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décédé à Dijon, où il occupait le poste de chef de division à la préfecture, laisse à la bibliothèque de l'Ecole de médecine de Grenoble un certain nombre de volumes qu'il a reçus lui-même en héritage, de son oncle Charles-Frédéric Carrot.

Enfin en 1861, un médecin, dont le nom était devenu célèbre et qui, sorti de l'Ecole de Grenoble, avait contribué à répandre en Egypte l'influence française, en organisant les études médicales, le Dr Clot-Bey envoie lui-même 120 volumes à l'Ecole de Grenoble. « J'éprouve, aujourd'hui, dit-il, à la suite d'une grave et longue maladie qui a sensiblement affaibli mes facultés, le désir de donner à l'Ecole de Grenoble un nouveau témoignage de toute ma sympathie, en partageant entre elle et la Société impériale de médecine de Marseille, un certain nombre d'ouvrages scientifiques ». Déjà l'année précédente, en 1860, Berard, doyen de la Faculté de Montpellier, avait donné à l'Ecole une importante collection des thèses de Montpellier (1825-1858) (1).

V

Malgré tout le bon vouloir de quelques-uns, il ne faut pas se dissimuler que l'Ecole végétait : elle n'avait guère que 25 élèves. Tandisque la plupart des Ecoles étaient réorganisées, la nôtre était encore dans les vieux errements et ne pouvait offrir aux élèves les mêmes avantages que ses rivales. Il fallait pour la sortir du marasme l'énergie d'un maire à qui l'Ecole doit une pieuse reconnaissance, M. Vendre.

Il s'agissait pour obtenir la réorganisation de créer trois nouvelles chaires et de porter le budget de l'Ecole à 15 800 fr. M. Vendre saisit le Conseil municipal de la question, sans essayer de lui masquer la situation. << Notre Ecole dépérit, lui dit-il; divisés par des rivalités anciennes, les professeurs ne sont d'accord que sur le terrain de l'apathie..... (2). Les chaires principales, telles entre autres les deux cliniques et les accouchements, sont à peu près abandonnées par les professeurs titulaires, qui, par suite de leur grand âge, ou de l'état général de leur santé, ou des infirmités graves dont ils sont sont atteints, sont empêchés de professer, au grand détriment des élèves dont ils furent pendant de longues années les

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(1) Comme pour continuer la tradition, M. le Recteur de Montpellier se souvenant de son séjour à Grenoble, a bien voulu, après entente avec M. le Recteur actuel, M. Zeller, envoyer à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie un certain nombre de thèses et de livres. L'Ecole leur exprime à l'un et à l'autre sa reconnaissance.

(2) Archives municipales, 9, F. Exposé du maire dans la séance du conseil du 15 octobre 1866.

maîtres savants et dévoués

.. Pour toutes ces causes, on entrevoit la ruine certaine de notre Ecole dans un avenir très rapproché. Or la suppression de notre Ecole préparatoire eût été un grand malheur pour Grenoble, tant au point de vue des intérêts matériels, qu'au point de vue des intérêts moraux de l'ordre le plus élevé. Cette suppression, quelle que fût la cause qui l'avait produite, aurait été un danger, même pour la conservation de notre Ecole de droit, que d'autres nous envient, vous le savez, en même temps que c'eût été un démenti donné à la vieille réputation de notre ville, qui fut toujours connue pour son amour des lettres, des sciences et des arts.

J'ai donc proposé, sauf votre ratification, la réorganisation de l'Ecole et l'augmentation des professeurs titulaires par la création de nouvelles chaires ».

<< Au préalable il faut. ajoute-t-il, infuser du sang nouveau, puisque plusieurs cours ne sont jamais faits ». Il déclare donc, que « l'un des professeurs de l'Ecole a été admis à faire valoir ses droits à la retraite ; que deux autres ont été mis en non activité et que le quatrième a été provisoirement, et pour six mois encore, conservé possesseur de sa chaire >>.

Il prie ses collègues de voter 9 chaires, par l'adjonction de Buissard, de Corcellet, licencié ès sciences, chargé de l'enseignement de la physiologie et des suppléants Allard et Berger. En terminant il leur expose

les compensations réelles, effectives, qui couvriront au-delà les dépenses, par l'augmentation du produit des inscriptions et des examens, et par les avantages qui résulteront, pour l'ensemble de nos concitoyens, des dépenses faites par les nouveaux élèves ».

Ces raisons prévalurent en 1866, comme elles prévalurent depuis, comme elles prévaudront encore dans l'incessante évolution que, suivant la loi commune, l'Ecole de Grenoble devra accomplir; le 20 novembre 1866, notre Ecole, entrant dans une phase nouvelle, fut déclarée réorganisée. Son personnel était ainsi composé : 1. Thérapeutique et matière

médicale....

2. Chimie et Pharmacie....

3. Anatomie...

4. Physiologie.....

5. Clinique interne....

ARIBERT-DUFRESNE, Directeur.

LEROY.

A. CHARVET.

CORCELLET.

BUISSARD (il remplace Robin, mis en congé d'inactivité).

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des femmes et des enfants A. REY (il remplace Fournier). Les 4 suppléants étaient :

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Accroissement du nombre des éléves.

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Changements dans le personnel de l'Ecole. Dr Turel, cours d'histologie.

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M. Breton. maladies mentales.

