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GENEVE. - Rev.: Au centre d'une couronne de lierre: SOUVENIR DE L'INAUGURATION DU NOUVEAU TEMPLE LE 10 JA DU 9 MOIS. Sig.: HAMAN F. (Arg.) Mod.: 16 lig. [S].

246. Av.: Un écusson de gueules portant en chef une tête de mort et en pointe les lettres M. O Æ; au-dessus de cet insigne trois cœurs liés dans un cercle, le tout sur un manteau héraldique. Lég.: L... DE S... J.. DE L'UNION DES COEURS R... R... O.. DE GENEVE. Rev.: Un phénix se consumant sur le bûcher. Ex.: Sur un philactère: PERIT UT VIVAT. Lég.: DIRECTOIRE DE BOURGOGNE. (Arg.) Mod.: 14 lig. [LF].

247. La même, mais la légende du revers est: DIRECTOIRE DE BOURGOGNE ET HELVÉTIE. [S].

Les premières loges ostensibles de Francs-maçons furent établies vers le milieu du dix-huitième siècle, par des Anglais résidant à Genève, qui affilièrent plusieurs citoyens. Un de nos annalistes a décrit, dans les termes suivants, une fête maçonnique célébrée à cette époque. « Le Mercredi 24 Juin 1744 la principale loge de la Société dite des Francs-Maçons tint vne assemblée solennelle au Jardin des Marchands Toiliers aux Paquis où tous les confreres se trouverent avec le Tablier, les Gands et la Truelle d'argent, sous la presidence de Mylord Malpas Grand Maitre. Ils s'y rendirent sur les neuf heures du matin dans la Barque du sieur Sadau, Membre de la Loge, fort proprement décorée et portant pavillon d'Angleterre et de Genève, au bruit des Hauts bois et de quelques boëtes et fauxconneaux qu'ils avoient avec eux. Ils firent une promenade sur le Lac, après quoy etant descendus au Jardin, il y eut dans le Salon un magnifique repas, où les santés furent bûes selon les cérémonies de la Société. Ensuite on fit vn tour de délibérations et on rentra en ville sur les huit heures et demi du soir, tous les Freres de la Loge etant comme en procession et avant à leur tête les hauts bois ramenant chez luy Mylord Malpas Seig." Anglois de distinction qui depuis quelque tems faisoit son sejour dans Geneve. »

Cette fête appela sur les Francs-maçons l'attention des pasteurs et du Conseil, qui, en suite de longues délibérations, prononça la dissolution des trois loges existantes et défendit à tout citoyen, bourgeois, natif ou habitant d'en tenir aucune, ni d'assister aux séances de la Société, qui toutefois rétablit plus tard ses trois loges de la prudENCE, de la FRATERNITÉ et du SOLEIL LEVANT, réunies en 1800 au Grand Orient de France, sous le nom de Grande Loge provinciale, et qui compte aujourd'hui les six loges de la FIDÉLITÉ, la PRUDENCE, l'UNION DES COEURS, l'AMITIÉ, la FRATERNITÉ, l'ÉTOILE DU LÉMAN et les TROIS TEMPLES.

Nous terminerons cette note par la description d'un sceau maçonnique, dont la matrice est due à M. Hoyer de Lausanne, qui, en 1817, grava les coins remarquables qui servirent à frapper les monnaies genevoises de cette époque. Ce sceau, portant en légende: CHAPITRE DU DÉPARTEMENT DE LA VALLÉE DE LAUSANNE, offre dans le champ une tour crénelée dont l'entrée est gardée par un guerrier; vers cette tour se dirige un aigle portant trois maillets et une étoile à neuf rais; à droite et à gauche de la tour se trouvent une sphère et un Gresplendissant. Ces figures sont les symboles des doctrines de l'Ordre, doctrines émanant, suivant ses adeptes, du principe incréé manifesté par la Lumière (le G lumineux, le Grand Orient) qui doit remplir l'univers (la sphère), et dont l'aigle (saint Jean, le messager du Soleil) apportant les trois maillets (la vertu qui doit abattre et vivifier), et l'étoile à neuf rais (la sommité de la puissance intelligente, le mystère de l'unité dans la triade supérieure) est le principal précurseur. D'autres sceaux de Genève portent un globe couvert des instruments maçonniques et accosté de deux colonnes rappelant sans doute le nec plus ultrà de la félicité, résultat de la connaissance. Ces monuments intéressants, lettre morte et pour les profanes et pour les initiés subalternes, rappellent les principes mystiques de la cabale orientale, principes que les Rose-Croix, l'un des grades les plus élevés de la maçonnerie, et qui a reçu son nom de Christian Rosenkreuz, qui apprit des docteurs chaldéens de Damas les secrets de la magie, suivent particulièrement, ainsi que le prouvent certains de leurs talismans composés d'après les procédés cabalistiques. Un de ces talismans a récemment été découvert dans la propriété de M. le pasteur Malan, qui a bien voulu nous le communiquer: c'est une bague en cuivre, à deux chatons creusés en cachet; le plus petit, d'un métal différent du reste de la pièce, représente le buste du roi Salomon, dont les charmes, et en particulier l'anneau, jouent un si grand rôle dans l'art magique; devant le roi, dont la tête rayonne comme celle des enchanteurs de l'Asie, est son sceptre merveilleux. L'autre chaton figure une baguette magique, indice du pouvoir occulte, un globe couvert de signes talismaniques et sommé de la couronne impériale rappelant les patentes des empereurs en faveur des anciennes loges, puis les mots ROSE CROIX en légende.

