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qui y sont attachez, se choquent les uns les autres,

il faut que l'on prenne l'un de ces deux partis, ou qu'on préfére l'intérêt le plus important à l'intérêt le moins impor• tant , od

que l'on trouve des accommodements pour s'aquiter des Droits , qui sans cela font incompatibles. Or il est à rémárquer que le Traité d'Hannovre à en vớë tou. tes les rélations morales & politiques des Hauts Alliez, comme il a été exposé formellement dans le premier Article, en ces mots.

Il y aura dès à présent & pour tout le tems

à venir une Paix véritable, ferme & in» violable, une amitié la plus fincete & la », plus intime; vne Alliance & Union la ,, plus étroite entre lesdits trois Sereniflimes

Rois, leurs Héritiers & Successeurs, leurs > Etats, Païs, & Villes, fituées sur leurs

Terres respectivement, & leurs Sujets &

Habitans tant dedan's que dehors. Si donc on considére que leurs Majestez Brittannique & Pruffienne font aussi bien obligées de veiller sur la conservation & sûreté des Electorats qu'elles poffedent dans l’Empire, on voit facilement que fi quelque raison d'E. tat porte les Hauts Alliez à limiter par de cero taines restrictions leur Alliance deffensive, par taport à leurs Ele&orats, il n'est pas juste que les intérêts de leurs Royaumes de la Grande-Bretagne & de Prusse en patissent, ou qu'en qualité de Têtes Couronnées ils relachent quelque chose du Droit illimité qu'ils ont de contracter des Alliances & de les exé. cuter dans toute leur rigueur. La raison de cela est très - naturelle; car il n'y a point de liaison f étroite entre les Royaumes & Elec

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, torats dont il s'agit, qu'il fut nécessaire que les intérêts de ceux ci ferviflegt toûjours précilement de Loi & regle aux intérêts de ceux-là. Le Droit privé en dispose tout au. trement ; car, il nous donne une regle , qui porte que se quelqu'un posede plusieurs Terres par lesquelles il acquiert auli plusieurs Titres Es Droits, il faut juger de sa conduite selon chaque Titre, sur lequel il se fonde chaque fois. Nonele novum, plures qualitates in unum concurrere pro diverfitate fundorum, eumque reputari & haberi secundum illum fundum,de quo regulatur. Qu'importe donc que les rélations de Souverains, Rois de Royaumes étrangers , & celles d'E lecteurs de l'Empire foyent affemblées dans les personnes des Rois de la Grande-Bretagne & de Prulle.' Ces divers Auguftes Etats n'ont pas été confondus ensemble, & chacun d'eux peut avoir des raisons particulieres de faire la Paix ou la Guerre. Posez donc le cas que ces grands Princes viennent à foutenir, avec les autres Etats de l'Empire une Guerre deffensive contre la France, & qu'ainfi en qualité d'Electeurs ils traittent le Roi Très-Chré. tien en Ennemi, il ne sera pas moins yrai pour cela que les mêmes Princes peuvent toujours conserver en qualité des Seuverains Rois une amitié conftante avec Sa Majesté Très-Chrétienne. Si l'on ne vouloit pas distinguer ces différents Droits des Etats différents qui dépendent d'une même personne, on introdui.

? roit par là une Maxime que l'on feroit bien embaraflé de soutenir.

C'est que selon ces principes les Royaumes de la Grande - Bretagne, de Pologne & de Prusse, gouvernez présentement par des Rois

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qui sont autant de grands Electeurs de l'Em• pire, seroient engager dans toutes les Guerres de l'Empire. Avouons piûtôt que les deux Rois Alliez avec Sa Majesté Très Chrétienne ne commettent rien d'injuste, mais qu'ils s'aquittent parfaitement de leurs devoirs d'Electeurs de l'Empire, en tourniflant leur contingent l'Empire, en čas qu'il air sujet de faire la Guerre à la France, & que lefaits grands Princes croyent ne pouvoir se dispenser de remplir leur devoir de Membres de ce Corps, quoiqu'en même tems en qualité de Rois ils demeurent fideles Allież de Sa Majefté Très Chrétienne. Poor fermer entièrement la bouche à tous les partilans indiscrets de Sa Majalté Imperiale, qui ofent blâmer la conduite des Hauts Alliez nous pouvons leur montrer qu'en cela ils attaquent même l'honneer de l'Auguste Maifon d'Autriche, parceque dans le liècle pafle, conformć. ment aux principes des Parties , qui ont fait le Traité d'Hannovre, l'Empereur Léopold, de glorieuse Mémoire a conclu une Alliance, qu'il n'avoit pas été en droit de faire en qualité d'Empereur.

