publics, la dame du Coudray a formé plus de 150 fages-femmes qui fe trouvent parfaitement inftruites. Le Sr. de Fontette ne s'en eft pas tenu à ce premier avantage; dans la vue de perpétuer l'inftruction, il a fait faire à la dame du Coudray des copies de la machine qu'elle a inventée, & qui lui à valu la confiance & le traitement dont elle jouit. Le Sr. de Fontette les a fait diftribuer dans tous les chef-lieux de la généralité, à la garde des corps municipaux. I falloit que les chirurgiens fuflent eux-mêmes infruits du mécaniíme de icette machine; & fur l'invitation du Sr. de Fontette, il s'en étoit rendu un de chaque lieu principal en cette ville, pour l'apprendre de la dame du Coudray.

On écrit de Montluçon en Bourbonnois, que depuis 9 a 10 ans, il s'y eft formé un établissement qui eft refté trop longtems inconnu pour l'honneur de l'humanité. Dans les tems difficiles, le

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