Revue du Dauphiné ..., Volume 2

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Jules Ollivier, vicomte Paul Colomb de Batines
L. Borel., 1837 - Dauphiné (France)
 

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Popular passages

Page 73 - Ceux-là pensent apparemment que la liberté, comme l'enfance, a besoin de passer par les cris et les pleurs, pour arriver à l'âge mûr. Il est au contraire de la nature de la liberté, que, pour en jouir, il suffit de la désirer. Un peuple est libre du moment qu'il veut l'être...
Page 71 - Dès que des propos furent devenus des crimes d'Etat, de là il n'y eut qu'un pas pour changer en crimes les simples regards, la tristesse, la compassion, les soupirs, le silence même. « Bientôt ce fut un crime de lèse-majesté ou de contre-révolution à la ville de Nursia, d'avoir...
Page 71 - II fallait montrer de la joie de la mort de son ami, de son parent, si l'on ne voulait s'exposer à périr soi-même. Sous Néron, plusieurs dont il avait fait mourir les proches allaient en rendre grâce aux Dieux; ils illuminaient.
Page 74 - Voulez-vous que je la reconnaisse, que je tombe à ses pieds, que je verse tout mon sang pour elle ? Ouvrez les prisons à ces deux cent mille citoyens que vous appelez suspects; car dans la Déclaration des Droits il n'ya point de maison de suspicion , il n'ya que des maisons d'arrêt.
Page 76 - Rousseau nous a même assuré qu'il allait déposer au comité de surveillance? Ce sont là des faits autrement graves que ceux que tu m'imputes. Regarde ta vie, depuis le temps où tu étais un respectable frater à qui un médecin de notre connaissance faisait faire des saignées pour douze sous, jusqu'à ce moment où, devenu notre médecin politique, et le docteur Sangrado du peuple français, tu lui ordonnes des saignées si copieuses, moyennant...
Page 77 - Mais y at-il rien de plus dégoûtant, de plus ordurier, que la plupart de tes feuilles? Ne sais-tu donc pas, Hébert, que quand les tyrans d'Europe veulent avilir la République, quand ils veulent faire croire à leurs esclaves que la France est couverte des ténèbres de la barbarie ; que Paris, cette ville si vantée...
Page 71 - Tout donnait de l'ombrage au tyran. Un citoyen avait-il de la popularité : c'était un rival du prince, qui pouvait susciter une guerre civile.
Page 74 - On sait que Thrasybule, après s'être emparé d'Athènes, à la tête des bannis, et avoir condamné à mort ceux des trente tyrans qui n'avaient point péri les armes à la main, usa d'une indulgence extrême à l'égard du reste des citoyens , et même fit proclamer une amnistie générale. Dira-t-on que Thrasybule et Brutus étaient des Feuillants, des Brissotins? Je consens à passer pour modéré comme ces grands hommes.
Page 77 - Hébert , que quand les tyrans d'Europe veulent avilir la république; quand ils veulent faire croire à leurs esclaves que la France est couverte .des ténèbres de la barbarie, que Paris , cette ville si vantée par son atticisme et son goût , est peuplée de Vandales ; ne sais-tu pas , malheureux , que ce sont des lambeaux de tes feuilles qu'ils insèrent dans leurs gazettes, comme si le -peuple était aussi bête , aussi ignorant que tu voudrais le faire croire à M. Pitt ; comme si on ne pouvait...
Page 75 - O mon vieux camarade de collège , toi dont la postérité relira les discours éloquens! souviens-toi de ces leçons de l'histoire et de la philosophie : que l'amour est plus fort , plus durable que la crainte ; que l'admiration et la religion naquirent des bienfaits ; que les actes de clémence sont l'échelle du mensonge , comme nous...

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