toles-fortes; toutes les autres ont la Clef et l'Aigle sur la face et le soleil au revers. Triple-pistole. — Les Triples-pistoles valaient 30 livres; elles n'ont été frappées qu'en 1771 et au nombre de 1910 seulement; ces pièces pèsent 13 deniers 9 grains. Les Triplespistoles portent la Clef et l'Aigle, avec le soleil au revers. Pièces de cuivre. Florins, Six-sols et Sols. - Par un arrêté en date du 8 juin 1590, le Conseil décréta la frappe de monnaies en cuivre; ces obsidionales, qui servirent pour payer les troupes qui étaient au service de la République pendant la guerre contre la Savoie, furent rachetées plus tard. A l'avers elles portent la Clef et l'Aigle dans un soleil, et sur l'autre face une inscription indiquant leur valeur; le florin porte, P. XII. SOLS. POVR LES SCLDATS. DE. GENEVE. 1590. Les deux autres pièces ont des indications analogues. Deniers et Forts. - On possède des Deniers et des Forts en cuivre, sans millésime, qui paraissent avoir été frappés en même temps que les pièces précédentes; d'un côté ils portent la Clef et l'Aigle, et de l'autre, POVR VN OU POVR. DEVX. DENIERS • A l'époque où ces monnaies furent frappées, les ressources de l'État étaient complétement absorbées par les dépenses énormes qu'entraînait l'alliance avec l'armée française, et ce ne fut qu'après avoir épuisé toutes les ressources, après avoir emprunté la vaisselle des particuliers, s'être rendu compte des matières précieuses qui pouvaient se trouver dans la ville, après avoir même essayé des moyens occultes de l'alchimie pour transmuter les métaux, que le Conseil se résolut à battre ces monnaies de détresse (1). (1) Michel Roset fut le principal instigateur des recherches entre • II. GENEVOISE. En traitant des armoiries de Genève à l'époque révolutionnaire, nous avons dit quel fut le système monétaire adopté alors; il nous reste à indiquer les émissions de cette monnaie. En 1794, on frappa 14,000 Genevoises, et en 1795 et 96, prises à cette époque, dans le but de faire de l'or. Dans la séance du Conseil, du 6 janvier 1590, ce sénateur déclara que dans son dernier voyage en Suisse plusieurs personnes dignes de foi l'avaient assuré qu'un certain Allemand avait le secret de la pierre philosophale et que, par le moyen d'une poudre merveilleuse, il était parvenu à changer en vaisselle d'or pur des plats d'étain. Après avoir conféré là-dessus, les conseillers trouvèrent qu'il serait fort à propos d'attirer semblables gens dans cette ville pour nous procurer ce métal dont la pauvre République chargée de tous côtés, de tant de dettes et engagée dans de si grandes dépenses, auroit besoin. Dont opiné, le Conseil arrête que le dit seigneur Roset, dans le voyage qu'il va faire en Suisse puisse promettre de notre part à une ou plusieurs personnes, de quelque état, condition et nation qu'elles soyent, qui ayent un tel secret, de pouvoir habiter en cette ville avec leurs familles, en faisant part à la Seigneurie dır profit qu'ils feront, telle qu'il leur plaira, de quoy ont été délivrées au dit Roset lettres scellées de notre part pour les remettre à qui il avisera.» Roset revint, comme on le pense, sans le faiseur d'or, ce qui fut cause de mesures sévères prises contre les alchimistes, à qui l'on interdit l'exercice de leur art. En 1604, le Conseil refusa encore d'ouïr un homme « qui savait augmenter l'or, mais on revint bientôt aux anciennes idées, et malgré les tours de la Bretegonne qui, en 1653, emporta plus de cinq mille ducats escroqués à ses trop crédules auditeurs (a), on voit en 1660 un alchimiste afficher publiquement des (a) Voy. dans Picot, Histoire de Genève, t. III, p. 63 et suiv., l'histoire de cette femme qui se faisait appeler Marguerite de Bartingo. La réponse de l'hôpitalier, lorsque les directeurs de l'hôpital