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Ides Troubles qu'elles pourroient fouffrir dans les Etats qu'elles poffedent; En cela on ne fait rien qui ne foit jufte felon les Thefes I. I. & VII.

B. Elles refufent leur confentement pour déclarer au nom de l'Empire la Guerre à la France en cas que l'on n'en eût point de fujèt plus valable que celui de la haine des feceurs ftipulez dans cette Alliance.

Ce refus eft bien fondé, puifque fans cela les Etats de l'Empire le démettroient actuellement du Droit qu'ils ont de faire des Alliances. Voyez Thefes III. IV. & VI.

C. Elles s'expliquent que, felon leur Con. vention, dans le cas fupofé, une pareille Déclaration de Guerre ne regarderoit pas moins le Séréniffime Roi de la Grande Bretagne, & le Séréniffime Roi de Pruffe, dont les intérêts auroient été l'occafion de la Guerre, que Sa Majesté Très -Chrêtienne auroit à soût, tenir.

C'est une conféquence naturelle de ce qui a été prouvé dans les Thefes I. III. IV. & Vil. car fi les Droits des Etats font inviolables, & s'il ne dépend pas de l'Empereur feul, mais de tous les Etats enfemble, d'engager l'Empire dans une Guerre ouverte les Roys de la Grande-Bretagne & de Pruffe font trèsbien autorifez de foûtenir leur Alliance, & d'en effectuer toutes les conditions.

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D. Leursdites Majeftez Britannique & Pruffienne ftipulent encore, que dans le cas fu pofé, ils ne fourniront pas leur contingent ni en Troupes, ni en quelqu'autre nature de fecours que ce pût être, quand même elles ne feroient pas comprifes dans la Déclaration de

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la Guerre, que l'Empire feroit à la France.

C'est une Convention légalement juftifiée par la Thefe VI. car quand on reconnoît une fois; comme on doit le reconnoître, que le Traité d'Hanovre ne fait aucun tort ni à l'Empereur, ni à l'Empire, on ne peut plus regar der ce Traité comme un fujèt légitime d'une Guerre. Au contraire l'Empereur & l'Empire attaqueroient hoftilement Leurs Majeftez Britannique & Pruffienne, fi par une Guerre déclarée à la France, ils vouloient rendre fouftratoires non feulement le préfent Traité d'Hannovre, mais en général le droit que les Etats de l'Empire out de faire des Alliances particulieres pour leur confervation & fûreté. Ainfi dans une femblable occafion, dont Dien nous veuille préferver, la foumiffion & la complaifance des Hauts Alliez s'étendroient strop loin s'ils fe laiffoient perfuader de prêter Cleurs armes & leurs forces à deurs propres ennemis.

E. Enfin Leurs Majeftez Brit. & Pruff. ne >déclarent> pas feulement que dans le cas Lupofé, ils ne prendront point le parti de l'Empereur & de l'Empire, mais elles promettent sau contraire d'agir dans ce cas de concert avec Sa Majefté Très- Chrétienne, jufqu'à ce que la Paix troublée à cette occasion fut rétablie.

C'eft juftement le dernier réfultat de tous les principes de Droit que nous avons rétabli & prouvé dans nos Thefes. Les deux Rois de la Grande-Bretagne & de Pruffe, en tant que Princes de l'Empire, ont le droit de conaracter des Alliances défenfives, felon la Thefe I. Le Traité d'Hanovre n'eft qu'une Al

liance défenfive, felon la Thefe II. L'Empereur n'eft pas Maître abfolu des Droits & Prérogatives des Etats, felon la Thele III. Ce n'eft pas non plus à l'Empereur d'engagr l'Empire dans une Guerre, felon la Thefe IV. mais une affaire qui dépend de tous les Etats enfemble, felon la Thefe V. Les Conftitutions fondamentales de l'Empire ne permettent pas que l'Empire faffe la Guerre à un de fes Etats, felon la Thefe VI. L'Empereur eft obligé par ferment de maintenir la Paix de Weftphalie felon la Thefe VII. Il faudroit réfuter toutes ces Thefes évidemment avérées fur des Droits & fur des faits inconteftables, -pour faire croire à des personnes de bon fens que Leurs Majeftez Britannique & Pruffienne auroient tort d'affifter Sa Majefté Très-ChréEtienne contre l'Empereur & l'Empire dévenus leurs ennemis communs par une rupture faite en haine & au préjudice de l'Alliance concluë à Hanovre.

