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rit grec, dans une maifon particuliere. On ignore le motif de cet ordre.

HANOVRE (le 21 Septembre.) Les deux bataillons de troupes électorales, qui font deftinés pour Port-Mahon, & qui, par conféquent, doivent faire le plus long trajet, ont reçu ordre d'être rendus à Stade, le 18 de ce mois, afin de s'y embarquer pour fe rendre à leur deftination. Les 3 autres bataillons, qui vont à Gibraltar, fuivront de près les premiers, & l'on compte que tous les 5 bataillons pourront être arrivés à Plymouth avant la fin de ce mois, pour s'y repofer quelques jours. Le comte de Tauben, lieutenant-général des gardes hanovriennes, nommé commiffaire-général de ce corps, eft parti d'ici le 8, pour paffer à Londres, & régler avec le gouvernement britannique l'entretien de ces troupes, que l'on dit être à la folde de la Grande-Bretagne depuis le premier de ce mois.

BERLIN (leg Septembre. ) Le 30 du mois dernier, la landgrave de Heffe Caffel & la ducheffe de Wurtemberg partirent d'ici pour retourner dans leurs états refpectifs.

Le 4 de ce mois, le roi, àccompagné du prince de Pruffe & des deux princes de Wurtemberg, arriva de Siléfie à Potzdam.

Le 5, le corps d'artillerie commença fes ma nœuvres aux environs de Weding.

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Il est arrivé à Spandau 15 cens recrues levées dans la Nouvelle- Pruffe, & deftinées à être incorporées dans différens régimens.

Il y a quelques années que le comte Oginski grand général de Lithuanie, avoit commencé à faire creufer dans le Grand-Duché un canal qui devoit joindre le Niemen & la Wibrec, deux rivie. res qu'on pourroit aisément rendre navigables, &

qui établiroient une communication entre la baltique & la mer-noire par le Niéper & le Curifche-Haff. Ce général, voulant faire reprendre les travaux interrompus pendant les derniers troubles, s'eft adreffé au roi pour l'engager à contribuer aux frais de l'exécution, puifqu'il en réfulteroit pour lui les plus grands avantages; mais S. M. paroit vouloir examiner à fond la nature de cette entreprife, & les fuites qu'elle peut avoir avant que de former à cet égard aucun

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engagement.

On apprend de Liegnitz en Siléfie, qu'un moulin à poudre, fitué près des remparts, fauta le 18 du mois dernier. Les églifes & les maifons de la ville en ont fouffert un dommage très-confi dérable; 4 perfonnes y ont perdu la vie, & $ autres ont été bleffées dangereufement.

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RATISBONNE (le 3 Septembre. ) Suivant les lettres de Munich, l'électeur vient de difpofer de la charge de capitaine de fa garde-fuiffe, vacan te par la mort du comte Antoine de Lodron, faveur du comte Maximilien de Lerchenfeld de Geblkoven, qui a été déclaré en même tems lieutenant- général & confeiller intime actuel..

en

Les payfans de Bohême & de Moravie, qu'on traite encore de rebelles, quoiqu'ils n'emploient plus que la raifon pour défendre leur caufe & celle de l'état, ont recommencé, à l'époque de la moiffon, tems où la nature attefte le plus folemnellement l'importance de leurs fervices & ré clame le refpect dû à leurs perfonnes, à deman der à grands cris l'abolition des corvées & de la tyrannie féodale. La commiffion chargée du jugement de ce grand procès, femble s'éloigner de fon but, en fe jettant dans l'examen intermina ble des titres des feigneurs. Ceux-ci demandent qu'en attendant, on extermine les payfans

pour les affujettir, & rendre leurs propres domaines floriflans. Les payfans demandent à cultiver la terre, mais avec plus de fruit, & avec tous les droits de l'humanité. Au lieu de chercher la justice dans des pancartes écrites en lettres de lang avec un ftyle de fer, il faudroit amener les parties à des conciliations avant geufes pour toutes deux, en les éclairant fur leurs droits primitifs & leurs vrais intérêts. Mais la lumiere eft déjà faite; & par qui? Par les payfans eux-mêmes. Jamais peut-être ils ne parurent plus dignes de la liberté que par la maniere dont ils la réclament dans leurs requêtes.

