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auxiliaires. Le Rapporteur a ensuite comparé ce Plau avec celui du Comité qui s'en ecarte peu; mais qui reduit à 50 mille en temps de paix, le nombre des auxiliaires,

L'Assemblée Coloniale de Saint-Domingue. a pris un Arrêté, par lequél elle déclare qu'elle ne reconnoîtra d'autres principes. constitutifs de la Colonie, que ceux décrétés dans son sein et sanctionnés par le Roi, c'està-dire, sans aucun concours de l'Assemblée Nationale. On voit que c'est-là précisément la marche que suivirent les Insurgens de l'Amérique Angloise : ils refusoient de re-. connoitre la Suprématie du Parlement; on leur déclara la guerre pour les y forcer. M. Barnave a aujourdi justifié les principes, du Parlement Anglois, en écartant même la lecture de l'Arrête de Saint-Domingue; lecture que sollicitoit M. de Cocherel. Les Assemblées Provinciales de la Colonie ne partagent point, dit-on, les sentimens de l'Assemblée générale.

DU JEUDI, SÉANCE DU SOIR.

A l'évasion de M. de Bonne - Savardin quelqu'un aura pu croire que ce prisonnier et les complices de sa fuite, étoient montés en voiture en sortant de l'Abbaye, pour gaguer sans délai les frontières du Royaume. Point du tout cet étrange Coaspirateur est resté froidement aux environs de Paris; il est ensuite parti de Paris même; et son signalement donné, il a parcouru la route de Châlons-sur-Marne, où il a été arrêté, dans la voiture et la compagnie de M. l'Abbé de Barmond, Député de Paris à l'Assemblée Nationale. Cette nouvelle à été annoncée ce soir par M. le Président; les Secrétaires

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ont fait lecture du Proces-verbal. Voici les faits:

« M. Mestre, Capitaine de la Garde Nationale, avoit eu vent de la retraite de M. de Bonne dans une maison de campagne, à sept lieues de Paris. Des soupçons s'étant répaudus, M. de Bonne fut obligé de quitter cette solitude; il demanda un asile à M. l'Abbé de Barmond, qui le fit venir dans sa maison, vieille rue du Temple. Plusieurs » jours s'écoulerent dans le plus grand secret; cependant l'arrivée de l'inconnu avoit fait naitre dans ce voisinage les mêmes soupçons. M. Mestre et M. Julien, Aide de Camp de M. de la Fayette, en furent avertis par un quidam, qu'on croit être domestique de M. de Barmond; mais pendant qu'ils se muniasoient de pouvoirs, M. l'Abbé de Barmond partit en chaise de poste, emmenant avec lui M. de Bonne et M. Eggs, Fédéré, Député par la Garde Nationale d'Obernheim. Les Aides de Camp suivirent la voiture, qu'ils rencontrerent sur le chemin de ChâTons-sur-Marne. M. Julien prit les devans, et pria le Maitre de Poste de Châlons de ne point donner de chevaux jusqu'à ce qu'il eût averti la Municipalité. Sur ce refus de fournir des chevaux, les trois voyageurs cheminent vers l'Hôtel-de-Ville, porter leurs plaintes; mais, au milieu de leur ronte, un détachement de la Garde Nationale les enveloppa, et les escorta jusqu'à l'Hotel de Ville. Perquisition severe fut faite de leurs papiers; on ne leur trouva que deux paquets, l'un contenant trois volumes d'une Histoire de Voyage, le second de lettres à M. le Cardinal de Rohan, dont M. Eggs étoit porteur. "

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La lecture du procès-verbal d'arrestation a été précédée d'une lettre de M. P'Abbé de Barmond. « C'est à la seule sensibilité, .dit-il, que M. de Bonne a dû cet asyle, «qu'il m'avoit demandé jusqu'à Strasbourg seulement. Il n'étoit plus entre les mains du Comité des Recherches. Le Procureur, de la Commune avoit fait sa dénonciation au Châtelet: il n'étoit pas encore au Châtelet, puisque le Procureur de la Com"mune n'avoit pas conclu à le décréter. J'ai « été touché de son sort: qui ne l'eût

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« à ma place? Je déclare sur mon honneur, que je n'avois pas connu M. de Bonne avant qu'il s'adressât à moi pour cet objet. "Il est dans cette affaire mille détails don't ne Lettre n'est pas susceptible. Je supplie l'Assemblée de me mander auprès d'elle. Il faut en convenir; ces raisons de M. de Barmond ne l'excusent guères; elles étoient peu propres à désarmer l'Assemblée, justement irritée de voir un de ses Membres soustraire un Prisonnier à la justice des Lois. Quant à M. Eggs, il paroît constant que le hasard seul l'avoit jeté dans cette Compagnie; qu'il n'étoit instruit de rien, et ne connoissoit pas M. de Bonne.