5. C'est une vaine illufion que notre Antagoniste nous donne pour une raison évidente & invincible, quand il explique l'intention des Hauts Alliez; Ainfi deux Princes de l'Empire promettent formellement au Roi de France de Paffifter contre l'Empire, Ergo il n'en faut pas davantage; c'est une Alliance faite contre l'Empire, & par conféquent une infraction de la Paix publique, & des Conftitutions les plus facrées de P'Empire. Si cet habile homme avoit bien voulu réfléchir avec un peu de bonne foi fur la condition avec laquelle Leurs Majeftez Britannique & Pruffienne s'engagent à affifter la France contre l'Empire, il auroit eu honte de Laire là-deffus un raifonnement fi faux & fi témé

téméraire. Ces deux Rois ne s'engagent à agir contre l'Empire, qu'uniquement en cas que de la part de l'Empire on attaquât la France, expreflément en haine & au préjudice des fecours mutuellement ftipulez dans ce Traité. Il est donc conftant, pour le dire encore une fois, que ces deux Rois fupofent dans cette garentie, que fans aucune caufe légitime, on les traite eux mêmes en ennemis de l'Empire, & qu'on les inquiete quoiqu'indirectement quand ils veulent le fervir du Droit qu'ils ont de faire des Alliances défenfives pour leur confervation & fûreté. Car le tort que l'on fait à nos Alliez au fujet de notre Alliance eft un tort fait à nous mêmes, d'autant que notre Alliance rend nos intérêts communs. Qui fera donc affez injufte pour difputer' à Leurs Majeftez Britanique & Pruffienne le droit de leur défense contre l'Empereur & contre l'Empire, s'il arrivoit qu'on les attaquât avec hoftilité en la perfonne de leurs Alliez? Pourquoi veut-on prétendre que ces grands Princes n'ufent pas d'un Droit qui leur eft acquis par les Conftitutions mêmes de l'Empire? Ils feroient plûtôt injuftes, & ils trahiroient leurs propres intérêts, s'ils ne défendoient de tout leur pouvoir leurs Souverainetez refpectives, leurs Prérogatives, Libertez & Immunitez contre l'Empereur & contre les autres Etats qui voudroient entreprendre fur leurs Droits. Car comme il y a une obligation réciproque, également inviolable entre l'Empereur & les Etats de l'Empire, il s'enfuit de là, que dès que l'Empereur & les autres Etats viendroient eux mêmes à violer cette obligation à l'égard des deux Rois de la Grande-Bretagne & de Tome II. Pruffe

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Pruffe ceux-ci de leur côté feroient actuelle: ment difpenfez de cette obligation. Les Loix de la Société Germanique ne pourroient pas les obliger envers des Affociez qui ne les obferveroient pas eux mêmes; on verroit dans ce cas une Guerre Civile, dans laquelle toutes les Parties feroient égales - Ainfi donc la fupofition de notre Antagoniste est tout à fait contradictoire. Car il veut que dans le tems, que de la part de l'Empire les Rois de la Grande Bretagne & de Pruffe feront déclarez en la perfonne du Roi de France leur Allié ennemis de l'Empire; & que l'on fera la Guerre à la France en haine, & au préjudice de leur Alliance, & pour des intérêts qui touchent également les trois Alliez, lefdits deux Rois de la Grande Bretagne & de Pruffe foyent pourtant confidérez comme Membres & Etats de l'Empire & obligez de fournir leur contingent, afin qu'on puiffe leur faire la Guerre. C'eft une contradiction qui faute aux yeux, & l'on ne prouvera jamais qu'un même Etat puiffe être traité en même tems comme ennemi & comme Membre confédéré de la même Société. On ne peut pas douter que les deux Rois de la Grande Brétagne & de Pruffe ne foyent traitez en ennemis déclarez de l'Empire dès que de la part de l'Empire on attaquera la France en haine & au préjudice des Conventions arrêtées dans le Traité d'Hanovre.

On voit clairement que dans une telle occafion on romproit auffi ouvertement avec Leurs Majeftez Britanique & Pruffienne, parce qu'elles auroient manifeftement part à là caufe d'une pareille Guerre en vertu de leur

Al

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