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, par lequel un aucun est lié à l'Empereur & à l'Empire.

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Article X. de la Capitulation de l'Empereur

Jofeph.

Et pour nous-même, en qualité de Roi élu des Romains, nous ne ferons aucune Confederation ou Union avec des Nations étrangères, ou autre dans l'Empire, fans avoir auparavant obtenu pour cet effet le confentement des Electeurs, Princes & Etats; mais, fi la Sureté & le Bien public requeroient plus de diligence, nous nous contenterons alors en ceci, comme en toutes les autres affaires qui concernent la fureté de l'Empire, d'avoir le confentement des Electeurs affemblez en Collège, dans un tems & lieu convenable, jufqu'à ce que l'Affemblée Générale de l'Empire puiffe être convoquée. Et, lorsqu'à l'avenir nous ferons quelques Alliauces, à l'occafion de nos propres Territoires ce fera fans préjudice à l'Empire, & conformement à ce qui eft contenu dans le Traité de Paix.

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Car , pour ce qui concerne tous les Etats de l'Empire en général, il fera libre à tous, "" & chacun d'eux, pour fa deffense, fureté ,, & avantage particulier de faire des Alliances entr'eux ou avec des Etrangers ,, pourvu que ces Alliances ne foient pas fai,,tes au préjudice de l'Empereur regnant. de la Tranquillité publique, de la Paix de Mun fter, du Serment qu'ils ont prêté à l'Em,, pereur & à l'Empire; & que les fecours ,, qu'on tirera des Puiffances étrangères foient V 2

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,, requis d'une manière qu'il n'en provienne ,, aucun dommage à l'Empire.

Article VI. de la Capitulation de l'Empereur
Charles VI. aujourd'hui regnant.

Nous ne ferons aucune Conféderation ou Union avec des étrangers, foit au dedans ou au dehors de l'Empire, comme Empereur élu des Romains, fans avoir auparavant obtenu pour cet effet dans la Diète le confentement des Electeurs, Princes & Etats; mais, fi la fureté & l'avantage public requeroit une plus grande diligence, en ce cas, comme en tous autres, concernant la Sureté de l'Empire, nous procurerons, en tems & lieu convenable, le confentement des Electeurs, & cela dans une Affemblée Collegiale, non par des Declarations féparées, jufqu'à ce qu'une Affemblée générale de l'Empire puiffe fe tenir. De plus, fi dorenavant nous faifions aucune Alliance, au nom de nos Provinces Héreditaires, ce fera fans préjudice à l'Empire, conformement à l'Inftrument de la Paix, & non autre

ment.

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Il fera pareillement licite à tous & un chacun des Etats de l'Empire, toutes les fois que la néceffité, ou l'intérêt de leurs affaires le requerra, de faire des Alliances entr'eux, ou avec des Etrangers; de manière cependant qu'elles ne foient pas contraires à l'Empereur des Romains, à ,, l'Empire, à la Paix Publique, & à celle de Munster & d'Ofnabrug; & fans préjudice au Serment par lequel tout Etat eft lié à l'Empereur des Romains & au faint

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Empire Romain; & que les fécours requis ,, par les Princes étrangers ne leur foient point donnez ou prêtez, qu'autant qu'ils ne porteront aucun préjudice à l'Empire.

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La manière de raifonner dans les Réflexions ci-deffus paroit d'autant plus furprénante, que l'on ne s'eft point avifé de faire des objections de cette nature, lorfque la Triple-Alliance fut conclue entre la Grande-Bretagne, la France & les Etats-Généraux, ni lors de la QuadrupleAlliance; dans l'une defquelles l'Empereur n'étoit point partie, & l'étoit dans l'autre.

D'où l'on conclut ici, que l'on n'auroit point fait d'objections au Traité de Hanovre, & à la Garantie qui y eft ftipulée, fi cette Garantie n'avoit pas été étendue jufqu'aux deux Indes, pour la fûreté néceffaire du Commerce de la Grande-Bretagne & de la Hollande dans ces Quartiers-là. Et quiconque voudra comparer l'Article V. de la fufdite Triple- Alliance avec le fécond Article du Traité de Hanovre, verra clairement que les changemens dans ce dernier Article, par opofition au premier, regardent principalement la confervation des Droits & des Priviléges des Puiffances Maritimes, par raport au Commerce.

