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28,570 fr.; 13,887 mètres, coûlant 1,897,798 fr., ont été construits en 1832; 848 mètres, coûtant 248,500 fr., en 1833, et enfin 5,028 mètres, coûtant 911,541 fr., appartiennent à l'exercice 1834. On a pour ces cinq années un total de 21,960 mètres, et une dépense de 3,515,746 fr.

Le service du pavé de Paris est divisé en deux parties. La première comprend les traverses royales, dont la surface est de 1,121,000 mètres carrés, entretenues aux frais du trésor au moyen d'un crédit annuel, qui est de 418,700 fr.. La deuxième partie comprend les voies municipales, dont la surface est de 2,015,000 mètres, entretenues aux frais de la ville, qui y a consacré en 1850, 456,000 fr., et depuis 496,000 fr. En somme, le pavé de Paris couvre une surface de 3,136,000 mètres carrés, et coûte maintenant 914,700 fr.

Les trottoirs établis jusqu'à présent ont une longueur de 77,067 mètres. Ce développement appartient presqu'en totalité à l'él'époque de 1828 à 1835. La somme dépensée dans cet intervalle pour les trottoirs se monte à environ un million, dont 800,000 fr. ont été alloués en primes.

Les dépenses faites par la ville pour l'élargissement de la voie publique se montent de 1816 à 1833 à la somme de 20,156,616 fr. Il y a dans cette somme 5,940,338 fr. pour retranchemens par suite d'alignemens, et 14,216,278 fr. pour acquisitions extraordinaires. Le résultat de cette dépense a été la réunion d'une superficie totale de terrain de 148,259 mètres, ou environ 45 arpens, savoir : par voie de retranchemens en exécution d'alignemens, 97,998 mètres, et par voie d'acquisition amiable ou par expropriation, 50,261 mètres.

Après l'exposé des dépenses occasionées par les rues, M. de Rambuteau passe aux bâtisses. Les prisons y occupent la première place, et voici le programme que le conseil général a dans sa dernière séance de 1834, arrêté pour cet objet.

Prisons pour les hommes: 1° Maison d'arrêt, actuellement établie dans les anciens bâtimens des deux Forces, qui doivent être supprimées et remplacées par une prison à construire sur les terrains dépendant de l'entrepôt général des vins et situés

rue Saint-Victor. Elle contiendra 1,200 cellules, et coûtera 1,800,000 fr. 2o Maison pour les détenus, pour les condamnés politiques et les condamnés en police correctionnelle (SaintePélagie). 3° Dépôt de forçats. Nouvelle maison en construction rue de la Roquette, et destinée à remplacer le dépôt de Bicêtre, qu'on a cédé aux hospices moyennant un million. Cette prison, qui a été l'objet d'une adjudication à forfait, coûtera 1,245,000 fr. et sera achevée en juillet 1835. 4° Correction paternelle des garçons, maintenant établie rue des Grès, mais devant être transportée aussi rue de la Roquette. 5° Une maison spéciale pour les jeunes détenus, qui sera également formée dans des quartiers distincts et séparés de la prison modèle. Prisons pour les femmes. Maison de Saint-Lazare, qui renfermera, dans des quartiers entièrement distincts, les femmes prévenues, les femmes condamnées correctionnellement au moins d'un an, les femmes détenues pour vagabondage, les filles publiques. Les jeunes filles détenues par forme de correction paternelle sont maintenues au couvent de la Madeleine, où elles sont placées depuis 1828.

Prisons pour les deux sexes. 1° Conciergerie, maison de justice du département. 2° Dépôt de police à la Préfecture. 3° Prison pour dettes, rue de Clichy. 4° Dépôt de mendicité à Villers-Cotterets.

Il y a 22 halles et marchés. Plusieurs de ces établissemens ont subi des améliorations et d'utiles changemens.

Les édifices du culle ont coûté pendant les dernières années 1,260,000 fr. et les églises en construction 5,840,500 fr.. SaintDenis du Sacrement, Notre-Dame de Lorette et Saint-Vincent de Paule se trouvent dans cette dernière catégorie. Les deux premières de ces églises seront achevées en 1835, et la dernière dans quatre ou cinq ans.

Nous terminons ici notre extrait, qui tout incomplet qu'il est, donne cependant une idée assez juste de l'importance du rapport de M. de Rambuteau et de la statistique générale de la ville de Paris. Il est à désirer que les travaux de cet ordre se multiplient de plus en plus; ils feront faire des progrès à la science administrative, et éclaireront les citoyens sur leurs vrais intérêts.

