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de lui faire leurs remercîmens, elles ont eu celui de l'être auffi à toute la famille royale.

Le même jour, la marquife de la Roche-Aymon a eu l'honneur de faire fes remercîmens à la reine pour la place de dame du palais à laquelle S. M. l'a nommée.

Le même jour 23, le roi nomma chevaliers de l'ordre de St. Michel, les Srs. Beaugeard, armateur à St. Malo, Berenger, commiflaire-général des fontes d'artillerie à Douai; Desfornets d'Oroix, fubdélégué de l'intendance de Bigorre & maire de la ville de Tarbes; Dumorey, ingénieur en chef des états de Bourgogne; Ardant, négociant à Limoges; Bouchet, infpecteur-général des ponts & chaufiées; Delaffalle, fabricant & deffinateur à Lyon; Greffet, de l'académie françoife; Gauthier, premier chirurgien ordinaire de Monfieur & chirurgien-major des chevaux légers; Grignon, correfpondant de l'académie des fciences, à St. Dizier; Morat, directeur-général des pompes du roi à Paris, Vien, directeur de l'académie de France à Rome; Silveftre, maitre à definer des princes, & Durand, entrepreneur des fortifications de Douai.

Le roi ayant permis au clergé de France de lui apporter les repréfentations qu'il avoit à faire à S. M., il eut l'honneur de lui être présenté en corps, le 24, par le Sr. de Malesherbes, miniftre & fecrétaire d'état, chargé des affaires du clergé, & fut conduit par le Sr. Boutet d'Ecquevilly, maitre d'hôtel du roi, en l'absence du grandmaitre & des officiers des cérémonies.

Monfieur & Madame, qui étoient partis de Chambéry le 25, arriverent le I de ce mois au château de Fontainebleau, où ils firent l'honneur au marquis de Montmorin de dîner chez lui. L'après mi, ils en repartirent pour le rendre ici, où ils arriverent vers les 7 heures du foir.

Le même jour, le vicomte de Vibraye que le roi a nommé fon miniftre plénipotentiaire auprès du duc de Wirtemberg, eut l'honneur d'être préfenté par le comte de Vergennes, miniftre & fecrétaire d'état, à S. M., de laquelle il prit congé pour se rendre à fa deftination.

Le Sr. Radix de Sainte-Foi, miniftre plénipotentiaire auprès du duc des Deux Ponts, de retour ici par congé, eut auffi le même jour l'honneur d'être présenté au roi, auquel il fit fa révérence avant fon départ.

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Le 4, Leurs Maj., Monfieur, Madame, Mgr. le comte d'Artois, Mme. la comteffe d'Artois, ainfi que Mme. Elifabeth de France, partirent du château de Versailles pour fe rendre à celui de Choify, où Leurs Maj., ainfi que la cour, refteront jufqu'au 9, qu'elles fe rendront à Fontainebleau. La veille : Mme. Adélaïde de France, Mme. Victoire & Mme. Sophie, allerent à leur château de Belle-vue, & en font parties aujourd'hui pour Choify, d'où ces princeffes fe rendront avec Leurs Maj. à Fontainebleau.

PARIS (le 7 Octobre. ) Il paroit deux déclarations du roi. Par la premiere, en date du 24 Août, & enregistrée au parlement le 5 Septembre, il eft ordonné que toutes les requêtes civiles qui ont été mifes aux grands rôles du parlement, depuis & compris celui de la St. Jean 1770, jufques & compris celui de la St. Jean 1775, & qui n'auront pas été plaidées, foient & demeurent appointées à la fin defdits rôles ainfi que les autres caufes, & foient renvoyées dans les chambres où auront été rendus les arrêts contre lefquels lefdites requêtes civiles auront été obtenues.

La feconde déclaration, datée du Ier. Septembre, & enregistrée à la cour des aides le 6 Sep

tembre, concerne les audiences des feconde & troisieme chambres de la cour des aides de cette capitale.

Des lettres-patentes du 3 Septembre, enregiftrées à la cour des aides le 6 du même mois accordent aux Srs. de Manneville, de Montpezal, de Baraffy, Mauffion, Chappe & Negre de Rivieres, anciens confeillers au grand confeil, l'exercice de 6 offices de confeillers en la cour des aides, non rétablis.

Voici l'arrêt rendu au parlement le 7 du mois dernier, & le requifitoire du Sr. Seguier, dont on a parlé dans le dernier journal.

Extrait des regiffres du parlement du 7 Septembre 1775.

Ce jour, toutes les chambres affemblées, les gens du roi font entrés ; &, Me. Antoine-Louis Séguier avocat dudit feigneur roi, portant la parole, ont dit :

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MESSIEURS,

La cour, par son arrêté du 18 du mois d'Août, nous a remis le Mercure de France du même mois, & nous a chargés de lui rendre compte des pages 59 & fuivanres, jufques & compris la page 71.

il y eft queftion d'une brochure intitulée, Diatribe à l'auteur des Ephémérides; & l'on dit qu'elle fe trouve chez tous les libraires qui vendent les nouveautés.

L'auteur de cet article, le Sr. de la Harpe ( car a pris la précaution d'annoncer que cet article eft fon ouvrage ) l'auteur, difons-nous, comme pour prévenir le lecteur fur l'extrait qu'il va préfenter` d'une fatyre auffi méprifable que fanatique, ne craint point de l'attribuer à un homme célebre, qu'il n'a pas jugé à propos de nommer ; & c'est, dit-il, à de tels écrivains qu'il appartient furtout de diriger l'opinion publique fur les matieres importantes.

