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articles pour l'Efpagne, le Portugal, & l'intérieur du royaume; & l'on peut s'adretler avec confia ce aux négocians qui y réfident, & dont les noms, de pere en fils, font connus dans plufieurs villes de commerce par la réputation qu'ils le font acquife.

L'académie de Toulouse, vient de propofer un prix de la valeur de 500 liv. à celui qui réfoudra je mieux la queftion fuivante : L'agriculture & le commerce étant reconnus pour les vraies fources de la richelle publique, quels font la nature & le degré de faveur, de protection & d'encouragement que le gouvernement doit accorder à l'un & à l'autre pour qu'il réfuite de leur concours la plus grande profperité de l'état? Ce prix fe diftribuera le 1er. Juin 1776.

La fociété royale d'agriculture de Lyon propofe la difcuffion de ce problême économique : Seroitil avantageux pour les principales villes des provinces d'y fupprimer les communautés & jurandes des boulangers; & dans le cas de l'affirmative quels feroient les meilleurs moyens de fuppléer à la fourniture que les boulangers font obliges de faire? Le prix fera une médaille d'or de 300 liv. Les mémoires doivent être adreflés au Sr. de Fleffelles, intendant de Lyon, avant le 1 Janvier 1776.

Extrait d'une lettre de Breft, du 4 Septembre.

M. de Sartine eft dans ce port depuis 12 jours; il a vifité tous les magazins, détails & atteliers avec le foin le plus fcrupuleux; il eft hors de chez lui pendant toute la journée, & lorsqu'il y eft rentré, il donne audience tant aux officiers qu'aux matelots, femmes de matelots, & genéralement a toutes les perfonnes qui peuvent avoir quelques repréfentations ou quelques demandes à lui faire; il reçoir tout le monde avec la plus grande bonté, &

fait droit fur tous les mémoires qui lui font préfentés: On a donné à ce miniftre le fpectacle d'un vaiffeau tiré à terre. On a halé fur la cale des capucins, la frégate du roi la Boudeufe ( celle fur la quelle M. de Bougainville a fait le tour du monde), & cette belle manæuvre a été exécutée avec une précifion & une célérité qui font beaucoup d'honneur a M. Thevenard, capitaine du port, qui la commandoit.

On vient d'apprendre que ce miniftre eft de retour à Verfailles.

GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES ( le 15 Sepembre.) Le roi étant en fon confeil, le 6 de ce mois, a fixé la rentrée du parlement de ce royaume au 26 Octobre prochain. Les délibérations de cette affemblée feront uniquement relatives aux affaires de l'Amérique, & aux difpofitions qu'exigent la défenfe & la fúreté des trois royaumes, dans la circonftance actuelle où le miniftere eft obligé de faire des envois confidérables de troupes & de vaiffeaux de guerre pour foumettre les colonies. On ne craint cependant aucune rupture avec les puiffances voi fines; elles viennent encore de renouveller les aflurances de la réfolution où elles font d'entretenir la bonne intelligence qui fubfifte actuelle

ment.

Le rappel du général Gage eft décidé, & l'on travaille à expédier une commiffion pour le général Howe, qui doit le remplacer en qualité de commandant en chef des forces du roi en Amérique. On dit que la lettre de rappel du général Gage, qui doit être de retour ici vers le tems de la rentrée du parlement, commence par ces mots : S. M. defire confulter le général Gage fur les opérations d'une future campagne en Amérique, &ç,

La cour a fait embarquer. une grande quantité de marchandises, d'armes, de munitions, d'uftenciles & autres objets, tant pour les colonies américaines qui lui reftent attachées que pour les tribus Sauvages des diverfes contrées du continent qui voudront fe ranger fous les étendards du roi de la Grande-Bretagne, & y feconder les opérations de fes troupes contre les fujets rebelles : on eft parvenu à en attirer un grand nombre dans les intérêts de S. M. Les vaiffeaux

de guerre qui ont féjourné quelque tems à Bofton, doivent partir pour l'Angleterre auffitôt après l'arrivée de ceux qu'on a envoyés pour les remplacer; & les bâtimens qui doivent tranfporter les troupes d'Irlande à Boston, font partis pour le port de Cork, où celles ci doivent s'embarquer.