Nous entendons parler du Traité qui fut conclu le Juin en 1672: entre l'Empereur Léopold & Frédérick Guillaome Electeur de Brandebourg. C'étoit une Alliance deffensive faite principalement contre la France, & le Roi Catholique y étoit compris. L'loftrument de ce Traité a été dressć & expédié par la Chancellerie Autrichienne, expreffement afin qu'on ne pût pas dire que l'Empereur eut paru dans cette affaire en qualité d'Empereur, mais que l'on la contidérât comme

une

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une Convention passée entre l'Archiduc d'Auo triche & l'Electeur de Brandebourg. On a trouvé à propos de prendre cette précaution parceque l'Empereur avoit ftipulé auparavant dans le Traité de Westphalie de demeurer peutre, en cas qu'il y eût une Guerre entre la France & l'Espagne. Dans ce tems là donc on a crû justifier assez l'Alliance dans laquelle l'Empereur étoit entré avec l'Espagne, en disant que l'Empereur s'y étoit engagé en qualité d'Archiduc d'Autriche.

Les paroles dont Monsieur de Puffendorf le sert dans le récit de cette Histoire méri. tent bien d'être lûës en original, comme elles se trouvent dans son Histoire des actions de Frédérick Guillaume, Electeur de Brandebourg. Lib. II. 9. 57. pag. m. 800.

Anbaltina negociatio non in Cancellaria Ime perii, sed Austriacá Sufcepta atque expedita

fuit : ac jactatum fuerat, Cafarem, non ut i talem, cum Electore fædus inilje, fed ut Arichiducem. Et cum poft decerneretur, ut ex

tracta ejus fæderis ordinibus Imperii & Sociis » Regibus ex Imperij Cancellaria communicaren, tur, id facere Kunigseckius Procancellarius

recusabat; caasatus, id ab eo fieri parelle, qui fædus confecerit : nee è dignitate Cæfaris ele notificare quod Arcbidux fecerit. Caufa ejus

fubtilitatis erat, quod Pace Westphalicâ cau. , tum efet, ut futuris bellis inter Galliam &

Hispaniam Cæfar ut talis, & ut Caput In. » perii neutri afifteret, citra ejus Pacis viola. 4. tionem, id quod tamen Auftri& Archidux sia » cut Status Imperii & quidem extra Germa.

niæ limites facere poffit. Unde Gallo minos rem querendi caufam fore, fi expeditio non ut

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ab Imperature sed velut à quodam ex Ordinibus » Suscepta videatur.

Après cette réponse générale il sera facile de réfuter toutes les objections de l'Analyse en détail.

Dans la premiere l'Auteur confond enemble deux cas fort differens, dont l'un est su• posé dans le II. & l'autre dans le III. Article Téparé. Le premier cas est , Si en baine des Secours & de 1.Illiance conclus à Hanovre l'Empire declaroit la Guerre à Sa Majefté Très-Cbré. tienne , & qu’ainsi les intérêts de leurs Majestez Britannique Ego Prullienne auroient été la cause & l'occasion de cette Guerre; Et dans ce cas-là les Hauts Alliez font une Déclaration ouverte, que non seulement ils refuseront de fournir leur contingent à l'Empire, mais qu'au contraire ils se feront un devoir d'agir de concert avec la France, jusqu'à ce que la Paix troublée à cette occasion soit rétablie.

Dans le second cas on supose, qu'il arrive que

de la part de l'Empire on veuille prendre quel que résolution contre la France au préjudice de la garantie générale des polleffions telle qu'elle est ftipulée par le Traité d'Hanovre; Et alors, après avoir proposé inutilement des accommodemens amiables, Leurs Majestez Britannique & Prussienne promettent que si elles croyent ne pouvoir se dispenser de remplir leur devoir de Membres de ce Corps, elles fourniront bien leur contingent, mais qu'elles ne lailleront pas pour cela de remplir d'ailleurs leurs engagemens envers Sa Majesté Très-Chrétienne. Il y a une difference essentielle entre ces deux cas.

Le fondameat du prenter est une Guerre
Tome II.

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