248. Escalade de Genève. Av.: Table surmontée du cimier genevois et contenant les noms des dix-sept. Lég.: AUX CITOYENS MORTS EN DEFENDANT LA PATRIE. - Rev.: Dans le haut du champ la Clef et l'Aigle, puis l'inscription: SI LE SEIGNEUR N'EÛT SON PEUPLE ASSISTÉ C'EN ÉTAIT FAIT SANS ESPOIR DE RETOUR. PS CXxiv. Lég.: SOUVENIR DU XII DECEMBRE M DCII * 1840 * (Arg. et br.) Mod., 11 lig.

249. Av.: La Croix fédérale. Lég.: * SOCIÉTÉ FÉDÉRALE DE SECOURS MUTUELS. - Rev.: Une foi. Lég.: FONDÉE A GENÈVE EN MARS 1844. (Br. doré.) Mod.: 14 lig. [LD].

250. Chantier national des Tranchées. Av.: Un ouvrier aux terrassements. Lég.: TRAVAIL NATIONAL. -Rev.: SOUVENIR DES TRAVAUX DES TRANCHÉES FAITS PAR LES OUVRIERS DE LA FABRIQUE DE GENÈVE. 1848. (Métal blanc.) Mod.: 16 lig. Les coins de cette médaille ont été gravés par MM. Moïse Rey et Georges Gleckner.

251. Av.: Un ouvrier dans une attitude différente. Lég.: TRAVAIL NATIONAL. - Rev.: SOUVENIR DES TRAVAUX DES TRANCHÉES FAITS PAR LES OUVRIERS DE LA FABRIQUE EN 1848. Médaille fondue en plomb. Cette pièce unique, du module de 17 lig., se trouve dans notre collection.

252 et 253. Médailles faites en l'honneur des députés à Berne pour les intérêts du commerce, lors des délibérations relatives au tarif des péages de la Confédération. Av.: Les armes de Genève entourées d'un trophée du commerce. Lég.: LES NÉGOCIANTS DE GENÈVE A L. ODIERcazenove (et sur la seconde médaille, a F. BONNETON). - Rev.: Dans une couronne: HOMMAGE DE RECONNAISSANCE DES AMIS DE LA LIBERTÉ COMMERCIALE ET INDUSTRIELLE AUX DÉLÉGUÉS GENEVOIS A BERNE A L'OCCASION DE LA LOI FÉDÉRALE DES PÉAGES EN JUIN 1849. Médailles císelées par M. Bovet. (Vermeil.) Mod.: 25 lig.

VI.

MONNAIES DE GENÈVE.

(Supplément aux frappes précédemment indiquées.)

Monnaies de l'ancien système.

Fort. - Av.: Clef et l'Aigle. Lég.: GENEVA CIVITAS. - Rev.: Croix à fourchette. Lég.: POST TENEBRAS LVCEM OU LVCEN. [R]. Voy. pl. XLVI, fig. 3.

Nous avons vu que la légende, Post tenebras lucem ou spero lucem, entourait à l'origine le Soleil genevois. Nous ajouterons que son emploi, qui n'est point particulier à Genève, paraît d'origine italienne; on la retrouve du moins, suivant l'observation de M. Favre-Bertrand (1), sur plusieurs éditions sorties des presses d'Italie, dans la dernière moitié du quinzième siècle.

On peut encore citer à l'appui de l'usage de cette légende, dans la même contrée, un médaillon qui paraît dater de la Renaissance. L'avers présente la tête d'un empereur, accompagnée de plusieurs inscriptions hébraïques mêlées de caractères grecs et latins. On lit au

revers: POST TENEBRAS SPERO LVCEM FELICITATIS IVDEX DIES VLTIMVS.

D. III.M. Ces cinq dernières lettres paraissent indiquer le millésime 1503. Voy. sur cette pièce, attribuée à tort au huitième siècle, la Revue numismatique, t. I, p. 446.