DES CAUSES DE L'AFFAIBLISSEMENT DU COMMERCE DE BORDEAUX, ET DÉS MOYENS D'Y REMÉDIER. (Deuxième article. Voir le N° XIX.)

MOYEN D'ACCROITRE LA CIRCULATION DES CAPITAUX.

L'enquête commerciale qui vient d'avoir lieu nous a appris combien l'absence des banques nuit au développement de l'industrie et du commerce; ce dommage n'est pas moins réel pour l'agriculture: elle non plus ne peut marcher avec profit sans des capitaux abondans et à bon marché.

A quoi tient la riche agriculture de l'Écosse? Personne n'ignore que c'est au secours de ses banques. Pourquoi les immenses défrichemens de l'Amérique reculent-ils tous les jours les limites des pays cultivés? c'est parce que là encore, les capitaux des banques se prêtent et se multiplient avec une merveilleuse facilité. Par quoi l'agriculture des départemens pyrénéens qui doit être la grande industrie de ces contrées pourra-t-elle se perfectionner? c'est évidemment par le développement du même système. Lui seul donnera un élan réel et durable, et tuera l'usure qui la ronge, bien plus efficacement que les lois qui n'y peuvent rien.

Prenant en considération la gêne des départemens pyrénéens aussi bien que l'absence des connaissances

financières qui se fait sentir partout où un grand commerce n'a imprimé ni son mouvement ni sa vitalité, je ne proposerai pas aujourd'hui comme remède à la pénurie des capitaux la création de banques départementales, mais seulement celle de succursales de la banque de Bordeaux. Les lieux les plus convenables pour placer les premières qui viendraient à s'établir me paraissent être Agen, Toulouse, Auch et Bayonne. Ainsi seraient desservis avec avantage et sans trop de frais, chacun des points compris dans le rayon commercial de Bordeaux. Quant aux capitaux nécessaires pour ces nouveaux établissemens, j'ai déjà dit que dans une ville riche comme Bordeaux, ce n'est pas là le point dont on doive s'inquiéter.

Indépendamment de l'avantage que les propriétaires gênés trouveraient à une circulation plus active des capitaux, les propriétaires riches auraient à leur tour, en prenant des actions, le moyen de pla

cer solidement leur argent autrement qu'en nouveaux achats de terres, ce qui ne fait qu'ajouter à leurs 'embarras d'administration rurale, qui, plus qu'aucune autre, a des limites qu'il est sage de ne pas dépasser. De son côté, au moyen de ses succursales, la banque de Bordeaux éviterait les fortes dépenses qu'elle fait aujourd'hui pour rappeler l'argent dans ses caisses, ce qui diminue sensiblement ses bénéfices. Ainsi, lorsque les négocians ou propriétaires de l'Agenais et de l'Armagnac viendraient sur la place de Bordeaux vendre leurs farines, leurs eauxde-vie, leurs vins, leur liége, au lieu de rapporter

comme ils le font des espèces sonnantes, on leur donnerait soit des billets de la banque, soit, pour plus grande sûreté contre tout accident de perte ou de vol, un mandat sur la succursale la plus voisine de leur localité, ce qui serait avantageux et commode pour tout le monde. A leur tour les succursales pourraient s'entendre avec les receveurs généraux qui donneraient à prendre sur les receveurs particuliers et percepteurs; et de tout cela découlerait, d'abord une assez grande économie de temps et d'argent, et ensuite un principe de vie qui manque à ces contrées, que tout jusqu'ici semble s'être plu à contrarier et à appauvrir.

En supposant que le roulement actif du jeu des banques ne permît par le prêt direct aux propriétaires, surtout dans des contrées où l'on ne sent pas malheureusement assez l'importance de la ponctualité comme base d'emprunt et de crédit, l'établissement des succursales n'en serait pas moins un bienfait, parce qu'autour d'elles se grouperaient des maisons honorables dont on aurait à bon marché les fonds de seconde main, comme les obtiennent, dans les villes d'industrie et de commerce, tous ceux qui n'ont pas directement un crédit ouvert.

Je propose, avec d'autant plus de confiance, cette modification aux statuts de la banque de Bordeaux, que d'habiles financiers auxquels je l'ai soumise, en croient la réalisation et le succès certains. Dans le

nombre je peux citer particulièrement M. Émile Pereire dont l'opinion doit faire autorité en pareille matière.

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