Des avis reçus des colonies portent qu'il eft arrivé à la Virginie quatre frégates du roi pour y tenir en respect les rebelles; que le furinten dant des affaires avec les Indiens les avoit fi bien engagés dans les intérêts de S. M. qu'il feroit en état de marcher à la tête d'un grand nombre de ces fauvages pour aider à foumettre les rebelles de ce côté-là. Les Indiens des parties feptentrio-. nales ont auffi promis de prendre les armes pour le roi lorfqu'ils en feront requis. Les rebelles, de leur côté, font ce qu'ils peuvent pour engager les fauvages dans leurs intérêts. Le congrès-général a rétolu que les biens de ceux qui refuferoient. de joindre l'armée américaine, feroient confifqués; cependant on dit que la défertion regne toujours dans l'armée provinciale.

Quoique la plupart de nos colonies d'Améri• que perfiftent dans leur rébellion, il y en a quelques-unes qui ont reconnu formellement l'autorité fuprême & législative de notre parlement, & qui l'ont fignitié au miniftere: telles font la Nouvelle-Esofie, la province de Québec, la Flo

ride, &c. La cour vient de faire annoncer ce qui fuit au fujet de la premiere : « Après que la cham bre des repréfentans de la province de la Nouvelle-Ecofle en Amérique a préfenté une trèshumble requête adreffée au roi & aux deux chambres du parlement, contenant une déclaration de l'obéiffance & de la foumiffion des peuples de cette colonie à l'autorité du parlement de la GrandeBretagne, comme légiflateur fuprême de ce royaume, & de tous les domaines britanniques; comme auffi de leur empreffement à fe foumettre au paiement des taxes qui feront perçues fur un plan permanent, & à la difpofition du parle ment, proportionnément à la totalité des dépenfes de l'empire; & après que le Sr. Nefbit, ora teur de la dite chambre des représentans, a eu remis une copie de cette requête au comte de Darmouth, miniftre d'état, le roi l'a acceptée fort gracieufement >>.

Cette démarche de la Nouvelle-Ecoffe ouvre aux autres colonies la voie de la réconciliation, & il feroit à fouhaiter pour leur bien & le nôtre, qu'elles vouluflent y entrer. Mais elles fentent leur force, & concluront, fans doute, que la démarche de la Nouvelle-Ecoffe a pour raison l'impuiflance où elle eft de faire caufe commune avec les autres colonies, &c. Cependant les miniftres fe flattent qu'on n'eft pas éloigné de voir arriver le jour d'une réconciliation générale & parfaite. En attendant, ils déclarent qu'ils n'ont & ne peuvent avoir d'autres vues que l'intérêt & la fûreté de la 'nation, & qu'ils ne font animés aucun autre principe; qu'ainfi ceux qui traver fent les mesures que prend le gouvernement con tre les colonies, font réellement ennemis des intérêts du peuple.

par

Le général Washington, nommé par le congrès, commandant en chef de l'armée des Américains,

& le général Lee, arriverent le 2 Juillet, au quartier-général à Cambridge, où ils furent complimentés par des adreffes du congrès de la colonie de Malachuffett; ils répondirent qu'ils feroient tout ce qui dépendroit d'eux pour rectifier ce qu'il pourroit y avoir de défectueux dans la difcipline militaire par l'activité & le zele qu'auroient les officiers à retenir le foldat dans la docilité & l'obéiffance; & que tous coopéreroient de grand cœur à foutenir la caufe qu'ils avoient embraffée. Un peloton d'Américains, ayant deux pieces de canon, a trouvé le moyen de brûler un corps de garde du général Gage, le feul pofte que fon monde occupoit hors de Bofton.

On parle d'un courier arrivé ici le 28 du mois dernier, avec des dépêches du chevalier Harris, miniftre du roi à la cour de Berlin, & qui a été expédié fur le champ à S. M. au château de Kew. Le roi de Pruffe réclame, dit-on, ce qui lui eft encore dû par le gouvernement, du tems de l'adminiftration du lord Bute, & l'on craint que le refus de la liquidation qu'il demande, ne l'autorife à fournir des provifions de guerre, de toute efpece & des officiers aux infurgens de l'Amérique. Le parti d'arrêter & de faifir fes vaiffeaux ne feroit pas un moyen de tranquillifer la cour, qui pourroit appréhender la repréfaille fur l'électorat de Hanovre. La fomme à laquelle on prétend que ce prince fait monter les arrérages qui lui font dus, eft de 876, 000 liv. fter.

Depuis les diffentions de l'Amérique, on défarmoit à Liverpool, tous les vaiffeaux, à leur arri vée de Guinée; ce qui a laiffé près de trois mille matelots fans emploi; en conféquence, les marchands ont cru pouvoir diminuer les falaires. Les matelots fe font attroupés, & fe portant fur les vaiffeaux qui étoient prêts à mettre à la voile, ils les ont défagréés: ce défordre a duré quatre

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