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bien du temps perdu et après de trop longues étapes dans des {conditions mauyaises, amener l'Ecole de médecine à l'emplacement qu'elle occupe aujourd'hui.

Le 14 juillet 1875, un décret modifiait le régime des études de pharmacie et précisait Art. 3. -Les travaux pratiques sont obligatoires. Chaque période annuelle de ces travaux est fixée à huit mois (1).

Les manipulations allaient devenir absolument nécessaires; il fallait un laboratoire complet, sous peine de voir les élèves chercher ail

Conférence sur la Cryoscopie, faite à la Société chimique de Paris. (Bulletin de la Société chimique et Revue scientifique du 29 mai 1886.)

Sur les progrès de la Cryoscopie. (Bulletin de la Société de statistique de l'Isère, 1888.)

Détermination du point de congélation des dissolutions aqueuses très diluées. Application au Sucre de canne. (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 8 février 1892.)

Sur les tensions de vapeur des dissolutions faites dans l'Ether. (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 6 décembre 1886.)

Influence du degré de concentration sur la tension de la vapeur des dissolutions faites dans l'éther. (Ibid., 4 avril 1887.)

Loi générale des tensions de vapeur des dissolvants. (Ibid., 23 mai 1887.) Remarque sur un calcul de M. Van t'Hoff relatif à la tension de vapeur des dissolutions. Ibid., 7 novembre 1887.)

Sur la tension de vapeur des dissolutions faites dans l'alcool. (Ibid., 13 août 1888.)

Sur les tensions des dissolutions faites dans l'éther. (Annales de Chimie et Physique, 6 série, tome XV; novembre 1888.)

Sur la tension de vapeur des dissolutions faites dans l'acide acétique (en commun avec M. Recoura). (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 24 février 1890.)

Sur les tensions de vapeur des dissolutions. (Ann. de Chimie, et Physique, 6e série, t. XX; juillet 1890.)

Détermination des poids moléculaires par la cryoscopie et la tonométrie. (Conférence faite à la Société chimique de Paris, le 18 mai 1894. Revue scientifique du 15 septembre 1894.)

Sur les phénomènes osmotiques qui se produisent entre l'éther et l'alcool méthylique, à travers différents diaphragmes. (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, du 22 juillet 1895.)

Sur les tensions de vapeur des dissolutions faites dans l'acide formique. (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 26 mai 1896.)

Influence de la température du réfrigérant sur les mesures cryoscopiques. (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 8 juin 1896.)

(1) Voici le décret du 14 juillet:

ART 1er. Les études pour obtenir le diplôme de pharmacien de 2 classe dureront six années, dont trois ans de stage officinal et trois années de cours suivis dans une Ecole supérieure de pharmacie ou dans une Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie.

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à prendre la 5o et la 9e inscription qu'après avoir subi, avec succès, un examen de fin d'année. ART. 3.

-

Les travaux pratiques sont obligatoires.

Ce décret complétait d'une manière utile l'organisation des Ecoles préparatoires qui, depuis 1854, instruisaient et recevaient les pharmaciens de 2e classe.

leurs une instruction que l'Ecole de Grenoble était alors dans l'impossibilité matérielle de leur donner.

On songea à construire pour l'Ecole un bâtiment neuf; on parlait d'une surface de 400 mètres environ, sur l'emplacement d'anciens moulins, près de l'Hôpital; mais les démarches, l'établissement d'un devis, le temps de la construction portaient l'installation à 4 ou 5 ans; la dépense était estimée 80.000 fr.

Aribert-Dufresne, le directeur, insistait avec raison pour une installation immédiate, qui put permettre aux élèves de travailler de suite. Un rapport, fait au conseil municipal par M. Flandrin, pharmacien, fit adopter l'urgence d'un laboratoire (1). Où allait-on le faire? Tout le monde était d'accord pour installer l'Ecole agrandie dans un bâtiment de l'Hôpital, désigné sous le nom de bâtiment des épidémies; mais le conseil d'administration refuse de consentir et prend la résolution suivante :

Extrait du registre des délibérations de l'administration des Hospices de Grenoble (2).

