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» Prusse, sont résolues d'agir promptement, d'un > mutuel accord, avec les forces nécessaires pour ob» tenir le but proposé en commun. En attendant, elles › donneront à leurs troupes, les ordres convenables » pour qu'elles soient à portée de se mettre en activité. » Donné à Pilnitz, le 27 d'août 1791.

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On a prétendu qu'il fut encore signé le 26 août six articles secrets, dont nous allons donner le sommaire, en laissant au temps à dévoiler le secret qui plane encore sur l'histoire de ces négociations.

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Les deux puissances se concerteront, est-il dit, » pour prendre les mesures les plus efficaces, pour le maintien des traités qui subsistent avec la France, › et pour les représentations à faire à la nation Française; elles inviteront tout l'Empire à concourir à » ces mesures, en cas que des représentations amicales » restassent sans effet. (Art. 1.)

» On s'entendra avec la cour de Pétersbourg, pour » assurer à l'électeur de Saxe le trône de Pologne. (Art. 2.)

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» Elles s'entendront entre elles, et avec les autres

⚫ intéressés, pour faire quelques échanges de terri

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toire, en observant l'ordre prescrit par la constitution germanique. (Art. 3.)

» Elles se concerteront pour la diminution respective de leurs armées, dès que leurs rapports avec d'autres puissances étrangères le permettront. (Art. 4.)

Le roi de Prusse promet, à l'archiduc François,

» sa voix pour son élection, comme roi des Romains; » il ne s'opposera pas à ce qu'il soit pourvu, d'une » manière conforme à la constitution germanique, à » l'établissement de l'un ou de l'autre des Archiducs. (Art. 5.)

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L'Empereur s'emploiera pour faire avoir au roi de Prusse, les villes de Dantzig et de Thorn; le roi de ▾ Prusse interviendra auprès des puissances maritimes, » pour qu'elles accèdent aux modifications désirées dans >> la convention de La Haye, du 10 décembre 1790. (Art. 6.)

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N° 3.

Pièces relatives à l'acceptation de la constitution par le Roi, et à la protestation des princes.

Le Roi signifia le 13 septembre, à l'assemblée nationale, qu'il avait accepté la constitution, sa lettre est un modèle de raison et de sagesse,

Il donna la même communication à toutes les cours. Les princes avant d'être informés de ces événemens, adressèrent de Coblentz, au Roi, une protestation qui semble rédigée dans l'intention de l'en empêcher.

Nous présenterons ici un extrait de cet acte mémorable; le lecteur appréciera s'il est sans réplique, et si les vues de politique extérieure qu'il renferme, sont plus saines que celles des meneurs de l'assemblée.

Lettre des Princes au Roi.

Lorsque l'assemblée, qui vous doit l'existence, et qui ne l'a fait servir qu'à la destruction de votre pouvoir,

se eroit au moment de consommer sa coupable entreprise; lorsqu'à l'indignité de vous tenir captif au milieu de votre capitale, elle ajoute la perfidie de vouloir que vous dégradiez votre trône de votre propre main; lorsqu'elle ose enfin vous présenter l'option, ou de souscrire des décrets qui feraient le malheur de vos peuples, ou de cesser d'être Roi. Nous nous empressons d'apprendre à Votre Majesté que les puissances dont nous avons réclamé pour elle le secours, sont déterminées à Ꭹ employer leurs forces, et que l'Empereur et le roi de Prusse viennent d'en contracter l'engagement mutuel. Le sage Léopold, aussitôt après avoir assuré la tran-` quillité de ses états et amené celle de l'Europe, a signé cet engagement à Pilnitz, le 29 du mois dernier, conjointement avec le digne successeur du grand Frédéric ; ils en ont remis l'original entre nos mains; et pour le faire parvenir à votre connaissance, nous le ferons imprimer à la suite de cette lettre, la publicité étant aujourd'hui la seule voie de communication dont vos cruels oppresseurs n'aient pu nous priver.

