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Leurs Hautes Puissances, Es faire cesser toussu-
jèts de plaintes de part & d'autre (a), mais ce
Commerce aux Indes est précisement ce dont
nous nous plaignons & ce que nous regardons
comme une contravention manifefte aux Ar-
ricles 5. & 6. du Traité de Munfter & à la
condition sous la quelle l'Empereur a été mis
en possession de ce même Païs Bas. Com-
ment donc , de le regler, est-il ce qui peut
faire ceffer nos plaintes, de nous, qui ne nous
plaignons que de ce qu'il est établi? Qu'y a-t-
il dans une pareille proposition qui demandåt
que le Comte de Konigsegg, craignant enco-
re de se trop engager, fut li soigneux de nous
repeter fon ('il se peut ?) Que vožons nous
de propre à determiner notre prudence fi connue
& qui a fi souvent éclatée , à ne pas fe laisser
entrainer au mauvais exemple de la Province
de Hollande ? C'est ce qu'il plaira sans doute
au Comte de Konigsegg de nous expliquer dans
un huitième Memoire.

Cependant la persuasion sur l'effet certain
de les nouvelles exhortations ne lui laisse pas
negliger une autre espece d'insinuation. Un
Article de Vienne inseré avec soin dans la
Gazette d'Utrecht (b), nous aprend à la fois
une infinité de choses. Des conferences se-
crestes du Prince Eugene de Savoye avec le
Miniltre de la Grande-Bretagne à Vienne,
nous annoncent une reunion prochaine de la
Cour d'Angleterre avec celle de Vienne ; le
même Prince Eugene a mandé le Ministre de
Pruffe & les choses ont éte fi avancées dès

cet

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(a) 7. Memoire du Comte de Konigsegg.
(6) Gazettc d'Utrecht, du 21, Fev. 1726,

cette premiere conversation que le Ministre Pruflien depêche autsi-tôt un Courier à Ber. lin. Ce n'étoit pas assez de nous avoir montré ainsi deux des trois Puissances Contractantes du Traité d'Hanovre à la veille d'eschaper aux vûës de l'Alliance; il faloit en mêmetems pourvoir au cas où nous sèrions incredules. Sans s'embarafler de la Contradiction, le même Article nous fait un detail tiré mot pour mot d'une Lettre de Vienne que le Comte de Konigsegg montre ici. Cette Lettre nous assure que le nommé Edoüard paffé à Vienne, que l'on avoit pris pour un simple Marchand Anglois allant à Conftantinople, étoit un Messager porteur de depêches à l'Ambassadeur d'Angleterre à la Porte, fue lesquels ce Ministre aïant auffi obtenu audience du Grand Vitir, lui avoit communiqué le Traité d'Alliance conclu à Hanover , en lui insie nuant que l'occasion ne pouvoit être plus favorable pour s'en prevaloir contre une Puissance qui devenoit tropformidable.

Suposons pour un moment que le Comte de Konigsegg soit en effet exactement instruit de tout ce qui se passe dans le Divan, & que la Cour de Vienne est devenu la Confidente des secrèts les plus intimes de la Porte Qu'en conclurons nous? pafferons nous fubitement de la terreur pour cette Puissance qui nous menacoit il y 4. Jours dans ces Memoires tonDants du Comte de Konigsegg, a une Compafsion qui nous fasse négliger l'occalion unique d'assurer la réparation de nos griefs ; fi la Cour de Vienne voit en effet tant de nuages se former contre elle, a t-elle une meilleure voye de les conjurer que de se montrer mo