Du 23 mai 1876, La commission, assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances, où étaient présents MM. Gaché, maire de Grenoble, président; Gautier, vice président, de St-Ferriol, Vicat et Sestier,

A délibéré ce qui suit:

Sur la demande renouvelée par M. le maire, du bâtiment des épidémies pour l'installation des cours de l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie, la commission, rappelant la délibération prise dans la séance du 25 février dernier, et qui fut adressée à M le premier adjoint faisant fonctions de maire, pour être communiquée à la commission académique, déclare y persister, savoir: conserver la libre disposition du bâtiment des épidémies, céder à l'Ecole préparatoire le bâtiment de la conciergerie, auquel on pourrait annexer ultérieurement le bâtiment de la meunerie La ville de Grenoble prendrait à sa charge les dépenses d'appropriation, et les Hospices celles de l'établissement de l'amphithéâtre, considéré comme une dépendance de l'Hôpital lui-même. Les Hospices resteraient propriétaires des locaux sans pouvoir en changer la destination, si ce n'est avec l'assentiment préalable de la ville.

Après diverses observations échangées entre MM. les membres de la commission, lesquels font ressortir d'une part la convenance et la nécessité pour les Hospices de conserver le bâtiment des épidémies et d'autre part les avantages que présente, pour l'Ecole le bâtiment de la conciergerie, M. le maire reconnaissant en effet que l'emplacement offert par la commission réunit les conditions désirables d'accès, d'isolement, d'indépendance et de proximité des Hospices, déclare satisfaisante la proposition de la commission; il fait connaître qu'il va faire étudier un projet d'ensemble, dès lors surtout que la commission offre de prendre à sa charge la construction de l'amphithéâtre.

Dès le lendemain Aribert-Dufresne envoie à la ville la délibération de

(1) Archives municipales, 9. F. (2) Archives municipales, 9, F.

l'Ecole, qui conclut à l'appropriation du premier étage de la conciergerie pour le laboratoire de chimie et de pharmacie.

Les professeurs désignés par leurs collègues pour former la commission chargée d'étudier un projet de réinstallation de l'Ecole de médecine, réunis sous la présidence de M. le Recteur, vu la délibération des Hospices, qui rejettent en principe l'idée de céder le bâtiment des épidémies, dans lequel il eut été possible d'installer d'une manière convenable tous les services de l'Ecole, sont d'avis de se borner pour le moment :

1o A installer provisoirement les manipulations chimiques et pharmaceutiques dans le bâtiment de la conciergerie;

20 L'ancien laboratoire sera converti en une salle destinée à recevoir les collections de l'Ecole;

3o La question d'une installation définitive sera réservée pour le moment;

4o On accepte l'offre des Hospices de reconstruire à ses frais la salle de dissection et l'amphithéâtre.

Le devis de la conciergerie fut de 4.000 francs. Il suffit de se souvenir de la façon dont était installée l'Ecole dans cette trop célèbre conciergerie, pour rendre justice à la modestie des prétentions de l'Ecole ainsi qu'à l'énergie qu'elle a développée pour instruire et faire manipuler, provisoirement, les élèves pendant vingt ans!

Pendant qu'on faisait les travaux d'installation, un changement survient dans la direction de l'Ecole, et Aribert-Dufresne est remplacé par le Dr Berger comme directeur, le 5 octobre 1876. Le Dr Berlioz est nommé suppléant d'anatomie et de physiologie.

III

Pour hâter notre évolution, provisoirement arrêtée à la conciergerie, il fallait qu'un autre décret rendit plus difficiles encore et plus impérieuses les conditions de milieu, où nous avions à vivre, à moins que, vaincus dans la lutte, nous ne fussions destinés à disparaître.

Un décret du 10 août 1877 fixait à nouveau les conditions sine qua non de l'enseignement et du traitement des professeurs dans les Ecoles préparatoires de médecine et de pharmacie (1). On aurait tort de s'étonner de voir figurer sur le même pied les questions d'enseignement et de traitement; elles sont solidaires. Il ne faut pas se dissimuler que dans les Ecoles et même dans les Facultés de médecine, ce qui fait tort au professeur, c'est la clientèle; plus que tout autre, le professeur médecin

(1) Voici le décret du 10 avril 1877: Авт. 10г.

Le traitement minimum des professeurs titulaires, dans les Ecoles

forcé de négliger sa clientèle doit donc trouver dans la rémunération de l'enseignement une compensation équitable et nécessaire.

