bases et les chapitaux sont dorés; l'on voit au-dessus du fronton qui termine cet avant-corps, le Prophête Elie enlevé dans un char sur des nuées, qui laisse tomber son manteau entre les mains de son Disciple Elisée, dont la figure se trouve placée dans une des niches à côté de l'Autel, en simétrie avec celle de sainte Thé Levé en l'an XIII, par les architectes TURRIN et DURAND rèse placée dans l'autre; toutes ces figures sont en stuc, exécutées par Bidaut d'après Blanchet. « Le Tableau du grand Autel qui représente une descente de Croix, est du fameux le Brun, commenc par ses élèves, mais entièrement retouché de sa main, il est semblable à celui du même maitre qui se voit aux Jacobins de la rue St.-Honoré de Paris, dans la chapelle du Marechal de Crequi, il a été gravé. «Mais ce qui enrichit le plus cet Autel, c'est le Tabernacle, qu'on peut regarder comme la plus belle pièce du Royaume en ce genre; il a été fait à Rome sur le dessin du fameux Cavalier Bernin, et les sculptures en bronze doré ont été jettées sur ses modèles. « L'Ordonnance de cette petite fabrique est des plus élégantes: la partie du milieu, qui fait un avant-corps pour servir de niche à l'exposition du Saint Sacrement, est sur un plan de forme mixte, convexe et concave, et accompagnée de quatre colonnes corinthiennes, couplées de marbre serpentin d'une grande beauté, qui portent un fronton angulaire, surmonté par une excellente figure en bronze doré, du Sauveur ressuscité; deux Anges, aussi de métail doré, sont à genoux sur les extrémités du fronton dans des attitudes admirables. « Les pilastres derrière les colonnes, sont de différens jaspes, de même que le corps de la niche, dont le fond en perspective. dégradée, est rempli par un groupe de trois figures, représentant Jésus-Christ au milieu des Pélerins d'Emaus, dans le tems qu'il fut reconnu à la fraction du pain. « Les deux ailes, à droite et à gauche, sont formées chacune par une ordonnance de trois colonnes aussi de serpentin, avec des niches de différens marbres rares, occupées par les Statuës des quatre Evangélistes; l'entablement au-dessus, est surmonté d'unattique avec des figures d'Anges qui portent des encensoirs'. «Tout ce riche ouvrage est posé sur un piédestal d'agathe dont les ravalemens sont en breche noire antique, d'un grand prix. « La Chapelle de Villeroy est décorée du même ordre que l'Eglise, mais en plus petit volume; le Tableau de l'Autel où l'on voit les Bergers à la crèche, est d'Hoйasse, l'un des premiers élèves de le Brun, les deux colonnes corinthiennes qui forment 1 Ce furent les religieuses Carmélites qui firent venir ce tabernacle de Rome, afin de seconder le zèle des seigneurs de Villeroy pour la décoration de la nouvelle église de leur monastère. 2 Ces deux colonnes étaient en marbre noir. Voici la description de cette chapelle, que De Bombourg a insérée à la page 106 de sa Recherche curieuse des plus beaux tableaux, sculpture et architecture des Eglises de Lyon. Aux Carmélites ; le retable, sont élevées sur des piédestaux, et soutiennent un fronton sur lequel deux grands Anges sont assis; mais il seroit à souhaiter que l'ordonnance en fut plus élégante. « Le mausolée le plus proche (et à gauche) de l'Autel, est celui de la marquise d'Halincourt, fondatrice de ce Monastère; on ne peut aller plus loin pour la délicatesse du cizeau, et la recherche du travail; mais le dessein est très-médiocre; l'on voit cette inscription sur le devant'. ICY GIST DAME JAQVELINE DE DE MARS MILLE SIX CENS DIX ET HVIT. « Le Mausolée du Marquis d'Halincourt, se trouve dans le fond de la Chapelle vis-à-vis de l'Autel; il est représenté à genoux, sur un Tombeau de forme quarrée; cette figure est de bronze, ainsi qu'un petit corps d'architecture placé contre le mur, le reste est en marbre noir; ces deux monumens sont l'ouvrage d'un sculpteur nommé Jacob Richer 2, il n'a pas aussi bien réussi dans. « Vous y verrez une très belle Chapelle appartenante à Monseigneur d'llalincourt où le Retable est tout de Marbre avec des ornements de Bronze doré, et un trèsbeau Tableau peint par le Brun, qui représente une Nativité de Nostre Seigneur, vous verrez dans la même chapelle Monseigneur d'Halincourt, tout de Bronze qui est à genoux dessus un soubassement de Marbre, on lit dans un ply de son manteau, le nom de l'ouvrier qui est Jacob Richer 1635. Vous y verrez aussi Madame sa Femme toute de marbre qui est aussi à genoux. Au portail, vous y verrez une descente de Croix, et les Armes de Monseigneur le Maréchal, Duc de Villeroy, et Gouverneur de Lyon, et les ornements faits par Bidault Champenois. » 1 Nous reproduisons cette inscription, ainsi que la suivante de Charles de Neufville, d'après le texte donné par Spon dans ses Recherches des Antiquités de Lyon qui, du reste, ne différe de celui de Clapasson que par la disposition des lignes. 2 Jacob Richier et non Richer, sculpteur et médailleur né vers 155 à Saint-Mihiel, en Lorraine, et mort à Grenoble en mars 1641. Jacob Richier a sejourné à Lyon. d'abord en 161, ensuite en 1634 et en 1035. Voir sur cet artiste et ses œuvres, la notice que M. Natalis Rondot a publié dans la Revue Lyonnaise (n° d'avril et mai 1885). celui-ci que dans le premier; le dessein en paroît du même goût, mais l'exécution est fort inférieure. « Les deux Inscriptions qui suivent sont gravées sur les faces de ce monument. « Sur le devant (et au bas). D. O. M. MORTIS MEMOR VIVENS POSVIT « Et sur le plus grand côté. CY GIST MESSIRE CHARLES DE M. D. C. XLII. « On voit par cette Inscription, que le Marquis d'Halincourt avoit déjà le gouvernement de Lyon, il n'est pas sorti de sa Famille depuis, et M. le Duc de Villeroy d'aujourd'huy, est le cinquième de Père en Fils qui le possède, ce qui n'a point d'exemple dans le Royaume. « Le Mausolée du premier Marechal de Villeroy, est d'un goût fort supérieur aux autres; c'est Blanchet qui en a donné le dessein, et Bidaut l'a exécuté. « Un socle de portor, soutient un Tombeau de même, d'une forme gracieuse, sur lequel le Maréchal est à genoux dans les habits de l'Ordre du St. Esprit, cette Statue est en marbre, et parfaitement bien travaillée; deux grandes figures de même, ser |