VIENNE (le 9 Septembre.) On vient d'expédier aux cours de Ruffie & de Danemarck l'acte par lequel l'empereur confirme l'échange que le roi de Danemarck & le grand-duc de Ruffie ont fait de quelques-unes de leurs poffeffions réciproques en Allemagne. Le premier a obtenu, comme on le fçait, la partie ducale du Holftein, qui avoit été fi longtems l'objet de fes vœux & de fes négociations; le grand-duc de Ruilie a reçu en échange les deux comtés d'Oldembourg & Delmen horff, qu'il a cédés à la branche cadette de la maifon, dont le chef eft prince-évêque de Lubeck. Comme cet arrangement intéreffe le roi de Suede, & qu'il a été fait à fon préjudice, puifque le pere de S. M. Suédoife étoit l'aîné du princeévêque, l'empereur a donné au roi de Suede à cette occafion une espece de refervatum en faveur de fes droirs, comme chef de la feconde bran¬ che de Holftein. Des deux comtés d'Oldembourg, & de Delmenhorff, on a fait un duché qui portera le nom d'Oldembourg, & dont l'empereur a accordé l'inveftiture au prince-évêque de Lubeck.

La cour vient de faire publier un nouveau

plan concernant les douanes des pays héréditaires, lequel commencera à être exécuté le 1er. Novembre prochain. Il contient 160 articles ou paragragraphes, outre un tarif qui fixe ce qui doit être taxé tant pour l'importation que pour l'exportation & le tranfit de toutes fortes de denrées & de marchandifes qu'on foumet à la douane. Dans le nouveau fyftême, on a eu pour but de favorifer le commerce autant qu'il eft poffible, en favorifant l'importation de prefque tous les objets qui étoient défendus auparavant; on les foumet à des taxes affez modiques, & qui ne peuvent être onéreufes, mais qui cependant; augmenteront de beaucoup, à ce qu'on efpere, le tréfor. On a, furtout, fimplifié la méthode de percevoir les taxes, & on fçait que partout la perception eft prefque toujours plus onéreufe que la taxe même; le nombe des employés qu'on fou doyoit étoit exceffif; on le diminuera, & c'est une chofe aifée; un feul peut faire la befogne de plufieurs ; & en augmentant fes appointemens, il y a encore à gagner. Les étrangers qui voya gent dans les états héréditaires, les marchands qui y paffent, étoient exceffivement gênés par les vifites qu'ils étoient obligés de fouffrir qu'on fit de leurs hardes; lorfqu'ils auront été visités une fois, & qu'ils auront payé les droits, ils ne le feront plus dans le refte des pays héréditai res. Quelque foin qu'on ait apporté dans la rédaction de ce plan pour prévoir toutes les difficultés, il ne laiffe pas de s'en préfenter quelques

il y a beaucoup de perfonnes qui s'y op pofent; mais l'effai feul peut décider de la valeur de leurs objections.

ITALIE.

ROME (le 6 Septembre. ) Le zele dont le fou

verain pontife eft animé ne lui permettant pas de négliger rien de ce qui peut concourir à l'intruction des eccléfiaftiques qui fe dévouent au fervice du St. fiege, S. S. va remettre fur l'ancien pied la noble maison appellée l'académie eccléfiaftique; elle en a déjà confié l'administration au cardinal Caracciolo, & en à nommé président le P. Antoine Paoli, procureur-général de la congrégation de la mere de dieu.

Le 24 du mois dernier, le St. pere conféra, dans la chapelle intérieure du Quirinal, l'ordre de prêtrife au comte François-Xavier de Salm-Reifferfcheid, chanoine de Cologne, de Saltzbourg, Olmutz & Strasbourg.

Le 2 de ce mois, le cardinal de Bernis, miniftre de S. M. T. Chr. auprès du St. fiege, eut une audience du pape, à qui il notifia la naiffance de Mgr. le duc d'Angoulême, premier fils de Mgr. le comte d'Artois, frere du roi.

On fait les difpofitions néceffaires pour l'inftallation du pape dans la bafilique de St. Jean de Latran. A l'occafion de cette prife de poffeffion, qui eft fixée au 19 Novembre, on doit habiller de neuf le régiment des fufiliers rouges, parmi lefquels il eft queftion d'introduire l'exercice à la pruffienne.

Le prince Alexandre Rufpoli, voulant reconnoitre les attentions du St. pere à fon égard, & la grace qu'il lui avoit faite de le choisir pour l'un des deux fujets deftinés à accompagner l'archiduc Maximilien, a préfenté à S. S. une magnifique pendule de table, avec une caiffe de porcelaine de Saxe, ornée de miniatures d'un fini admirable, avec un relief de génies & de feuillages en pareille porcelaine. Le cadran a trois cercles de brillans, qui font plus gros dans celui du milieu. Le bouton qui fert à ouvrir la caiffe, lorfqu'on le touche, eft lui-même garni de brillans: le tout eft évalué à plus de 2 mille fequins.

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