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de fuivre ce confeil de Cambyfe, M. C. porte fés vies fur le genre & l'efpèce d'hommes dont le corps militaire eft com'polé, il examine, avec attention, les qualités qui font effentielles à chacun, felon la claffe à laquelle il eft attaché. Il cherche la fource & les caufes de la perte d'un nombre confidérable des gens de guerre, fur tout dans les armées; &, ce qui eft le plus important, il s'attache à nous indiquer l'ufage des moyens préfervatifs les plus sûrs contre chaque genre de dangers.

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L'ouvrage eft divifé en fept chapitres. Le premier traite des différentes efpèces de militaires. Il expofe en général les caufes les plus ordinaires du dérangement de la fanté des individus de chaque ordre; mais ce chapitre eft particulièrement deftiné pour ceux du rang le plus diftingué, les gens de qualité, qui y trouveront les moyens les plus convenables pour fe former à la profeffion des armes, & pour conferver leur fanté.

Le fecond chapitre renferme des préceptes fur les principaux objets qui intérelfent la fanté de l'homme de guerre, généralement confidéré. Le vêtement, la nourriture, l'air & les pofitions, les

marches, les mœurs, la difcipline & les revues, font le fujer des différens articles de ce chapitre....

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Le troisième a pour objet les troupes confidérées en temps de paix. Les garnifons & les quartiers d'hiver, l'exercice, le fervice, les routes, les hôpitaux, les congés, les eaux minérales, les invalides, en font la matière.

Dans le quatrième, l'Auteur fuit les troupes depuis le moment où la guerre commence jufqu'à la paix, dans toutes les pofitions poffibles, en indiquant les dangers de chacune, & les moyens qu'il faut employer pour empêcher la maladie de fe répandre.

Le cinquième renferme l'hiftoire des différens théâtres où fe portent ordinairement nos armées. Rien n'eft plus important pour la confervation de la fanté des gens de guerre, que de connoître le climat, le fol, les eaux, les mœurs, les ufages, les productions & les dangers du pays où on les tranfporte. Chaque contrée offre à cet égard beaucoup de variété; & il eft nécellaire d'y obferver un régime & une difcipline propres à écarter les dangers qui doivent réfulter de ces différeuces.

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Le fixième chapitre traite des fuites de la guerre le militaire & le citoyen font également les victimes de ce fléau. L'Etat qui a foutenu long-temps la guer re, foit au dehors, foit au dedans, a fait des pertes confidérables qu'il eft nécellaire de réparer. L'Auteur indique, dans les différens articles de ce chapitre, les moyens les plus efficaces pour prévenir la plupart des maux dont la guerre eft accompagnée & fuivie, & il propose les reffources convenables pour réparer les pertes qu'elle a caufées.

Dans le feptième & dernier chapitre, l'Auteur parle des différentes munitions de bouche dont les armées doivent être pourvues; mais fur-tout de la manière de les compofer & de les répartir en cas de befoin; & il indique l'ufage de plufeurs moyens propofés par divers Auteurs dans les momens de difette,

L'ouvrage eft terminé par des confeils fur la manière de diriger la fanté des gens de mer.

M. C. eft déjà bien connu par un Code de Médecine militaire. L'ouvrage que nous.. venons d'annoncer eft une nouvelle preuve de fon zèle éclairé & patriotique. Comme cet ouvrage a été foumis au ju

gement de la Faculté de Médecine de Paris; nous croyons devoir tranfcrire ici le tapport des Commiffaires; il juftifiera la confiance que le Public a dans les lumières de M. C.

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"L'ouvrage pour lequel M. Colombier follicite vorre approbation, di» fent les Commiffaires à la Faculté af» femblée, eft une hygienne militaire, » c'est-à dire, un traité de la manière de » conferver la fanté de ceux qui exercent la profeffion des armes, ainfi que celle » de ceux qui s'y deftinent. En effet, » l'Auteur ne fe borne pas à donner des préceptes de fanté pour ceux qui, déjà engagés dans l'exercice de cet art, en efluyent tous les dangers: mais perfuadé que le feul moyen d'avoir des armées puiflantes, eft de ne choifir que des militaires d'une conftitution robufte, il examine d'abord de quelle manière on doit gouverner l'éducation de ceux qu'une naiffance diftinguée appelle au grand art de la guerre. Il fait voir combien celle qu'on leur donne de nos jours eft vicieufe, & peu propre à » leur former une fanté capable de réfiftet aux fecouffes qu'elle éprouvera au » milieu des opérations militaires. II

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blâme fur tout cette moleffe qui, en » les énervant, par trop de foins, les prive de la vigueur néceffaire pour en fupporter les travaux impunément. Si » l'éducation des militaires de la claffe » inférieure n'eft pas fufceptible des mê» mes confidérations, on n'y trouve pas » non plus les mêmes fautes. C'eft, pour » la plupart, de familles obfcures & fouvent indigentes; les exercices pénibles auxquels ils font forcés de fe livrer » dès leur enfance, leur procureront aifé>ment la force que demanderont ceux de laguerre. D'ailleurs la liberté du choix

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met à portée d'écarter d'un fervice dan. »gereux ceux que leur foibleffe deftine » pour des profeffions plus tranquilles. Le fervice militaire eft prefque le feul qui convienne aux perfonnes d'une hau» te naiffance.

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M. Colombier paffe enfuite à l'examen des caufes qui peuvent altérer la fanté du militaire; &, comme elles "font en grand nombre, & qu'il s'en rencontre dans toutes les pofitions où

il

peut fe trouver, il le fuit exactement dans toutes fes opérations; il obferve tous les dangers auxquels il eft fans ceffe expofé; il eftime la puissance I. Vol. D

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