Les autres cours sont dans les mêmes dispositions que celles de Vienne et Berlin. Les princes ét états de l'Empire ont déjà protesté, dans des actes authentiques, contre les lésions faites à des droits qu'ils ont résolu de soutenir avec vigueur. Vous ne sauriez douter, Sire, du vif intérêt que les rois Bourbons prennent à votre situation; leurs Majestés catholique et sicilienne en ont donné des témoignages non équivoques. Les généreux sentimens du roi de Sardaigne, notre beau-père, no peuvent pas être incertains. Vous avez droit de compter sur ceux des Suisses, les bons et anciens amis de la

France. Jusques dans le fond du Nord, un Roi magnanime veut aussi contribuer à rétablir votre autorité; et l'immortelle Catherine, à qui aucun genre de gloire n'est étranger, ne laissera pas échapper celle de défendre la cause des souverains.

Il n'est point à craindre que la nation britannique, trop généreuse pour contrarier ce qu'elle trouve juste, trop éclairée pour ne pas désirer ce qui intéresse sa propre tranquillité, veuille s'opposer aux vues de cette noble et irrésistible confédération.

Ainsi dans vos malheurs, Sire, vous avez la consolation de voir les puissances conspirées à les faire cesser, et votre fermeté dans le moment critique où vous êtes, aura pour appui l'Europe entière.

Ceux qui savent qu'on n'ébranle vos résolutions qu'en attaquant votre sensibilité, voudront sans doute vous faire envisager l'aide des puissances étrangères comme pouvant devenir funeste à vos sujets; ce qui n'est que vue auxiliaire, ils le travestiront en vue hostile, et vous peindront le royaume inondé de sang, déchiré dans toutes ses parties, menacé de démembremens. C'est ainsi, qu'après avoir toujours employé les plus fausses alarmes pour causer les maux les plus réels, ils veulent se servir encore du même moyen pour les perpétuer: c'est ainsi qu'ils espèrent faire supporter les fléaux de leur odieuse tyrannie, en faisant croire que tout ce qui la combat, conduit au plus dur esclavage.

Mais, Sire, les intentions des souverains qui vous donneront des secours, sont aussi droites, aussi pures que le zèle qui nous les a fait solliciter: elles n'ont rien d'effrayant ni pour l'état ni pour vos peuples. Ce n'est

point les attaquer, c'est leur rendre le plus signalé de tous les services, que de les arracher au despotisme des démagogues et aux calamités de l'anarchie. Vous vouliez assurer plus que jamais la liberté de vos sujets, quand des séditieux vous ont ravi la vôtre: ce que nous faisons pour parvenir à vous la rendre, avec la mesure d'autorité qui vous appartient légitimement, ne peut être suspect de volonté oppressive. C'est au contraire. venger la liberté, que de réprimer la licence; c'est affranchir la nation, que de rétablir la force publique sans laquelle elle ne peut être libre. Ces principes, Sire, sont les vôtres; le même esprit de modération et de bienfaisance qui caractérise toutes vos actions, sera la règle de notre conduite : il est l'ame de toutes nos démarches auprès des cours étrangères ; et dépositaires de témoignages positifs des vues aussi généreuses qu'équitables qui les animent, nous pouvons garantir qu'elles n'ont d'autre désir, que de vous remettre en possession du gouvernement de vos états, pour que vos peuples puissent jouir en paix des bienfaits que vous leur avez destinés,

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Le plus sacré des devoirs, Sire, ainsi que le plus vif attachement nous portent à mettre sous vos yeux toutes ces conséquences dangereuses de la moindre apparence de faiblesse, en même temps que nous vous présentons la masse des forces imposantes, qui doit être la sauvegarde de votre fermeté.

Nous devons encore vous annoncer, et même nous jurons à vos pieds; que si des motifs qu'il nous est im

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