Le Décret à prendre sur cette affaire a occasionné une foule de débats, de proposious violentes fort applaudies, de propositions modérées, rejetées avec emportement. En vain, M. l'Abbé d'Eymar a observé que M. Eggs, absolument étranger à cette évasion, avoit obtenu, à sa seule sollicitation une place dans la voiture de M. Barmond; qu'on pouvoit s'assurer de sa personne, mais qu'il ne méritoit pas d'être traduit comme criminel, dans les prisous

de l'Abbaye; qu'à l'égard de M. de Barmond, it suffisoit de le mander à la Barre. Un Décret combiné de M. Barnave a prévalu sur toutes les observations, et a été adopté en ces termes :

Le Sieur de Barmond, Député à l'Assemblée Nationale, et les Sieurs Eggs et Bonne-Savardin seront conduits séparément, et par les Gardes Nationales, pour être, les Sieurs Eggs et Bonne-Savardin, déposés séparément dans les prisons de Paris, et le Sieur de Barmond dans sa maison, jusqu'à ce qu'après l'avoir entendu, il ait été statué à son égard par l'Assemblée Nationale. »

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Le Sieur de Riolles, détenu à Lyon, sera conduit dans les prisons de Paris, également par les Gardes Nationales, et les pieces saisies sur lui seront apportées au Comité des Recherches."

DU VENDREDI 30 JUILLET.

Un décret rendu sur la proposition de M. Merlin, député de Douay, ordonne aux Etats du Cambrésis de cesser dès ce moment toutes fonctions, et de remettre leur inventaire au Directoire du Département du Nord.

L'on a décrété immédiatement après l'inventaire des Capucins de la rue Saint Honoré, les mêmes qui, avant qu'il fût question de la propriété des biens ecclésiastiques, avoient deja partagé leur cloître, et cédé leur jardin aux besoins de l'Assemblée. Il leur est ordonné de déloger sur le champ, pour faire place aux Archives Nationales.

M. de Menou a annoncé la révocation des ordres donnés par les Ministres pour le pas-sage des Troupes Autrichiennes.

L'on est entré ensuite en discussion sur le

-plan d'Organisation Militaire arrêté au Conseil du Roi, et soumis à l'Assemblée par le Comité Militaire, qui y a ajoute ses observations. Le Conseil du Roi et le Comité s'accordent à fixer à 250,000 hommes le pied de guerre.

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Ces 250,000 hommes paroissent au Ministre devoir être composés de 40,000 hommes de Cavalerie, 14,000, d'Artillerie, et 160,coo d'Infanterie, et 36,coo de réserve : total, 250,000. Je ne pense pas, ajoute-t-il, que le nombre d'hommes à cheval et d'Artilleurs puisse être réduit au-delà du quart, pendant la paix. Quant à l'Infanterie, elle peut être réduite dans une proportion double de la Cavalerie. D'après ces principes, une armée de 250,000 hommes pourra supporter une réduction de 10.coo hommes de Cavalerie, de 4,000 homes d'Artillerie, de 50,000 d'Infanterie, de 26,000 de réserve to al, 100,000 hommes ; ce qui laissera l'armée, en temps de paix, à 150,0co hommes; mais il faudra que 100,000 hommes d'auxiliaires soient toujours prêts à y être incorporés au moment de la guerre.

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Le Comité Militaire propose 153,849 hommes; différence légère qui résulte de celle qu'il établit dans la formation intérieure du Corps de l'armée.

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Aujourd'hui, l'on a mis ce plan en dise cussion. M. de Froment a combatta, en homme du métier l'établissement des Troupes auxiliaires; Corps qui pouvant être payés pendant 20 années sans faire de service, offroient une dépense considérable et inutile, qui enleveroient à l'armée active tous ses Soldats an bout de 6 ans de service, pour lui rendre des hommes vieux, inexercés, indisciplines, qui chargeroient l'Etat de

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