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cienne civilisation, chez les peuples les plus éclairés et les plus industrieux. Malgré ses imperfections et les inconvéniens qui en résultent, il assure la supériorité des nations qui le conservent sur celles qui persistent à faire cultiver la terre par des esclaves. Ici l'auteur s'attache à faire connaître l'influence que les lois et les usages relatifs à l'agriculture, exercent sur l'état social, ses progrès, ses chances de perfectionnement ou d'altération. En Angleterre, où l'art de produire beaucoup à l'aide de peu de travail, est appliqué à la terre aussi bien qu'aux manufactures, la population industrieuse s'est multipliée beaucoup plus que celle qui se livre à l'agriculture: l'organisation politique a dû éprouver quelques modifications, puisque d'autres rapports étaient établis entre le nombre, la force et les besoins de ces deux parties de la nation. Dans le reste de l'Europe, il y a plus de cultivateurs que d'ouvriers; mais cette situation changera par l'effet du perfectionnement des méthodes de culture, et les institutions devront se conformer à ces changemens. (La suite au prochain cahier.)

RAPPORT PRÉSENTÉ AU CONSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DE PARIS, par M. le Comte de RAMBUTEAU, conseiller d'état, préfet de la Seine, le 27 décembre 1834. Un vol. in-4° de 139 pages.

M. le préfet de la Seine vient d'offrir au conseil municipal de Paris un document de la plus haute importance, et sous tous les rapports, digne d'un grand intérêt. La publicité donnée à ce travail en augmente le mérite et en facilite l'appréciation.

Le département de la Seine figure au budget général de l'état pour la somme énorme de 123 millions, y compris la perception municipale. Des chiffres détaillés indiquent dans le rapport les différentes natures de contributions qui forment

l'ensemble de cette somme. Les renseignemens sur le budget particulier de Paris sont énoncés de la manière suivante :

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Valeurs en caisse le 26 décembre 1834. . . . . 14,944,393 Cette masse de fonds libres est loin d'être disponible; car il reste encore de nombreuses dépenses à ordonnancer sur l'exercice de 1834 et même sur celui de 1833. Toutefois la situation financière de la ville est favorable, puisque tous comptes faits et tous services assurés, il a été reconnu qu'en 1833 on pourrait affecter 3,013,455 fr. à des travaux extraordinaires et à des acquisitions publiques; 3,929,313 fr. en 1834; enfin en 1835, 4,021,735 fr.

La dette de la ville se compose;

1o 200,000 fr. de rentes 5 070 créées le 13 septembre 1815, et 400,000 fr. aussi 5 070 émises en vertu de la loi du 5 août 1821..

2° 1,948,000 de rentes 4,67 070 créées en 1832.

3o Capital prêté à la ville par les hospices en 1811. 4° Prix de diverses cessions faites par les hos

12,000,000

40,000,000 12,330,577

pices aussi en 1811...

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1,373,670

65,704,247

Les deux premières sommes seront, au moyen du système d'amortissement établi, totalement remboursées en 1853, et des arrangemens ont été pris pour libérer la ville du surplus d'ici à une vingtaine d'années.

Les octrois de Paris, qui forment la branche de revenus la

plus importante de la ville, ont produit en 1825, 30,585,102 fr.; en 1829, 25,496,587 fr.; en 1831, 19,943,750 fr.; et en 1833, 26,889,336 fr. L'année 1825 a été le point culminant de la prospérité de la ville de Paris.

Le frais de perception se montent à 1,933,940 fr.; ce qui donne à peine 6 3/4 pour ceat ; et si l'on ajoute aux 27,000,000 de droits d'octrois 10 à 12,000,000 de droits d'entrée que les employés perçoivent pour le compte du trésor sans autre dépense qu'une indemnité à sa charge de 200,000 fr. environ, les frais d'une si vaste perception paraîtront dans une proportion encore bien inférieure.

Depuis le 1er septembre 1818, époque de la mise en activité des abattoirs, jusqu'à la fin de novembre 1834, ces établissemensont produit en faveur de la ville une recette de 16,037,534fr. provenant :

1° Du droit d'abattage fixé à 6 fr. par tête de bœuf; 4 fr. par tête de vache; 2 fr. par tête de veau, 50 cent. par tête de mouton;

2o Des droits des fontes de suif en branche, réglés à 3 fr. les cent kilogrammes;

3o Des droits de cuisson d'issues de bœufs, de vaches et de moutons, fixés à 30 cent. par issue de boeuf ou de vache, et à 5 cent par issue de mouton.