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- La chaire de pharmacie et de toxicologie transformée en chaire de pharmacie et de matière médicale. - Chaire de chimie, M. Raoult. Chaire de thérapeutique et d'histoire naturelle. - A. Charvet et Raoult.

H. Décret sur l'enseignement de la pharmacie; manipulations obligatoires. cessité d'une installation nouvelle. Le bâtiment des épidémies. La conciergerie. L'Hospice. Une installation provisoire qui durera vingt ans. — Le Dr Berger nommé Directeur.

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III. Décret sur l'enseignement et le traitement des professeurs dans les Ecoles préparatoires de médecine et de pharmacie. Onze chaires. Nécessité d'agranLe palais des Facultés. Modifications importantes dans la

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Hésitation du conseil.
Augmentation de la subvention départemen-
Nouvelles recrues dans le personnel enseignant. — Carlet.
Dr Pegoud.

(1) Chanrion avait été pendant quelques mois directeur de l'Ecole (1849). II svait succédé à Robin et avait été remplacé par Célestin Silvy. Il était fils de Joseph Chanrion, ce républicain ferme, intègre et calme dont la démarche auprès de Robespierre, demeurée célèbre, évita à Grenoble les excès de la Terreur. Chirurgien, élève de Lisfranc, il était très aimé des élèves. Il mourut en 1867. Il avait pratiqué un certain nombre d'opérations hardies et neuves de son temps: l'opération césarienne et la ténotomie.

Dr Genevey-Montaz. Dr Nicolas.

Réorganisation de la Maternité départe

mentale: A. Rey remplace Aribert-Dufresne comme professeur d'accouchements. Tentatives pour fonder une école d'infirmiers garde-malades.

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Décret relatif aux conditions d'études pour le titre d'officier de santé. Décret portant réorganisation des Ecoles préparatoires de médecine et de pharmacie. Douze chaires.

V. Efforts faits à Grenoble pour arriver à la réorganisation. L'Hôpital accorde une salle pour les maladies des enfants. Le conseil vote les crédits nécessaires. Le département augmente sa subvention.- La question de la construction d'un bâtiment, condition sine qua non.

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Mouvement géné

Lettres suc

Insistance du Recteur M. Bizos. Pétition des étudiants. ral dans les Ecoles de médecine: Clermont, Dijon, Grenoble. cessives des professeurs de Grenoble. Intervention de M. le directeur de l'enseignement supérieur. L'Hôpital concède le service des filles-mères. Le Conseil décide de commencer les travaux. Mort de Carlet.

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Dr Bordier. Suppression

Démission du Dr Berger. Le Dr Bordier nommé directeur. du cours théorique d'accouchement et du cours d'hygiène. Création d'une chaire de clinique obstétricale et d'un cours d'histologie. des études médicales et suppression des officiers de santé. clarée réorganisée, prend possession de son nouveau local. M. Zeller, recteur de l'Académie de Grenoble.

I

Réglementation
L'Ecole, dé-

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Les effets de la réorganisation ne se firent pas attendre, le nombre des élèves s'élève rapidement à 60; le produit des inscriptions et des examens s'accroît considérablement.

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Il en résulte que la somme réellement versée par la ville, sous forme

de subvention, va parallèlement en diminuant.

Sommes réellement versées par la ville à titre de subvention:

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Ce sont là, après lout, des sommes peu importantes et nous verrons bientôt augmenter la subvention réelle de la ville. Mais cette augmentation n'est-elle pas largement compensée, comme le disait Villars au siècle dernier, par l'apport d'argent fait par chaque élève dans la ville de Grenoble?

Des considérations d'un autre ordre avaient en outre déterminé le vote du conseil ; il avait compris la justesse de cette appréciation du Dr Gintrac : << Une institution d'enseignement médical doit être considérée comme une institution scolaire, mais aussi et surtout comme une institution sociale et administrative, ayant pour but d'offrir à une population considérable la somme de lumières médicales que réclame sa conservation. Priver une population d'une institution médicale, c'est la dépouiller des garanties de salubrité et de santé indispensables aux grandes améliorations sociales. >> L'Ecole possède, au moment où nous sommes parvenus, un certain nombre de jeunes éléments qui ne peuvent que lui donner de l'activité. Le Dr Turel, qui venait d'être nommé chirurgien de l'Hôpital de Grenoble, par la première application du concours, ouvrait en 1868 un cours semi-officiel d'histologie, très suivi par les élèves. A l'époque où cette tentative était faite, c'était à Grenoble une nouveauté, presque une hardiesse.

Le Dr Turel était d'ailleurs le défenseur et le propagateur de toutes les nouveautés, lorsque, en 1868, deux ans à peu près après la mémorable communication de Villemin à l'Académie de médecine, il résumait la discussion si confuse à laquelle la tuberculose avait donné lieu à cette époque et se déclarait, un des premiers, partisan de la contagion, de la virulence, de l'inoculabilité de la tuberculose. Aujourd'hui l'affirmation nous semble banale et peu compromettante. En 1868, M. Turel faisait preuve d'indépendance et de clairvoyance (1).

M. Breton enseigne la pharmacie et la toxicologie; M. Giroud est nommé suppléant de la chaire.

(1) Compte rendu synthétique et critique de la discussion sur le tuberculose par le Dr Turel. Grenoble, 1868.

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