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tenus, en outre, de prouver qu'ils parlent et écrivent correctement la langue française, qu'ils savent l'arithmétique et connaissent au moins les élémens de la langue latine de manière à entendre les auteurs de la basse latinité. (Art. 7 du même réglement).

Chaque élève payera une inscription annuelle de 100 fr., dont le produit sera affecté à l'acquittement des frais des cours et aux indemnités des professeurs. Cette somme, qui sera payable en quatre termes égaux au commencement de chaque trimestre, et d'avance, sera versée dans la caisse du receveur de l'Hospice. (Art 8 du même réglement).

VII.

Des registres authentiques et des programmes imprimés feront connaître, chaque année, ceux qui, par leurs travaux et leurs connaissances, auront le plus de droit à la confiance publique, lorsqu'ils seront appelés à l'exercice de leur art.

XIII

L'ouverture des cours se fera cette année solennellement à l'Hospice civil, en présence des autorités, le 2 novembre prochain: en conséquence, les étudians sont invités à se rendre à Grenoble sur la fin d'octobre, pour profiter des premières leçons du semestre d'hiver, et commencer les travaux anatomiques.

MM. les Professeurs donneront des consultations gratuites les lundi, mercredi et samedi de chaque semaine, à huit heures du matin, dans une des salles de l'Hospice civil.

LE PRÉFET DU DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE,

Vu, 1o le réglement de Son Exc le Ministre de l'intérieur, en date du 20 décembre 1806, relatif aux cours de médecine, de chirurgie et de pharmacie, établis dans l'Hospice civil de Grenoble, en vertu du décret impérial du 20 novembre méme année;

2o Le programme rédigé d'après la proposition des professeurs desdits cours;

3o L'avis de la Commission administrative donné sur ledit programme, conformément à l'article 2 du réglement ministériel précité,

Arrête ce qui suit :

Le programme ci-joint sera imprimé, affiché par-tout où besoin sera, et inséré dans les journaux qui s'impriment dans ce département.

Fait à Grenoble, en l'hôtel de la Préfecture, le 16 octobre 1807.

Pour le Préfet absent:

Le Conseiller de Préfecture,
MAUREL.

Par le Préfet :

Le Secrétaire général, BEAUFORT.

Ces cours étaient ainsi partagés :

BILLEREY, clinique in erne, matière médicale, thérapeutique.
BILON (François-Marie-Hyppolite), anatomie, physiologie.

MEDICAL LIBRARY

BILON (Jean-Baptiste), clinique chirurgicale.

SILVY (Gabriel), pathologie chirurgicale.

FOURNIER (Durand), opérations et accouchements.

VILLARS (Dominique), clinique médicale.

L'ouverture solennelle eut lieu le 10 décembre 1806 et les cours commencèrent aussitôt. Mais nous ne sommes encore, à cette époque, qu'une annexe de l'Hôpital; il nous faudra encore quelques années pour devenir une Ecole universitaire.

CHAPITRE VIII

(1807-1820)

I. Les nouveaux professeurs : Silvy, Bilon père, Bilon fils, Billerey. BerardTrousset.

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Les guerres de Création de l'Université

II. L'administration de l'Hôpital transformée en corps enseignant. Elle touche l'argent des inscriptions et fait les frais de l'enseignement. l'Empire assurent le succès des cours de chirurgie. impériale.

--

- Cours faits par la Société de Santé. Faculté des sciences.

Bilon fils professeur à la

III. L'empereur et le quinquina.

Les Cent jours.

IV. Projet avorté de la création d'une Faculté de médecine à Grenoble : Billerey.
L'Ile d'Elbe. Université de quarante jours à Grenoble.
La Restauration : Suppression de la Faculté des lettres de Grenoble.- Disgrace
Décadence des études médicales. Un médecin nécrologiste. —
Silvy. Frier. - Renaud :

de Bilon fils
Héraut; cours d'accouchement. Saint-Robert.
cours libres de pathologie et de médecine judiciaire.

