Page images
PDF
EPUB

DISCOURS

De Mylord Strafford aux Miniftres des
Hauts Alliés pour la declaration du
Lieu temps du Congrés, pronon-
cé le 1 Decembre 1711.dans

la Sale de Treves à la
Haye.

Il ya quelque tems que le Roi très-Chré

tien a témoigné à la Reine une in◄ clination & un defir d'entrer en negocia tion pour une paix, fur quoi Sa Majesté la Reine de la Grande - Bretagne aiant déclaré qu'elle ne feroit jamais aucun pas qui ne fût conforme à l'engagement où elle fe trouvoit avec tous les Alliés, fes Miniftres receurent par fon ordre quelques points généraux du Miniftre autorisé par le Roi T. C. lefquels, quoiqu'ils n'étoient pas fi fpecifiés, comme il feroit à fouhaitter,cependant ont été trouvés fuffifants pour pouvoir faire ouvrir un Congrés pour la negotiation d'une paix générale. D'abord que les dits points ont été fignés par le Miniftre de France, la Reine les fit communiquer à tous les Alliés, ou à leurs Miniftres, où d'une au

[blocks in formation]

tre façon. En mefme tems elle m'ordonna de me rendre au plutoft icy à fin de faire la communication des dits points à L.H. Pales Etats Généraux. Sur quoi les dits Seigneurs Etats Généraux aiant fait réponse à la Reine par leur Miniftre M. Buys,Sa Majefté ordonna à fes propres Miniftres de convenir avec celui de L.H.P.de la forme la plus convenable pour inviter les autres Hauts Alliés à donner leurs inftrutions, & à envoyer au plutoft leurs Plenipotentiaires au Congrés, qui devoit eftre tenu pour traitter d'une Paix Générale; & comme il étoit neceflaire de fpecifier dans la fusdite invitation le lieu & le tems pour le Congrés, ils convinrent d'accord avec le Miniftre de L. H. P. que le lieu le plus commode feroit la Ville d'Utrecht; & à fin de donner du tems aux Alliés plus éloignés pour y envoier leurs Miniftres, on fixa de commun accord le 12 jour de Janvier pour l'ouverture du Congrés. En même tems l'on convint auffi de la forme de la lettre d'invitation qu'on devoir écrire à tous les Hauts Alliés, dont quelques unes ont été deja miles en Angleterre entre les mains des Miniftres des fusdits Hauts Alliés, à fin qu'ils les en

voyaffent à leurs Maiftres, & d'autres furent envoyées en droiture aux Miniftres de fa Maj. Britannique refidants dans les Cours de quelques Alliés. L. H. P. ont bien voulu envoyer auffi quelques unes de ces lettres à leurs Miniftres dans les endroits où Sa Majefté Britannique n'a aucun Miniftre, & quelques autres m'ont été données par la Reine pour être renduës à quelques uns des Miniftres qui fe trouvent icy. Ils verront par là entre autres chofes qu'il a été trouvé neceffaire pour prevenir l'embarras du Cérémoniel, que les dits Plenipotentiaires ne prennent d'autre caractére jufques à la fignature de la paix. La Reine m'a chargé en même tems de recommander à tous les Hauts-Alliés, la continuation de l'union, qui nous a été fi avantageufe pendant la guerre, pour la negociation future de la Paix, ne doutant nullement qu'aiant fait voir par là à nos ennemis, que nous entrons bien unis & de concert dans la negociation, nous n'obtenions amplement le prix de cette guerre moyennant une paix générale bonne & durable. Vous aurez la bonté de reprefenter tout ce que j'ay eu l'honneur de Vous communiquer.

MEMOIRE

Du Baron de BOTH MAR Envoié Extraor dinaire de S. A. Electorale d'HANNOER touchant la PAIX, tel qu'il fut préfenté à la Reine de la Grande-Bretagne le 9. Decembre 1711.

on Alteffe Electorale de BrunswickLunebourg ayant renvoyé le fouffigné fon Miniftre d'Etat, & de fon Confeil Privé le Baron de Bothmar, auprès de Sa M. la Reine de la Grande-Bretagne, lui a ordonné principalement de remercier très-humblement Sa Majefté de l'honneur qu'Elle lui a fait de lui communiquer ce qui s'eft paffé depuis peu touchant la Négociation de la Paix, par une perfonne de diftinction & de la confiance de Mr. le Comte de Rivers, & de la nouvelle marque de l'honneur de fon amititié, qu'Elle a bien voulu donner à cette occafion, à lui & à fa Sereniffime Famille, par fes généreux foins pour fes interêts.

Monfeigneur l'Electeur fe rapporte particulierement aux fentimens qu'il a fait connoître à Mylord Rivers, & à la répon fe qu'il lui a fait donner par écrit fur fes

Pro

Propofitions, dont une Copie eft ci-jointe. Il croit que ce feroit manquer au re fpect dû à la confiance dont Sa Majefté la honoré, s'il n'y répondoit pas avec la fincerité qu'Elle doit attendre de fon plus véritable & de fon plus zelé Serviteur & Ami, qui s'intéreffe pour fa gloire & pour fon interêt, plus que perfonne du monde. Il efpére que Sa Majefté lui fera l'honneur de recevoir dans ce fens & feIon cette intention, tant ce qu'il a pris la liberté de lui faire dire de ses fentimens par le fufdit Lord Rivers, que ce qu'il a ordonné au foufigné fon Miniftre de fe donner l'honneur de repréfenter encore à ceux de Sa Majesté.

Les fentimens de Son Alteffe Electorale fur la Paix & fur la Négociation font:: Que les Alliez ont befoin non feulement de Déclarations pofitives, mais encore de fûretez réelles, fur tout ayant à faire à un Ennemi, dont les manieres d'agir font affez connuës. C'eft à quoi les Préliminaires précédens avoient pourvû, em obligeant la France à reftituer préalablement des Places de fûreté. Ici il n'y a ni füretez réelles, ni aucunes Déclarations. claires & précises. Tout fe reduit à des K $

gés

« PreviousContinue »