Ces Reflexions qui furent diftribuées fur tout à Ratisbonne & la Haye fervirent de prélude à une pièce plus importante que voici, & qui eft forti de la plume du Baron de Carlscroon, mieux connu fous le nom de Du Mont, Hifto.. riografe de Sa Maj. Imp. Auteur des Soupirs de l'Europe lors de la Paix d'Utrecht, & le même qui a fait le Grand Recueil des Traitez.

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ANALYSE du Traité de Hanovre.

Preface du Traité.

Leurs Majeftez le Roi de la Grande-Bretagne, le Roi Très-Chrêtien, & le Roi de Pruffe ayant vu avec plaifir, &c.

Voila

ANALYSE.

'Oila bien de Précautions prifes hors de tems & fans neceffité. L'Europe jouit, graces au Ciel, d'une Paix profonde & univerfelle, en Orient, & en Occident, au Midy, & au Septentrion. C'eft un heureux effet de l'acceffion du Roi d'Efpagne à la QuadrupleAlliance, & des Traitez de la Suede pour la Pacification du Nord: après quoi il fembloit ne manquer plus rien au bonheur de l'Europe, que de voir cette Paix générale affermie par un Traité definitif, entre l'Empereur & le Roi d'Espagne, qui en confirmant celui de Londres du 2. Août 1718., & celui de la Haie du 17. Fevrier 1720., reglât auffi les autres Interêts plus particuliers, qu'on n'avoit pu y faire entrer, & qui cependant ne devoient pas refter indecis. On y avoit travaillé fans fuccez à Cambrai, pendant trois ou quatre ans'; & l'on ne fongeoit pas à chercher une autre voye, lorfque les nouveaux Confeils pris en France, & fuivis du Renvoi de l'Infante à Madrid, portérent le Roi d'Espagne à faire, entr'antres Declarations, celle de ne pouvoir plus admettre la Mediation de France. Or comme la Cour de la Grande-Bretagne declara,

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au même tems, qu'elle ne vouloit pas auffi, s'en charger feule, il en refulta une neceffité indifpenfable, ou d'abandonner entierement un Oeuvre fi faint, ou d'y mettre la derniere main, de gré à gré, fans Mediateurs. Il ne convenoit pas à des Princes vraiment Chrétiens, de hefiter entre ces deux Partis; ainfi le Roi d'Espagne aiant bien voulu envoyer fon Ambaffadeur jufqu'à Vienne; l'Empereur. qui de fon côté n'a jamais eu d'autre objet, que de procurer à l'Europe un repos ferme & ftable, ne put pas faire autrement que d'entrer comme il fit, avec joye dans ces falutaires Difpofitions. De forte que la Paix, fi longtems defirée, fut enfin concluë entr'eux, fans aucunes difficultez, & en peu de Semaines par le feul concours de leurs franches & fincéres volontez.

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Toute l'Europe en fut rejouie, & regarda cette Conclufion de Paix, comme un effet de la Mifericorde Divine, qui vouloit enfin lui rendre la tranquillité, dont elle avoit fi grand befoin. On devoit croire, que la France, & la Grande-Bretagne n'auroient pas d'autres fentiments. Le deffein de la Quadruple-Alliance, qui recevoit par-là fon accompliffement, & fa perfection, nepermettoit pas d'en doûter. Cependant le contraire parût bientôt après. On apperçut dans ces deux Cours un Efprit de mécontentement, dont on ne penetroit pas les caufes, mais qui ne fe faifoit que trop fentir, & qui ne cherchoit que des prétextes pour éclater...

On y repandit d'abord myfterieufement que le Mariage du Sereniffime Prince des Afturies, avec la Sereniffime Archi-Ducheffe, V 4

Fille

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