Quels font cependant les points fur lefquels on veut diriger l'opinion générale ? C'est la mifere dont la nation a été accablée depuis Jules-Cefar, jufqu'au grand Julien le philofophe. Ce prince, d'abord chrétien, onOdobre, ae. quinz. 2775+ C

fuite apoftat, nous traita avec clémence: il fit tout ce qu'a voulu faire depuis notre grand Henri IV; & bientôt dans une comparaifon odieufe pour un roi qui fera toujours les délices de la France, feignant d'oublier que Henri le grand, élevé dans la religion prétendue réformée, en avoit abjuré les erreurs pour entrer dans le fein de la religion catholique, l'auteur cherche à rendre le contrafle plus frappant, en oppofant Julien après fon apoftafie, à Henri, avant fa converfion & s'écrie: C'est à un payen & à un huguenot que nous devons les feuls beaux jours dont nous ayions jamais joui jufqu'au fiecle de Louis XIV.

Nous ne relevons ici cette citation, que pour vous faire mieux fentir & la mauvaife foi de l'homme célébre a qui on attribue cette diatribe, & la partialité de l'éditeur qui en a rendu compte dans le Mercure. Quoi donc fans faire ici l'énumération de tous les rois qui fe four fuccédés fur le trône de la France les regnes de Louis XII, le Pere du Peuple, & de Charles V, furnommé le Sage, ont été des regnes malheureux; & la nation a gémi fous les loix de tous les fouverains qui ont précédé ce Henri devenu la tige du monarque bienfaifant qui nous gouverne.

C'étoit trop peu pour l'auteur de cet ouvrage licencieux d'attaquer l'adminiftration & la forme du gouvernement de tous nos rois; il s'eft fait un plaifir de tourner en ridicule notre religion fainte elle-même. Il femble imputer aux miniftres de l'évangile des troubles dont il ne faut peut-être chercher la fource que dans cet efprit d'indépendance répandu dans tous les états.

N'en doutez pas, Meffieurs, la divifion qu'on voudroit élever, & qui ne fubfiftera jamais, entre les miniftres des autels & les dépofitaires de l'autorité royale ; ce fyftême de rivalité que les ennemis des uns & des autres ont prétendu leur faire adopter; cette diverfité d'opinions qu'on a vue quelquefois • mais qui n'inté reffe que le corps politique de l'état, doit être envifagée comme la caufe cachée de tous les malheurs que la France a éprouvés. La religion eft un des principaux liens de la fociété : on ne peut l'avilir fans altérer le premier motif de l'obéiffance des peuples ; &, du moment que la religion eft expofée au mépris, on oublie aifément le refpe&t que l'on doit à ceux qui font chargés par état de l'annoncer & de la défendre.

Le moment eft arrivé où le clergé & la magiftrature doivent fe réunir &, par un heureux accord, écarter

les atteintes que des mains impies voudroient porter au trône & à l'autel. Les magiftrats, en veillant à la tranquillité publique, & en rendant la juftice aux ci toyens, feront en même tems refpecter nos faintes écritures, nos dogmes factés, nos divins myfteres; & les fucceffeurs des apôtres, qui font dépofitaires de la doctrine & juges de la foi, les miniftres de l'églife, à leur tour, en annonçant la parole de dieu, & en inftruifant les fideles, feront refpe&ter l'autorité des loix, entretiendront les peuples dans la foumiffion qu'ils doi vent à leur fouverain, & leur apprendront à regarder les oracles de la juftice comme une portion de la justice divine elle-même, qui veut qu'on obéiffe aux puiflances que le ciel a établies fur la terre.

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Cette précieufe harmonie bannira bientôt, du milieu d'un peuple religieux & foumis cette foule d'écrits licencieux, de brochures fcandaleufes, de libelles impies , qui attaquent également & la majefté divine & la majefté royale. Les écrivains du fiecle, que rien n'a pu contenir jufqu'à ce jour, redouteront cette union tant défirée du facerdoce & de l'empire; ils craindront également & les cenfures eccléfiaftiques, & les regards vengeurs des miniftres de la loi. On ne les verra plus tourner en dérifion les allégories facrées employées dans nos faintes écritures; ils ne fe feront plus un jeu de répandre à pleines mains ce ridicule que la gaité françoife faifit avec avidité, qu'ils prodiguent, au défaut de raifons, & qui finiroient par détruire l'antique croyance de nos peres, dont la fimplicité étoit préférable à la légéreté de nos principes & de nos mœurs.

L'ouvrage dont nous avons l'honneur de vous rendre compte en ce moment, eft tout entier en ce genre; il ne préfente qu'une ironie, auf affectée que criminelle, contre la magiftrature & le clergé ; c'est un tiffu de propofitions auffi déplacées que fcandaleufes, qui n'ont peuteure d'autre but que d'exciter dans les efprits une nouvelle fermentation. Pour prévenir de pareils excès, nous croyons devoir propofer à la cour d'enjoindre au Sr. de Ia Harpe, auteur de l'extrait qu'on lit dans le Mercure, d'être plus circonfpe&t à l'avenir, & requerir que dé. fenfes lui foient faites de plus à l'avenir inférer dans Le Mercure aucunes réflexions & aucuns extraits d'ouvrages qui puiffent attaquer la religion, le gouvernément & la mémoire de nos rois.

C'eft l'objet des conclufions par écrit que no us laiffons à la cour, avec l'exemplaire du Mercure qu'elle mous a fait remettre.

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