Depuis le 1er septembre 1818 on a tué dans les abattoirs 1,097,071 bœufs, 177,530 vaches, 1,037,239 veaux, et 5,275,237 moutons; on y a fondu 85,584,760 kilogr. de suif. En 1833, il a été vendu sur les marchés de Poissy, Sceaux et Paris :

118,456 bœufs, qui ont produit.

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fr. 35,236,800

11,699,974

6,936,475

3,182,550

57,055,799

Cette somme a été répartie entre quarante départemens. La

ville de Paris a payé seule pour sa part 39,422,224 fr., prix

de 69.492 bœufs, au cours moyen de 329 fr. 58 cent.; de 11,711 vaches, au cours moyen de 200 fr. 28 cent.; de 66,903 veaux, au cours moyen de 86 fr. 75 cent. ; et enfin de 325,585 moutons, au cours moyen de 25 fr. 58 cent.

On doit ajouter qu'en 1833, 85,554 porcs et sangliers ont été livrés à la consommation de la capitale, produisant, à raison de 100 fr. par bête, une somme de 8,152, 400 fr.

Les hôpitaux de Paris ont une administration particulière, qui dispose d'un revenu très-considérable.

Les recettes pour les hôpitaux se sont élevées en 1833 à la somme de 10,186,388 fr., et les dépenses exactement à pareille

somme.

Les secours offerts par cette administration sont de trois classes.

1o Les établissemens hospitaliers au nombre de vingt-quatre, dont treize hôpitaux ou établissemens destinés aux malades, contenant 5,337 lits, et onze hospices destinés aux vieillards infirmes, ainsi qu'aux orphelins, pouvant donner asile à 11,740 personnes, en tout 17,077 lits.

2o Les secours à domicile, qui comprennent les asiles et les écoles.

3o Les enfans trouvés.

Le Mont de piété reçoit année moyenne 1,100,000 nantissemens, et prête là-dessus 20,000,000 fr. Ses bureaux et ses magasins occupent trois cent huit personnes, tant employés qu'hommes de peine, dont le traitement moyen est de 1565 fr. par personne. Tout nantissement occasione une dépense de 60 cent. Les bénéfices du Mont de piété montent à une somme annuelle de 100,000 fr., destinée aux hôpitaux.

L'instruction publique de la statistique de Paris peut se résumer de la manière suivante :

Asiles fondés et entretenus par l'administration des hospices, 19 contenant 3500 enfans; écoles d'enfans ( 49 entretenues par la ville et 71 par les hospices) 120 avec 2500 élèves; écoles d'adultes (19 par la ville et 7 par les hospices) 26 avec 1948 élèves. En tout 165 établissemens contenaut 30484 élèves.

La ville donne pour l'entretien annuel des établissemens d'instruction une somme de.

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234, 188

323,550

46,800

604,538

Les colléges de Paris contenaient en 1834, 4932 élèves, parmi lesquels 1878 externes.

Les eaux de Paris ne sont pas encore dans les conditions nécessaires pour le maintien de la propreté et les besoins de la capitale. Espérons que l'administration, qui s'occupe activement de la distribution des eaux, obtiendra bientôt l'amélioration qu'on réclame depuis long-temps.

Le volume moyen des eaux distribuées dans Paris s'élève à 4475 pouces, dont voici les différentes origines.

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Ces ressources sont insuffisantes et il faudrait au moins 2000 pouces de plus pour satisfaire aux besoins de la population. Les anciens égouts de Paris, dont le développement total est d'environ 40,000 mètres, ont été construits en divers temps, uivant les accroisse mens de la ville, le percement des rues et eur pavage. Depuis 1830 on a poursuivi la construction des égouts avec une grande activité : les chiffres suivans donneront une idée de l'étendue des travaux. Les égouts établis en 1850 ont un développement de 1988 mètres, et ont coûté 4,336 fr.; ceux de 1831 ont 289 mètres, et ont occasioné une dépense de

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