I

La plupart des nouveaux professeurs nous sont déjà connus :

Silvy, qui avait collaboré avec Villars fils, dans la campagne en faveur de la vaccine, avait, en outre, publié un certain nombre de faits intéressants; entre autres, une note au sujet d'une hystérique, qui avait avalé 1.400 ou 1.500 épingles, lesquelles, pendant plusieurs années, sortaient par divers points de la peau, par la vessie où elles s'incrustaient, par le vagin qu'elles hérissaient de pointes...... (1).

Il avait avec Fournier, Chanoine et Desconteau, rédigé un rapport, qui

(1) Silvy: Observations sur une quantité prodigieuse d'épingles et d'aiguilles avalées, T. 4004.

fit un certain bruit, au sujet de cette question posée par le tribunal, dans un procès sur la légitimité d'un enfant : « Un enfant né 316 jours après la dissolution du mariage, c'est-à-dire après la mort du mari de l'accouchée, peut-il donner lieu à une contestation de légitimité? » (1). Les auteurs de la consultation, s'appuyant sur des faits cités par Poupart, Petit, Paris et Louis, conclurent à la possibilité de la légitimité devant la chambre assemblée il y eut partage égal entre les juges.

Bilon père (Jean-Baptiste) avait été président du Comité de vaccine (1802); président de la Société de médecine (1802-1804); il était membre de la Société des Sciences et Arts; il était chirurgien de l'Hôpital

Bilon fils (François-Marie-Hippolyte), élève de Bichat et de Boyer, avait passé sa thèse à Paris (2); il était chirurgien de l'Hôpital; c'était un esprit distingué, un homme du monde, de manières élégantes. Il deviendra, en 1811, professeur à la Faculté des sciences.

Billerey, était une personnalité alors très en vue. Très homme du monde, esprit brillant, il avait une grande clientèle (3). Fils d'un chirurgien des environs de Pontcharra, il avait eu le prix de physique et de chimie à l'Ecole centrale de notre ville et, en 1803, il avait obtenu, à Paris, le prix national de clinique interne, récompense encore rehaussée par cette circonstance, que, parmi les concurrents qui lui disputaient le prix, se trouvait son ami et son émule Laennec. Il était poussé par BerardTrousset, qui avait été son maître comme professeur de chimie à l'Ecole centrale. C'est même Berard qui l'avait déjà fait nommer professeur à l'école précédemment créée par la Société de Santé : « J'ai à peine le temps de vous transmettre votre brevet de professeur, mon cher Billerey, lui écrivait-il, en l'an XI; il vous apprendra au moins que, malgré votre absence, je ne vous mets pas au rang des oublis. Ecrivez-moi et marquez-moi si vous êtes satisfait de votre lot. Je vous embrasse » (4).

Le jeune professeur avait de suite passé sa thèse (5) et était revenu à Grenoble, où la fortune lui avait immédiatement souri. Il était tout indiqué pour figurer dans la nouvelle Ecole de 1807, comme il l'avait fait dans celle de 1802. Un des premiers il s'était fait connaitre par plusieurs opé

(1) Consultation, par Chanoine, Desconteau. Silvy et Fournier, 0. 3736. (2) Bilon: Aperçu sur l'ensemble de la médecine.

(3) A. Rey: Eloge de Billerey, prononcé devant la Société de Médecine et de Pharmacie, 1865.

(4) A Rey: Loc cit.

(5) Série de propositions sur l'épidémie catarrhale qui a régné à Paris pendant l'hiver de l'an xi, par François Billerey. Cette thèse est dediée à la mémoire de Bichat et au père de l'auteur, Guillaume Billerey, ainsi qu'à BerardTrousset.

rations d'empyème; il avait le premier tenté des injections dans la plèvre et avait même imaginé un instrument pour prévenir l'introduction de l'air dans la cavité pleurale (1).

Son attention avait sans doute été portée sur les affections thoraciques, par son maître, Trousset, médecin distingué, qu'on est étonné de ne pas voir parmi les professeurs de l'Ecole de 1806, comme il avait été de celle de 1802. Trousset est, en effet, l'auteur d'un bon mémoire sur l'hydrothorax (2). Il annonce, dans ce traité, la publication d'une histoire des maladies qui ont régné à Grenoble pendant les années VIII, IX, X, XI, XII et XIII; mais cet ouvrage ne semble pas avoir vu le jour. Trousset (était, d'ailleurs, d'une faible santé et ne pouvait sans doute pas fournir de longs et fréquents travaux. Il a signalé, pour l'an XI, l'alternance de la rougeole et d'un catarrhe épidémique du poumon, des fosses nasales et de la conjonctive, épidémie sans doute de rougeole frustre, qui était connue sous le nom d'égyptienne, par une allusion erronée à l'ophtalmie d'Egypte.

