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become restored, it would I prove freedom rightly understood; freedom resulting from good order and good government; and thus circumstanced, France would stand forward as one of the most brillant powers in Europe, she would enjoy that just kind of liberty which he venered; and the invaluable existence of which it was his duty, as an Englishman peculiarly to cherish; nor would he, under this predicament, regard with envious eyes an approximation in neighbouring states, of those sentiments which were the characteristic features of every British subject?

et ce vœu est pour le rétablissement de la tranquillité en France, quoique je craigne bien qu'il ne lui soit pas réservé d'en jouir de sitôt. De quelque part que provienne en France le retour à l'ordre, il en résultera pour elle une liberté bien entendue, qui sera le fruit du bon ordre et d'un bon gouvernement revivifié par leur heureuse influence. On verrait bientôt la France prendre son rang parmi les puissances les plus imposantes de l'Europe; elle jouirait de cette liberté compagne de la justice, objet de ma vénération, et qu'il est de mon devoir, comme Anglais, de chérir. Avec le sentiment d'un pareil devoir à remplir, pourrais-je voir d'un œil jaloux les peuples voisins ouvrir aussi leurs cœurs à cette noble et généreuse passion, qui forme le trait caractéristique de tous les enfans de la Grande-Bretagne ?

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Louvain, le 14 mars 1793, l'an II de la république *.

J'AIME trop la vérité, mon cher Valence, indépendamment même du tendre intérêt que votre caractère, votre civisme et vos talens militaires m'ont inspiré pour vous, pour ne pas me croire obligé de vous donner par écrit le témoignage que vous méritez par votre conduite dans le cours des disgrâces que vient d'essuyer l'armée de la Belgique.

N'étant pas sur les lieux, ne jugeant pas le mal aussi grand, parce que la confusion ne peut pas se soumettre au calcul, j'ai pu croire un moment que vous exagériez le mal et la nécessité que je me rendisse à l'armée, parce que vos relations, qui ne contenaient cependant que l'exacte vérité, différaient trop de celles du général Miranda, qui, avec les mêmes vues que vous et des intentions tout aussi bonnes, apercevait dans les événemens plus de ressources, n'ayant peut-être pas approfondi autant que vous la perte énorme que l'on a faite en équipages et en subsistances, parce que le corps qu'il commandait personnellement avait beaucoup moins souffert que celui que vous avez sauvé.

* Voyez la page 132.

J'ai déjà mandé au ministre de la guerre mon opinion sur votre conduite dans cette crise malheureuse; c'est à vous qu'on doit le salut de vingt-sept bataillons, que le général Ihler a ramenés avec autant de prudence que de courage : la vigueur que vous avez déployée pour couvrir la retraite de ce corps, en vous portant sur Tongres, en chargeant et repoussant l'ennemi, montre autant de génie que d'audace, et je vous regarde, plus que jamais, comme un des meilleurs soutiens militaires de la république.

Vous avez eu raison pareillement en m'envoyant plusieurs courriers pour m'engager à venir me mettre à la tête de l'armée : et quelque humeur que m'aient donnée ce retour et l'abandon de mon plan de campagne favori, c'est cependant sur vos lettres instantes que je me suis décidé à abandonner l'attaque de la Hollande, pour venir joindre l'armée. Si dans ma correspondance, soit avec le ministre, soit avec le général Miranda, soit avec vous, il m'est échappé quelques expressions d'humeur, je les désavoue, et je vous prie de ne les attribuer qu'à la distance qui nous séparait, qui ne m'a pas permis de juger des faits comme je les juge sur les lieux.

Il me reste, d'après tout ce qui s'est passé, beaucoup d'estime pour vos talens militaires, beaucoup d'espoir en vous pour réparer le début funeste de cette campagne : quant à mon amitié, vous la connaissez.

Signé, le général en chef, DUMouriez.

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MM. DE LATOUR – MAUBOURG, BUREAU DE PUZY, ALEXANDRE DE LAMETH, DE LA FAYETTE ET DE SA FAMILLE

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LE général la Fayette, décidé à défendre le roi et à maintenir la constitution de 1791, avait fait arrêter par la municipalité de Sédan les commissaires envoyés à l'armée par l'assemblée nationale, pour l'informer de la révolution opérée le 10 août et pour s'assurer de son obéissance.

Les généraux Alexandre de Lameth et de LatourMaubourg, le capitaine Bureau de Puzy, ancien membre et président de l'assemblée constituante, ainsi qu'un grand nombre d'officiers fidèles à l'honneur et à leur serment, éprouvaient la même indignation contre les attentats commis dans la capitale. Ils employaient tous leurs efforts pour maintenir les troupes dans l'obéissance et le respect dus à la constitution et au roi.

En effet, ils maintinrent quelques jours la subordination. Mais bientôt les émissaires des jacobins vinrent séduire les soldats, et répandre partout l'esprit de licence et de révolte. L'autorité des généraux ne fut plus respectée : on n'écoutait plus leur voix, ou l'on y répondait

* Voyez la page 174. (Pièce communiquée par un des prisonniers.)

par des cris séditieux. Ils furent enfin informés que des gendarmes arrivaient à Mézières pour les arrêter.

Les généraux la Fayette et Alexandre de Lameth étaient déjà décrétés d'accusation par l'assemblée législative. Une prompte fuite pouvait seule les dérober à l'échafaud. Ils se réunirent donc au quartier du général la Fayette avec le général Latour - Maubourg et le capitaine Bureau de Puzy. De là ils franchirent rapidement les frontières et échappèrent ainsi à leurs bourreaux. Leur dessein était de se rendre en Hollande, et d'habiter un pays neutre, tant que les anarchistes gouverneraient et opprimeraient leur malheureuse patrie. A quelques lieues de la frontière, ils furent, contre le droit des gens et malgré leurs protestations, arrêtés par un poste autrichien. Cependant le commandant de ce poste leur avait donné l'assurance qu'ils pouvaient avec confiance entrer dans la petite ville de Rochefort, près de laquelle ils se trouvaient.

Ayant écrit de cette ville au duc de Saxe-Teschen pour lui demander des passe-ports, ce prince les leur refusa, en leur faisant entendre durement qu'ils étaient réservés pour l'échafaud.

Les quatre prisonniers furent conduits d'abord à Nivelle, puis à Luxembourg, où leur escorte, conformément aux instructions de la cour de Vienne, les livra aux Prussiens, qui les menèrent à Wesel.

Dans cette forteresse ils furent gardés à vue par des bas-officiers, dont la consigne était d'avoir sans cesse l'œil ouvert sur eux et de ne jamais répondre à leurs questions. Ils y restèrent quatre mois.

Le général la Fayette étant tombé dangereusement malade, on refusa au général Latour - Maubourg la

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