de la tour du nord, accompagnant le mot CARCER, écrit en caractères du treizième siècle [pl. XXIV, fig. 2]; au pied de la tour méridionale on retrouve les mêmes armes [fig. 5] avec une inscription indiquant que c'est peu après 1510 qu'elles y ont été placées (1). Plusieurs cloches et certains livres imprimés du quinzième siècle (2) présentent aussi les armes de l'évêché qui se retrouvent encore dans les sceaux de l'official (3), et dans celui des vicaires administrateurs pendant la vacance du siége ou la minorité du prince, la figure que nous donnons de ce dernier [fig. 3 (4)], est prise sur des actes de 1444 à 1532 (5): au revers des plus anciennes empreintes on trouve le contrescel no 4 appliqué trois fois. (1) Voy. Descript. monumentale de l'église de Saint-Pierre, p. 8. (2) Voy. Missale ad usum Gebennensis dyocesis, 1491. (3) Spon, Hist. de Genève, gravure n° 28, et Pièces hist. des Archives de Genève, no 420, vidimus de 1455. (4) La gravure de ce sceau se trouve dans l'Hist. de Genève, de Spon, gravure n° 43. Cet ouvrage reproduit plusieurs des sceaux de l'administration épiscopale; mais ils sont en général dessinés d'une manière si peu fidèle, qu'ils ne peuvent donner que des idées fausses et incomplètes des originaux. (5) Arch. de Genève, Pièces hist., nos 563 à 1073. Cette dernière, datée du 20 novembre 1532, est un acte par lequel les syndics prennent la direction de l'hôpital et de la chapelle du pont du Rhône, acte approuvé par le vicaire Aymon de Gingins, qui y apposa le sceau dont nous parlons. Les deux premières de ces pièces, du 8 décembre 1444 et du 21 juin 1445, offrent les sceaux empreints sur cire rouge et suspendus sur simple queue de parchemin. En parlant des sceaux de l'official (voy. ci-après chapitre v), nous dirons quelques mots d'un sceau circulaire portant le buste de saint Pierre, avec les clefs en sautoir, et qui fut souvent employé à sceller les actes de l'administration épiscopale et quelquefois les commissions du Chapitre. CHAPITRE II. TABLE CHRONOLOGIQUE ET ARMORIAL DES ÉVÊQUES. Suivant certaines traditions légendaires, c'est aux temps apostoliques qu'il faut remonter pour trouver l'origine du christianisme dans nos contrées: Paul, l'apôtre des Gentils, passant, dit-on, à Genève pour se rendre dans les Gaules, où il fonda l'Église de Vienne, y jeta les premières semences de la vérité; dans le même temps, saint Pierre évangélisait le Valais, plus tard, les disciples des Apôtres travaillèrent à l'avancement du christianisme à Genève, où, dès le premier siècle, un évêché aurait été établi. SAINT NAZAIRE, disciple de saint Pierre, en fut, dit-on, le premier titulaire; il souffrit le martyre à Milan, sous l'empire de Néron, avec saint Celse, jeune Genevois qui avait été l'un de ses premiers prosélytes. La tradition ajoute que saint Nazaire eut pour successeurs : DOMNELLUS, qui vivait en 132, PELLEGRINUS, HYGINUS, envoyé à Genève par le pape Sixte I, FRONZE, qui d'abord avait été grand-prêtre d'Apollon, et qui fut converti par saint Pélerin passant à Genève, TÉLESPHORE et TIBURNE. L'existence de ces premiers pasteurs de l'Eglise de Genève est fort douteuse, et leur épiscopat appartient plus à la Légende qu'à l'Histoire. Une ancienne Bible, placée dans l'église cathédrale de Genève, contenait autrefois un rôle des évêques qui commençait par ces mots : GENEVENSIS ECCLESIA A DISCIPULIS APOSTOLORUM PARACODO ET DIONISIO FUNDATA, VIENNENSIS EPISCOPIS. Or il est prouvé que ces deux prélats ont vécu entre les années 350 et 370, époque qui paraît historiquement être celle de l'établissement du christianisme chez nous. Nous ajouterons qu'antérieurement à l'an 381 on ne rencontre dans les souscriptions des conciles le nom d'aucun évêque de Genève. Dans la liste qui va suivre, nous prendrons pour guide dans les temps anciens le rôle transcrit sur la Bible dont nous venons de parler, en comblant certaines omissions et y rectifiant quelques erreurs évidentes. I. DIOGENUS. Premier évêque du rôle de la Bible de l'église de Saint-Pierre, écrit sous les successeurs immédiats de Charlemagne, et conservé par Bonivard dans le manuscrit autographe des Chroniques (Bibliothèque publique de Genève, msc. fr., no 138). - 3e du Manuale Diocesis genevensis, imprimé à la fin du Rituale romanum, Anneci, 1747 (1). - 2e des Mémoires pour l'histoire ecclésiastique du diocèse de Genève, etc., par Besson, curé de Chapeiry. A Nancy (Anneci), 1759 (2).