Et fans fe plaindre en mourant il répere: Vive Henri, vive Henri.

Des bras de la plus tendre mère,
Un fils s'arrache & vole au camp,
La nature alors fait le taire,
L'honneur commande au fentiment;
L'ame fatisfaite

Se fouvient du refrain chéri,
Il la confole & fière elle répète :
Vive Henri, vive Henri. to.

LE MARECHAL DE BIRON,
C'est en chantant le Roi qu'il aime
Que le foldat brave la mort.

LE MARECHAL D'AUMONT.

Ainfi le laboureur lui-même
En travaillant bénit fon fort;

Enfemble.

L'ame fatisfaite

Se fouvient du refrain chéri,

Le cœur le chante & la France répète:
Vive Henri, vive Henri.

Sur l'air de la Ronde d'Henri IV, Drame lyrique, représenté à la Comédie Italienne.

De Henri l'ame glorieufe
Eft fenfible après le trépas ;
En ce moment qu'elle eft joyeuse!
Ami François, n'en doutez pas.
Qu'elle eft fatisfaite

D'entendre ce refrain chéri,

Que dans Paris le Citoyen répere;
Nous avons encot un Henri.~

J'en fuis certain par le prodige
Dont je fus témoin l'autre jour.
Ce n'étoit point un faux prestige
Des fens égarés par l'amour.
D'Henri la ftatue,

Image adorée à Paris,

Qui, je l'ai vu treffaillir, être émue
A l'aspect du jeune Louis.

Le ciel entend, par ce miracle,
Annoncer notre jeune Roi.

Promet un fils digne de toi;
C'est un sûr préfage

Du bonheur d'un peuple chéri;
Ainfi que toi, bienfaisant, juste & fage,
Louis eft un autre Henri.

Par M. D. B. Officier de la
Garde du Roi.

BOUQUET

A Mademoiselle DE VILLENEUVE, de Strasbourg,

GRACES, Talens, prenez vos plus rians arours,

D'un myrte verd couronne Amour ta tête ; De Villeneuve c'est la fêté, C'eft celle des Talens, des Grâces, des Amours.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

Préceptes fur la Janté des gens de guerre, ou hygienne militaire. Par M. Colombier, Docteur Régent de la Faculté de Médecine en l'Univerfité de Paris,

&c. Vol. in-8°. prix 4 liv. broch. A Paris, chez Lacombe, Libraire, rue Chriftine.

I fuffit de parcourir les faftes des Nations pour être perfuadé que la gloire & la sûreté d'un Royaume dépendent moins du nombre que de la bonté des troupes qui y font entretenues. Mais en quoi confifte cette bonté? Les Généraux & les Hiftoriens font d'accord entre eux fur cet article. La force & la vigueur, l'adreffe & la valeur, font les qualités d'un bon foldat. Elles ne peuvent être réunies que dans un corps fain. Elles dépendent toujours du choix qu'on fait de T'homme, & elles font confervées par la manière dont on le forme, & par la difcipline à laquelle on l'affujétit. Degèce, dans fes Inflitutions militaires, invire l'Empereur Valentinien à rétablir cette difcipline, en lui repréfentant que l'époque de la décadence de l'Empire eft celle de la négligence des Généraux fur ce point, & fur le choix des foldats. Il eft donc conftant que l'Etat où l'on portera le plus d'attention fur le choix des hommes, fur la manière de les former, & fur la difcipline, fera celui où les

troupes feront les meilleures. Or, comme if eft d'ailleurs très facile à démontrer que ce choix eft principalement fondé fur la fanté, & que les premières qualités effentielles au guerrier dépendent de la bonne conftitutión & de la confervation de celle ci; il est évident que le Gouvernement & les Généraux, qui veulent avoir de bons foldats, doivent s'occupper Gingulièrement de leur fanté. Les Anciens, comme le fait très bien voir M. C. dans la préface de fon ouvrage, y portoient une attention particulière. Auffi tôr que j'ai été élu, dit

"

X

Cyrus dans la Cyropedie, j'ai fongé à »me pourvoir de Médecins & de Chi»rurgiens, & je puis dire que j'en ai plufieurs avec moi des plus habiles. Mais les Médecins, lui répond Cambife, ne font que comme les Ravau. » deurs qui rajuftent de vieux habits; » car ils n'exercent lear induftrie qu'au tour des corps mal faits & incominodés. Un foin plus efficace & plus digné » de vous, ajoute-t-il, feroit de tâcher de prévenir les maladies, & d'empê » cher qu'elles fe répandiffent dans vos troupes ». Afin de mettre le Gouvernement & les Généraux plus à portée