Nous n'avons plus à parler de Villars qui, avant de partir pour Strasbourg, a publié à Grenoble une série d'observations faites à l'aide du microscope (3) et je ne puis mentionner ici les nombreuses autres publications qu'il a faites sur les sujets les plus divers (4).

II

Ce qui frappe dans l'organisation de la nouvelle Ecole, c'est son annexion totale à l'Hôpital: il n'y a pas d'Ecole; il n'y a qu'un Hôpital où l'on fait des cours. L'Administration avait, avant tout, voulu assurer le service médical, qui s'était compliqué par la réunion des malades civils et militaires. L'Hôpital devient un véritable corps enseignant, car il est spécifié que les professeurs de l'Ecole sont en même temps attachés comme médecins et chirurgiens au service de ses malades.

(1) Armand Rey: Loc cit.

(2) Mémoire sur l'Hydrothorax, par M. Trousset, docteur en médecine et en chirurgie, de la ci-devant Faculté de Montpellier; ex-médecin des Hôpitaux civil et militaire d'Aigues-Mortes, de l'Hôpital militaire de Grenoble; ancien professeur de physique et de chimie; actuellement médecin de l'Hospice civil de la commune de Grenoble et du Lycée; inspecteur des eaux minérales du département de l'Isère; professeur de médecine clinique et de chimie médicale; membre de la Société des sciences et arts, de celles d'Agriculture et de Médecine; correspondant de la Société de Médecine du Gard, de la Société de Médecine pratique de Lyon, Montpellier. Montpellier, à l'imprimerie J.-G Tournel, 1806. Bibliothèque, X, 19.

(3) Observations microscopiques diverses, par Villars. - Grenoble, Allier, an XII (1804), in 8o.

(4) On trouvera la liste complète de ces publications dans une Notice bibliographique des ouvrages de Villars, par II. Gariel. U. 3291.

En 1808, c'est une lettre écrite par Gagnon qui, au nom du conseil d'administration de l'Hospice, convoque à une réunion pour la distribution des prix. Voici cette lettre, adressée au maire Renauldon :

Humanité.

Monsieur,

HOSPICE CIVIL DE GRENOBLE

Bienfaisance,

Nous avons l'honneur de vous prévenir que M. le Préfet du département fera, demain jeudi, 24 courant, à 4 heures après midi, dans une salle de l'Hospice militaire, la distribution des prix es cours de médecine et de chirurgie, établis à Grenoble par décret impérial du 10 novembre 1806. Nous vous invitons à vouloir bien honorer cette cérémonie de votre préGAGNON.

sence.

L'année suivante (1809), le maire ayant écrit à Bilon fils, secrétaire des Cours de Médecine institués à Grenoble, pour lui demander la remise des frais d'inscription en faveur du fils de Liotard, ce professeur répond << que l'Administration de l'IIospice a seule le droit de décharger des inscriptions. >

Il est juste de reconnaître que c'est l'Hôpital qui fait tous les frais le conseil d'administration avait, dès 1807, fixé le traitement des médecins à 300 fr. et leur indemnité comme professeur à 250 fr., soit 550 fr. (1); les chirurgiens ne recevaient que 450 fr. La somme nécessaire devait être prise, jusqu'à concurrence de 1.200 fr., sur les revenus de l'Hôpital et le surplus sur le produit des inscriptions.

Mais tout compte fait, les recettes du produit des inscriptions dépassaient les dépenses, ainsi qu'il résulte du tableau suivant (2):

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L'Ecole était prospère, ou du moins les cours étaient suivis, car « les

guerres de l'empire employaient beaucoup de chirurgiens qui ve

(1) Archives de l'Hôpital, EE, 2.

(2) Archives de l'Hôpital, EE, 2.

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