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CRITIQUE ET MILITAIRE

DES

GUERRES DE LA RÉVOLUTION.

NOUVELLE ÉDITION,

RÉDIGÉE SUR DE NOUVEAUX DOCUMENS, ET AUGMENTÉE D'UN GRAND NOMBRE DE CARTES ET DE PLANS ;

PAR LE LIEUTENANT-GÉNÉRAL JOMINI,

Aide-de-camp général de S. M. L'EMPEREUR DE RUSSIE, grand'croix de plusieurs ordres.

TOME SECOND.

CAMPAGNE DE 1792.

A PARIS,

CHEZ ANSELIN ET POCHARD,

SUCCESSEURS DE MAGIMEL,

LIBRAIRES POUR L'ART MILITAIRE, rue Dauphine no 9.

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Emplacement des forces des deux partis.

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La guerre étant déclarée, Dumouriez présente un plan défectueux pour l'invasion de la Belgique. Déroute des Français devant Mons et Tournay. Le corps de Lafayette arrive à Philippeville, se rapproche de Maubeuge et soutient un combat contre Starray. Entreprise mal conçue de Luckner sur Courtray et Furnes. Les Russes entrent en Pologne. Les troupes prussiennes s'avancent sur le Rhin.-Manifeste imprudent du duc de Brunswick.- Les Français en sont indignés. Journées du 20 juin et du 10 août. — Le Roi est prisonnier au Temple. Fuite de Lafayette.-Dumouriez prend le commandement en chef. Le Conseil exécutif ordonne la concentration des forces dans l'Argonne. - Le roi de Prusse après avoir soumis Longwy et Verdun, entraîné par les conseils des émigrés passe la Meuse, et s'avance sur Châlons: sa précipitation loin de sauver Louis XVI en accélère la chute.— Le tocsin sonne à Paris pour appeler les volontaires aux frontières. Massacres des 2 et 3 septembre. La république est proclamée. Dumouriez tourné par les Prussiens tient ferme.

dans l'Argonne et se réunit à Kellermann et aux renforts tirés du Nord. Canonnade de Valmy. - Les Alliés dégoûtés par ce simulacre de combat et par les maladies, effrayés de voir les promesses des émigrés dénuées de fondement, prennent le parti de la retraite et sont trop heureux de l'exécuter. — Custine profite du départ des Autrichiens pour déboucher de Landau sur Mayence, dont il s'empare au moyen des intelligences qu'il s'est ménagées. - Le duc Albert avec l'armée des Pays-Bas bombarde Lille sans succès. - Embarras des Prussiens; ils s'en tirent par une retraite précipitée sur Coblentz. les poursuivre et de couper les Autrichiens en Belgique, fait un grand détour pour aller attaquer de front le duc Albert vers Mons. - Le roi de Sardaigne ayant accédé le 12 juillet à la coalition, Montesquiou soumet la Savoie, et Anselme envahit le comté de Nice.

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Dumouriez, au lieu de

CHAPITRE V.

Premières opérations des armées du Nord, du Centre et du Rhin.

L'ASSEMBLÉE NATIONALE, décidée à relever le gant qu'on lui avait jeté par la déclaration de Pilnitz, ordonna la formation de quatre armées.

Au Nord, le maréchal Rochambeau commandait, de Dunkerque à Philippeville, 40 mille hommes, 8 mille chevaux.

Au Centre, le général Lafayette avait 45 mille hommes et 7 mille chevaux, chargés de la défense entre Philippeville et la Lauter.

Le maréchal Luckner, avec 35 mille hommes d'infanterie et 8 mille de cavalerie, observait le

cours du Rhin depuis sa sortie de la Suisse jusqu'à Lauterbourg.

Au Midi, le général Montesquiou avec 50 mille hommes, devait observer les Alpes et les Pyrénées; mais cette dernière armée n'était pas rassemblée, et se trouvait encore répandue dans les garnisons de l'intérieur et de ces deux frontières. La divergence et l'éloignement des ailes de ce commandement, indiquent assez qu'à cette époque on ne craignait encore rien des Cours de Turin et de Madrid.

Ces armées, imposantes seulement sur les tableaux d'organisation, devaient encore s'affaiblir de moitié pour mettre des garnisons dans les places, dès l'instant où elles étaient restreintes à la défensive. D'ailleurs, les troupes excitées par les agitateurs, comme on l'a vu au chapitre IV, éprouvaient tous les funestes effets de l'esprit d'insubordination, si imprudemment introduit parmi elles.

Le maréchal Rochambeau s'était empressé de prendre des mesures pour la défense des frontières qui lui étaient confiées. Les places de première ligne furent mises en bon état, et des camps retranchés établis à Sedan, Maubeuge et Dunkerque, couvrirent les ailes et le centre de ce front d'opérations.

Malgré leurs dispositions hostiles, les cabinets Mesures de: européens n'avaient fait aucun préparatif se

alliés.

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