voulurent créer dans cet établissement des fourneaux magiques en faveur des nécessiteux mérite d'être rappelée. «L'argent du pauvre, dit-il, doit s'augmenter par la bénédiction de Dieu et par la charité des fidèles, et non par des voies indirectes et par des secrets de femme. » 36,430 Gros-écus ayant la même valeur, mais une empreinte différente des pièces précédentes: la face occupée par le profil de femme, personnification de la République, ayant été abandonnée pour la Clef et l'Aigle dans une couronne de chêne et les inscriptions du revers pour l'image du soleil. Les Demi-écus, au nombre de 65,251, datent de 1795; ces derniers valaient 6 florins 4 sols 6 deniers, et les Genevoises, ainsi que les Grosécus, 12 florins 9 sols. Les pièces de Quinze-sols, dont les coins ont été gravés par Wiélandy, datent de 1795, bien qu'elles portent la date de 1794 sur la face qui avait été destinée pour la frappe des Décimes, et qui fut appliquée aux Quinze-sols en suite de l'art. V de l'arrêté du 8 février 1795. Le nombre des Quinze-sols émis est de 344,936. III. FRANC. Pendant la domination française, et pour remplir une des clauses du Traité de réunion, dont le douzième article stipulait que le Directoire Exécutif employerait ses bons offices auprès du Corps Législatif pour faire placer à Genève un hôtel des monnaies, on établit momentanément un atelier dans une salle basse de l'Hôtel-de-Ville, où l'on frappa des pièces de billon et d'argent, pour une valeur de 168,000 francs environ. L'an XII, D'Arbigny, et l'an XIII, Froidevaux furent maîtres de la monnaie de Genève, qui cessa sa fabrication le 4 floréal de cette dernière année. Les pièces émises sont des pièces d'Un, de Deux et de Cinq-francs, portant l'an XI et XII, un lion et un G pour marque monétaire; et l'an XIII, une truite et un G, il en est placards touchant les vertus de l'or potable; et en 1666, le Conseil non-seulement permettre à un Italien qui changeait le mercure en argent, d'exercer son métier, pourvu qu'il le fasse sans tromperie, » mais encore manifester la résolution de profiter lui même de ce moyen pour augmenter le trésor public. (Reg., du 2 janvier.) ainsi sur les Cinquante centimes de la même année. Les cinqcentimes de l'an VIII et les décimes de l'an IX portent le lion, le G et une petite figure tenant un arc. Nous avons vu que, lors de la Restauration, de nouvelles monnaies furent frappées suivant l'ancien système monétaire genevois; cela dura jusqu'en 1838, époque où le système décimal français, le seul en vigueur aujourd'hui, fut adopté. On a frappé pour 287,500 francs environ de cette nouvelle monnaie. Voici le nombre des pièces émises et la date des lois de frappe : Loi du 25 juillet 1838. 197,933 pièces de 25 centimes. 43,189 pièces de 5 centimes. Soit en totalité 4,302,106 pièces. Au commencement de 1848 la frappe de monnaies d'or et d'argent suivant le système décimal a été décrétée. La loi rendue à ce sujet, le 3 avril, est conçue dans les termes suivants : ART. 1or. Le Conseil d'Etat est autorisé à faire frapper, pour le compte des particuliers, des monnaies d'or et d'argent ayant la même valeur intrinsèque que les monnaies françaises, savoir : A. Des pièces d'or de 20 et de 10 francs. L'or à 750 millièmes d'or fin et 150 millièmes d'argent fin, soit à 18 carats. Les 20 francs pesant 7 grammes 642 milligrammes. B. Des pièces d'argent de 10 et de 5 francs. L'argent à 865 millièmes d'argent fin et 135 millièmes d'alliage. Les 5 francs pesant 26 grammes 11 milligrammes. D 22 ART. II. Les frais de cette fabrication seront supportés : B. Par les particuliers pour l'excédant du coût de fonte et de frappe à Genève sur le coût de France. ART. III. Le Conseil d'Etat fera un règlement en rapport avec les articles 1 et 2 de la présente loi. |