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qui puiffent faire efpérer raifonnablement, qu'on ne fera pas obligé de les reprendre après un petit intervalle de temps, dequoi les exemples, & le peu de durée des Traitez de Paix précédens leur font peur. Cependant Leurs Hautes Puiffances font prêtes d'entrer, conjointement avec leurs Alliez, dans toutes les voyes juftes & néceffaires, qui peuvent conduire à une Paix générale; mais celle des Conferences proprofées, fans avoir un éclairciffement plus particulier des intentions de Sa M.T. C., ne leur paroît pas propre à la fin qu'on fe propofe, comme elle ne l'a pas paru auffi à Sa M. la R. de la G. B.; jufques ici ne leur ayant pas été faite aucune ouverture fuffilante, pour qu'elles ayent cru la devoir communiquer à leurs Alliez; fachant bien, qu'ils n'y trouveroient aucune fatisfaction. C'eft pourquoi il fau dra fonger à des moyens plus convenables pour parvenir à ce grand but; à quoi Leurs Hautes Puiffances donneront les mains, quand elles y verront un plus grand jour; la fincérité de leurs intentions pour la Paix étant affez connuë. Nous avons l'honneur d'informer Vôtre Alteffe Ele&torale de leurs fentimens, & celui de

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l'affurer, que nous fommes avec beaucoup

de refpect,

MONSEIGNEUR,

De Votre Alteffe Electorale,

Les très-humbles & très-
obéïffans Serviteurs.

Etoit Signé, FERDINAND van
COLLEN. CUPER.

Réponse du Prince & Duc de Marlborough à l'Electeur de Bavière.

MONSIEUR,

Ayant communiqué à la Reine ma Maîtreffe ce que Vôtre Alteffe Electorale m'a fait l'honneur de m'écrire par la Lettre du 21. du mois paflé, des intentions du Roi Très-Chrêtien, de chercher les moyens à rétablir la tranquilité de l'Europe par des Conférences à tenir pour cet effet entre des Députez de part & d'autre; Sa Majefté m'a ordonné de répondre à Vôtre Alteffe Electorale, que c'eft avec plai

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fir qu'Elle apprend les inclinations du Roi à prêter les mains pour parvenir à une Paix folide & durable avec tous les Allicz. Comme cela a été le feul but qui a obligé Sa Majefté à continuer cette Guerre jufques à prefent, auffi fera-t-Elle bien aife de la finir de concert avec fes Alliez, à des conditions, qui les puiffent mettre à l'abri de toutes apprehenfions d'être obligez à reprendre les Armes après un petit intervalle, comme il eft arrivé dernie rement. Sa Majefté veut bien auffi que je déclare, qu'Elle eft prête d'entrer conjointement avec tous les Hauts-Alliez dans des mefures juftes & néceffaires pour parvenir à une telle Paix, Sa Majefté étant réfoluë de ne pas entrer en Négociation fans la participation de fesdits Alliez: Mais la voye propofée par des Conférences, fans des éclairciflemens plus particuliers de la part de Sa Majefté Très-Chrêtienne, ne lui femble pas propre à arriver à cette Paix réellement folide & durable. Meffieurs les Etats Généraux font du même fentiment; ainsi Vôtre Alteffe Electorale jugera bien qu'il faudra fonger à des moyens plus folides pour parvenir à ce grand but, auquel Sa Majefté prêtera volontiers les mains

avec toute la fincerité qu'on puifle fouhaiter, n'ayant rien tant à cœur que le foulagement de fes Sujets & le repos de l'Europe. Au refte Vôtre Alteffe Electorale me fera toûjours la juftice, d'être perfua dée du refpect avec lequel j'ai l'honneut d'être, &c.

A la Haye ce 20. de Novembre 1706.

Lettre du Roi Très-Chretien
an Pape.

TRES-SAINT PERE,

L

es foins que Vôtre Sainteté continuë de fe donner pour procurer la Paix à l'Europe, nous font toûjours également agréables. Nous n'avons rien plus à cœur, que de feconder fes inftances, & nous voulons bien encore aller au devant de tout ce qui pourroit les rendre fructueu◄ fes. Comme il n'a pas tenu à nous, que la Guerre n'ait pas été commencée, auffi continuerons nous à rechercher les occafions de la finir , par les voyes les plus promptes & les plus faciles. Vôtre Béatitude a été informée, que nous

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avons déja fait plufieurs fois les avances pour parvenir à un but fi falutaire. Il faut attribuer au malheur du tems, que des Princes Catholiques, frappez de la crainte de déplaire à leur Alliez, refusent encore d'écouter les faintes exhortations du Vicaire de Jefus-Chrift. Lorsque nous remîmes à l'Arbitrage de Vêtre Sainteté, de regler les droits de l'Empereur, par une compenfation fur quelques Etats de la Monarchie d'Efpagne; les Miniftres de Votre Béatitude furent chargez du foin d'en faire la propofition à ce Prince ; mais avec quelle hauteur ne l'a-t-il pas rejettée? ayant dit des chofes exorbitantes, & demandé avec fierté le rappel de nôtre Petit-Fils. Qui auroit crû, Très-Saint Pere, qu'il feroit une réponse fi orgueilleufe à un Roi, infulté au Miniftre de Votre Sainteté, & à notre amour pour la Paix? Car la conjoncture, bien loin d'être favorable à la Maifon d'Autriche, fembloit alors la menacer, par la fupériorité de nos forces & par le gain de la Bataille de Caffano; mais Dieu qui eft le maitre des évenemens, changa la difpofition de nos affaires. Cependant quoi que nous fuffions occupez du foin de re

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