Le décret de 1877 allait rendre encore plus impérieuse la nécessité de s'agrandir et l'Ecole nomade allait encore songer à déménager. Déjà l'Hôpital avait refusé de nous recevoir, dans le bâtiment des épidémies; notre destinée voulut que les Facultés refusassent aussi de nous admettre dans le palais que la ville leur faisait construire. Il est des échecs heureux: nous n'avons pas en effet aujourd'hui à regretter celui-là. Toujours est-il que, animé d'intentions qui nous faisaient honneur, le conseil municipal (1) avait émis le vœuque l'Ecole de médecine fut installée dans le nouvel édifice qu'on construisait alors pour les Facultés: M. Durand-Savoyat, rapporteur devant le conseil, avait fait valoir les inconvénients de l'établissement de l'Ecole dans les bâtiments de l'Hôpital; il était à craindre, disait-il, que le local qu'elle occupait lui soit, quelque jour, retiré; les salles de l'Ecole sont d'ailleurs sur des points différents de l'Hôpital, etc. M. Durand-Savoyat formulait, en passant, une excellente idée: Parmi les avantages de l'établissement de l'Ecole dans le palais des Facultés, il voyait la possibilité « d'ouvrir les cours au public », habitude qui avait été déjà prise à Grenoble, on s'en souvient. et qu'il ne dépend aujourd'hui que du public, sous réserves de certaines formalités, de faire revivre. La proposition de M. Durand

préparatoires de médecine et de pharmacie, est fixé à deux mille cinq cents francs par an.

Le traitement annuel des suppléants attachés à ces mêmes établissements est fixé à un minimum de mille francs.

ART. 2. Le titre de professeur-adjoint est supprimé.

ART. 3.

L'enseignement dans les Ecoles préparatoires de médecine et de phar

macie doit être distribué entre onze professeurs au moins, savoir: Un professeur d'anatomie;

de physiologie:

d'hygiène et de thérapeutique;

de pharmacie et de matière médicale;

de pathologie externe et de médecine opératoire;

de pathologie interne;

d'accouchements, maladies des femmes et des enfants;

de clinique externe;

de clinique interne;

d'histoire naturelle;

de chimie et de toxicologie.

Il y a, en outre, un chef des travaux anatomiques et un chef des travaux chimiques, nommés après concours.

Ces derniers emplois pourront être cumulés avec ceux de suppléants. Le traitement de ces fonctionnaires est fixé à mille francs au moins.

ART. 4. — Il sera inscrit au budget annuel de chaque Ecole un crédit minimum de deux mille cinq cents francs destiné à faire face aux dépenses occasionnées par les frais de cours.

(1) Archives municipales, J, F.

Savoyat, soumise à une commission composée de MM. les Doyens, du Directeur de l'Ecole et de l'architecte, fut repoussée. Le fait est qu'il y avait impossibilité matérielle. Les Facultés sont aujourd'hui à l'étroit dans leur palais. Que serait-ce si, par malheur, on nous eut acceptés comme voisins! La ville montrait d'ailleurs le plus grand désir de voir l'enseignement de la médecine à Grenoble sur un pied digne d'elle-même et des professeurs le 13 mars 1878, elle votait l'augmentation de leur traitement. Mais les décrets se succèdent, de plus en plus exigents pour la bonne installation des Ecoles et un conseil moins éclairé eut pu aisément se décourager.

Le décret du 20 juin 1878, développant les travaux de laboratoire, rend plus impérieuse encore l'obligation de s'agrandir. Ce décret nous accordait en effet 12 inscriptions, ce qui était un avantage considérable; ces inscriptions comptaient toutes, pour toute leur valeur dans une Faculté; mais une réforme qui était loin d'être heureuse, c'était la suppression des examens de fin d'année, qui enlèvait toute sanction à l'assiduité des élèves

aux cours.

Pour développer les travaux pratiques, un crédit de 3.000 fr., destiné à l'achat d'instruments, est demandé et obtenu par le Dr Berger, mais malgré son bon vouloir le conseil hésite à se lancer dans la voie des dépenses plus considérables. Il fallut que le ministre fit de ces sacrifices une question de vie ou de mort pour l'Ecole, pour le décider à satisfaire aux exigences du décret du 10 août 1877.

Jules Ferry exige en effet l'intégralité de toutes les réformes prescrites par le décret de 1877. Il fait valoir que le règlement du 20 juin 1878 <«<modifie profondément le régime des examens du doctorat. Désormais dit-il la scolarité des aspirants à ce titre conservera sa valeur intégrale pour les trois premières années passées dans les Ecoles. Ils n'ont plus à renouveller leur 3e examen de fin d'année quand ils passent dans la Faculté. Il faut donc des moyens d'instruction plus complets que par le passé, sous peine de placer les élèves des Ecoles dans un état d'infériorité vis-à-vis ceux des Facultés ».

« Cette mesure, écrit de son côté le Recteur au maire (1), a pour but de conserver à la scolarité des aspirants au doctorat en médecine sa valeur intégrale pour les trois premières années passées dans les Ecoles préparatoires : elle a donc pour notre Ecole une importance qui n'échappera pas à MM. les membres du conseil municipal. C'est une question

(1) Archives municipales, 9, F.

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