- 9e du rôle donné par Lévrier, dans sa Chronologie des comtes de Genevois, Orléans, 1787 (3). - 1er du rôle inséré par Picot en tête de son Histoire de Genève, Genève, 1811. Cet évêque vivait à la fin du quatrième siècle, en septembre 381 il souscrivit au concile d'Aquilée en ces termes : Diogenus Episcopus Genuensis. II. S. ISAACUS. Omis dans le rôle de Saint-Pierre. - 12e du Manuale. - 9e de Besson. 20e de Lévrier. - 9e de Picot. Saint Isaac était contemporain de l'évêque d'Octodorum (Martigny), Théodore, qui assista en 381 au concile d'Aquilée, il vivait par conséquent à la fin du quatrième siècle. Saint Eucher (434 + 454) le cite comme étant l'auteur des détails du martyre (1) Les deux premiers de ce catalogue sont SAINT NAZAIRE et SAINT PARACODE. er (2) SAINT PARACODE est le premier évêque de la liste de Besson. (3) Voici les huit premiers évêques de Genève, suivant Lévrier : 1C, SAINT NAZAIRE, martyr; 2o, DONELLUS; 3o, HYGINUS; 4o, FRONZE; 5o, TIBURNE; 6o, DOMNUS; 7o et 8o, DENIS et PARACODUS. de la légion thébéenne, et il en parle comme ayant vécu deux générations avant lui (1). III. DOMINIUS. 2e de Saint-Pierre. 4e du Manuale. - Ze de Besson. - 10e de Lévrier. 2e de Picot. Ze de Saint Pierre. IV. S. SALONIUS I. 50 du Manuale. - Retranché par Besson. - 11o de Lévrier. - Ze de Picot. Ce saint prélat, que Bonivard, le Manuale, Besson et d'autres auteurs nomment par erreur Salvianus, souscrivit au concile d'Orange, tenu en 441; suivant le martyrologe d'Adon, il mourut à Genève le 28 septembre (2). V. CASSIANUS. 4e de Saint-Pierre. 6e du Manuale. - Retranché par Besson (3). -12e de Lévrier. 4e de Picot. VI. ELEUTHERIUS. Se de Saint-Pierre. - 7e du Manuale. - 4e de Besson. 13e de Lévrier. Se de Picot. M. Dunant, dans ses chroniques de Bonivard, et M. Picot, dans (1) Voy. Baulacre, Journal Helvétique, mai 1749, p. 426 et 431. (2) Baulacre, Journal Helvétique, mai 1749, p. 428, et Sirmond, Concilia antiqua Galliæ, t. I, p. 75. (3) Besson donne pour raison de l'exclusion de Salvien et Cassien des tables épiscopales, que ces prélats furent élus simultanément par des partis opposés et que cette double élection fut annulée par le pape. Nous rétablissons ces évêques d'après l'autorité du rôle de Saint-Pierre, son histoire de Genève, font suivre Eleutherius par un évêque GREGORIUS, qui ne se trouve ni dans les copies authentiques du rôle de saint Pierre, ni dans le Manuale, non plus que dans l'ouvrage de Besson. VII. THEOLASTUS. 6e de Saint-Pierre. - Omis dans le Manuale. Lévrier. - 7e de Picot. 50 de Besson. 14e de Ce prélat vivait en 475, époque où l'hérésie arienne com mençait à s'introduire dans l'Eglise de Genève (1). VIII. FRATER. 7e de Saint-Pierre. - 9e du Manuale. - 6o de Besson. - 15e de Lévrier. 8o de Picot. IX. PALLASCUS (2). 8e de Saint-Pierre. - 10e du Manuale. - 7e de Besson. 16e de Lévrier. 10e de Picot. Χ. DOMITIANUS I. Omis dans le rôle de Saint-Pierre. -11e du Manuale. 21e de Lévrier. 11e de Picot. 11e de Besson. Sous l'épiscopat de cet évêque, et environ l'an 502, Sedeleube dont rien n'infirme l'authenticité et dont plusieurs découvertes modernes ont sanctionné la valeur historique. (1) Baulacre, ouvrage cité, p. 430. (2) Besson donne pour successeurs à Pallascus: THEOPHILE, SAINT ISAAC (dont nous avons parlé comme second évêque), et MAXIMILIEN. Lévrier fait suivre le même Pallascus par NICEPHORE, HORMISDAS E THEOPHILE. |