La devise Post tenebras lux avait été adoptée par les Strasbourgeois protestants; car on lit sur un petit médaillon carré, de 8 lignes de côté et en argent doré: POST. TENEBRAS. LVX. 1517. [M] ; le revers porte: IVBILEVM. ARGENTORATENSE. 1617, et sur une autre médaille d'argent, autour des armes de Strasbourg: LVX. POST. TENEBRAS MD XVII; cette dernière porte encore: † OMNIS TERRA. ADORET DEVM ET PSALLAT EI:, puis au revers: . PRO. RELIGIONIS. CENTVM. ANTE. ANNOS. DIVINITVS RESTITUTE. MEMORIA. NOVIQVE. SECULI. FELICI AUSPICIO S. P. Q. ARGENTOR. F., F. A M DC XVII. CAL. NOVEMB.

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(Arg.) Mod.: 19 lig. [M].

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La légende du Fort dont nous parlons indique une époque qui ne saurait être de beaucoup postérieure à 1548; ce que confirme l'absence de millésime, dont les hôtels de monnaie adoptèrent généralement l'usage, à dater du règne de Henri II (1547-59).

Quatre-deniers. - Voy. p. 77. Le premier arrêt de frappe des quatre-deniers est du 2 mai 1615; ces pièces furent plus tard retirées de la circulation et employées à la frappe de celles de six-sols.

Six-deniers. - Voy. p. 78, frappe de 1752. [S].

Parpaillots. - Voy. p. 78. Perpeloles, parpillioles et parpilioles sont les orthographes les plus employées au seizième siècle pour désigner ces pièces.

Sol. - Voy. p. 80; frappes de 1599. [R].

(1) Rapport sur les travaux de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, p. 15.

PL. XLVI.

Six-sols. - Voy. p. 81; frappe de 1670. [S].

Thaler. - Voy. p. 82. Av.: L'écu de Genève au cimier impérial. Lég.: GENEVA CIVITAS 1561. - Rev.: La croix. Lég.: POST TENEBRAS LVX. Sig.: P. [H, n° 1955 a, t. II, p. 528]. Le thaler de 1561, dont nous avons parlé, p. 83, porte au revers le nom de Jésus dans un soleil (1).

Quadruple-thaler. - Haller cite, sous le n° 1969 a, t. II, p. 529, un quadruple-thaler de Genève, de la grandeur d'un florin d'Allemagne, et dont la tranche fort épaisse portait en gravure: DIEV SVR TOVT. PVIS AMYS DE COEVR + ANTE + GARB. Av.: Les armes de Genève surmontées du Soleil et de la date 1593. - Rev.: L'Aigle impériale (2): Lég.: POST TENEBRAS LVX. Sig.: G.

Ecu-patagon. - Voy. p. 84. L'ordonnance de 1623 fixe la valeur de cet écu à 8 florins. On connaît deux variantes frappées sans millésime, l'une sans signature et l'autre avec la lettre & à la fin de la légende du revers. [H, no 1945, et t. II, p. 528]. Le patagon de 4622 est qualifié de Rixdale de Genève dans l'Ordonnance et instruction

,

(1) Ce dernier insigne se retrouve sur quelques sceaux que nous devons mentionner, tels que ceux de l'Église réformée allemande, portant en légende: ECCLESIA GERMANICA GENEVENSIS + et plus anciennement: ECCLX GENEVENSIS GERMANICE SALVATOR X; celui du recteur de l'Académie, en usage au dix-huitième siècle, le présente également avec la légende: SCHOLE. GENEVENSIS. LVX + , ce dernier se trouve dans la collection de documents genevois de M. Aug. Serre, collection qui renferme aussi le sceau du Comité de sûreté de 1782, dont les empreintes sont devenues d'une extrême rareté; nous avons reproduit ce sceau, qui porte en légende: UNION PRUDENCE FERMETÉ, avec celui de la Bourse Française, remarquable par son sujet, un vaisseau touchant au port, avec la légende: PORTUS. AGITATIS, sous les nos 1 et 2 de la planche XLVI.

(2) L'Aigle éployée ou à deux têtes, qui, jusqu'à la fin du dix-huitième siècle, fut employée comme armoiries de Genève impériale, se retrouve sur de trèsanciens monuments orientaux et sur des monnaies de Malek es-Salah Mahmoud, frappées en 1217. Ce fut en 1345 qu'elle apparut en Occident; à cette époque, Louis de Bavière épousa Marguerite de Hollande, qui lui apporta cette province en dot; on pense que c'est à cette circonstance qu'est dû l'usage de l'Aigle double, que Louis employa comme roi sur ses monnaies, mais qu'empereur il abandonna pour l'Aigle à une tête, qui, ainsi que nous l'avons dit, fut presque exclusivement employée par les empereurs jusqu'au milieu du quinzième siècle. (Voy. un mémoire de M. de Longpérier, inséré dans la Revue archéologique de 1845, p. 80.)

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