derće

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derée & equitable envers des voisins qui ont autant merité d'elle que de nous? Que ne commence t'elle donc par se faire justice, & par nous la faire sur un Commerce établi contre la foi des Traitez & en vuë d'absorber le nôtre? C'est par une telle conduite qu'elle ouvrira les yeux à l'Europe entière s'il étoit vray que les Puissances qui ont contracté à l'Alliance d'Hanovre n'eussent que des vûës perverses; les mêmes principes qui nous fone regarder aujourd'hui le concours à cette Al liance comme nécessaire pour nous preserver du joug de la Cour de Vienne, nous feroient déclarer en fa faveur dès que nous la vec. cions redevenir moderée, équitable, attenti. ve à redreffer solidement les griefs de ses voifins, & incapable d'oublier les éternelles obli. gations envers ceux qui se sont épuisez pour Elle. Nous serions les premiers à nous élever contre les Puissances, qui ne se contentant pas de voir cette Cour rentrer dans de justes bornes, ne réchercheroient en effet que des pre: textes pour l'oprimer, & nôtre Exemple seroit le fignal de l'Interêt commun à s'interesser pour elle ; mais que penser quand au lieu de prevdre cette route on voit son Ministre ici s'obstiner à nous proposer de regler & à vou: loir justifier l'Etablilleinent d'un Commerce qu'il s'agit au contraire d'aneancir! pourquoi Te renfermer à nous infinuer à la fois, d'un côté, que les Cours d'Angleterre & de Berlin sont prêtes à rentrer dans les liaisons étroites avec la Cour de Vienne, de l'autre, que les vues de l'Angleterre ne tendent à rien moins qu'à faire envahir par le Turc les Païs heredi

tai

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taires de la Maison d'Autriche ? pourquoi af. sembler tant de choses contradi&toires ?

Joignons à l'illusion d'une telle conduite le filence du Marquis de St. Philippes. Ce Mi. nistre fi longtems annoncé comme porteur de ce qui devoit tout concilier , se tait. Il reconnoit bientôt que les premieres démonftrations de son empréflement pour entrer en con. ference, & fon Entrée publique annoncée comme prochaine, ne nous feront point prendre le change, & que tod jours prêts à écouter ses propofitions touchant les differents sur le Commerce, nous n'en irons pas moins notre chemin sur l'accession au Traité d'Hano. vre. Il prétend donc subitement avoir, dès les premieres conversations, fait entendre qu'il ne pouvoit cependant entrer en matière, que Leurs Hautes Puissances n'ayent auparavant repondu à la Lettre du Roi d'Espagne : réponse à la quelle Il est aisé de comprendre que nous ne pouvons nous determiner qu'autant qu'on ne nous laissera plus de lieu de nous en deffendre; la République étant trop sage pour ne pas reculer autant qu'elle le pourra sur une reponse qui ne pourroit qu'aigrir les choses vû le stile de la Lettre, les termes & la Corte de fignature qu'on y a employé.

Cependant les Nouvelles publiques, ne font pleines que de Conseils tenus en Espagne, & où il n'a pas falu moins que l'humeur pacifique d'un Roi véritablement réligieux pour suspendre les partis violents. En même tems le feu n'est pas inoins sou né en Pologne. Tout nous menaçoit ainsi d'une rupture pro. chaine au midi & en Baffe Allemagna dont

nous

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nous n'aurions pas tardé de nous ressentir. Il étoit donc tems que les résolutions vigoureuses du Parlement en Angleterre, & que la Déclaration de la Province de Hollande qui annonce le concours prochain des autres Provinces, donnaflent un nouveau poids à l'Alliance d'Hanovre , qui le rendit capable de maintenir la tranquilité publique en contenant les Puissances qui pouvoient le troubler. Je suis , &c.

Si les Alliez de Hanovre n'oublioient rien pour defendre leur cause aux yeux de l'Univers , les Puissances de l'Alliance de Vienne ne s'endormoient pas sur les

moyens de la rendre odieuse sur tout dans l'Empire, où l'on accusoit les Rois de la Grande-Bretagne & de Prusse d'avoir entrepris contre les Constitutions de l'Empire en s'alliant avec le Roi de France, d'abord on lacha dans le public les Réflexions suivantes.

Reflexions pour une Réprésenta

tion contre le Traité de Hanovre
conclu le 3. de Sept. 1725.
CE
"E Traité a été fait & conclu dans

l'Empire par deux Electeurs & Princes de l'Empire avec une Puissance étrangere, contre la Paix de Sa Majesté Imperiale & de l’Empire avec l'Espagne.

II. Il est contraire informalibus & materiali. bus, tant dans la forme que dans la matière , au ferment folemnel de l'Investiture, & au devoir d'un Membre de l'Empire,

II.

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