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& c'eft pour celà que ces deux affaires n'avancérent pas outre, & tout fut peu après entierement interrompu par la guerre, que la France commença dans l'année 1672, après avoir chaffé derechef deux ans auparavant le Duc de Lorraine de tous fes Pays.

VI. Cette guerre fut la pre- La guerre miere, dans laquelle les 7. Pro- de l'an vinces Unies des Païs-Bas ref- 1672 où la fentirent les funeftes effets de fervit de la France fe l'acquifition, que la France a commodité, voit faite par la paix de Mun- que l'acqui fter, puifque cette acquifition on faite par la paise ayant approché cette Couronne de Munter bien près du Rhin, & lui ay- lui avoit ant donné l'occafion de tirer dans Procurée, fes Interêts quelques Princes les 7. Prod'attaquer d'Allemagne Voifins des Provinces-Unies vinces - Unies, elle trouva le par le dos d moyen d'attaquer cette Illuftre leur grando Republique par le dos, & de la perte, reduire dans un état, qui eft connu de tout le monde, & qui la mit alors à deux doits de fa perte, dont elle fut pourtant fau

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véc:

véc par l'affiftance de l'Empe reur, l'exemple duquel fut fuivi de tout l'Empire, qui prit unanimement part à cette guerre. Et comme le Roi de France remarqua auffi, que l'occupationdu Comté de Bourgogne lui feroit très utile, pour le faciliter d'autant mieux les moyens, defaire tout d'un coup, & en plufieurs endroits, des irruptions fubites & imprevues, avec des forces confiderables, dans l'Empire, & pour tenir en mêmetemps les louables Cantons Suiffes dans le refpect, & les empê cher par là de fonger à des Alliances avec l'Empire & d'autres Puiflances; il s'en empara dans cette guerre, comme il avoit déja fait dans celle qui avoit precedé la paix d'Aix la Chapelle de l'année 1668, & bien qu'il l'eût reftitué par ladite paix, il fe le fit pourtant ceder par la paix de Nimegue de Pan 1678. par laquelle cette guerre fut finie.

VII. Come

France.

. VII. Comme l'on étoit con- La paix de venu dans cette Paix, (qui à l'é- Nimegue de l'an 1678. gard de l'Empereur,& de l'Em- mais nullepire fut faite quelques mois a- ment execu près celle des autres Alliés, c'eft rée par la à dire le 5. de Février l'an 1679.) & particulierement dans le 2. & 27. Article, que le traité de Munfter devoit faire (NB.) le fondement inébranlable de la Tranquillité publique, devant pour celà être rétabli dans tous, & chacun de fes points, auxquels il n'étoit pas (NB. Yexpreffément derogé par cette paix de Nimegue, laquelle derogation ne confiftoit pourtant que dans quelque changement, qu'on avoit fait à l'égard de Philipsbourg, que l'Empereur, & l'Empire devoit garder contre la teneur de la paix de Munfter an lieu de Fribourg, qu'on ceda à la France. Ainfi P❜on efpera de nouveau, que tout feroit executé felon cette paix de Munster, mais au lieu de celà, l'on vit encore la même année prefenter de la part de plufieurs Qz

Prin

La produc

de Réu

Princes, & Etats de l'Empire une quantité de Memoires à la Diette de Ratisbonne, qui contenoient des plaintes, que la France ne vouloit pas executer le traité, mais y contrevenoit continuellement, en s'emparant même nouvellement des places par force, de forte que l'Empire, & fes Membres n'ont pas eu le moindre fruit de cette paix. Les conditions fous lesquelles le Duc de Lorraine devoit être reftitué par la même paix, étant outre celà fi dures, & fi peu convénables à un tel Prince, que le Duc aima mieux de ne les point accepter fous un tel joug, & de preferer l'exil.

VIII. Mais on pouffa de la tion de tant part de la France la pointe plus. nions fon- loin. Dans l'année 1680. appadées fur la rurent déja ces grands arrêts de paix de Reunions, avec lefquels le Con Muafter,& feil de Brifac & les Parlemens de

de Nime

gue, mais Mets & de Befançon furent ocJelon une cupés. Les premiers étoient très finiftre ceux dûdit Confeil de Brifac du

tes les Réu

du Parle

ment de

22. du mois de Mars & du 9. interpréta d'Août, dans lefquels on fit vio- tion, ou les lence au fens literal de la paix de alleguées raisons fone Munster, & tira fous la Souve- qui detruiraineté Royale tous les Princes, Jent entieComtes & Etats de l'Empire fi- rement toutués dans l'Alface, y compris les nions, tant dix Villes Imperiales, qui re- celles qui .connoiffent la Prefecture, bien Jont faites. que le Roi Très-Chrêtien les eût laiflé joüir (à l'exception defdi- Merz, S tes dix Villes Imperiales, aux- de Besanquelles l'on avoit fait depuis l'an- fon, que née 1661. beaucoup de tort à fent faires. celles qui l'occafion de leur ferment) d'u- en Alsace ne liberté & immediateté entic- de la Cham bre de Brie re depuis la paix de Munster, ce qui faifoit déja 32. ans. Les deux Parlemens de Metz & de Befançon continuérent dans cette methode de reünir, & fonderent leurs Reunions fur le prétexte de Vaffelage des trois Evêchés, du Comté de Bourgogne, & du Duché de Barr, dont à l'égard. des premiers la France avoit dê ja tenté faire un effai dans l'an née 1662, comme il eft dit cia deffus

Sac.

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