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M. le comte ( d'Estaing j'ai l'hon neur de vous prévenir que le sieur Mascelin marchand parfumeur, a dit hier à mon domestique que le premier usage que les bourgeois de Versailles devoient faire des dix mille fusils qu'ils alloient recevoir étoit de s'en servir contre les mauvais citoyens qui se trouvoient dans l'assemblée nationale. M. Maury doit être la premiere victime. Comme je suis aussi une des victimes désignées, j'ai cru devoir, M. le comte, vous dénoncer ce particulier pour arrêter les suites de cette fermentation, si elle existe.... Il n'est que trop vrai qu'il existe parmi nous de mauvais citoyens, et je crains bien qu'ils ne viennent à bout de tout perdre.... Votre vigilance et votre patriotisme peuvent nous garantir des attentes d'un complot, mais qui nous préservera de la banqueroute, de la disette et de la famine.

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Voilà en substance la lettre de M. Malouet, sur laquelle on a décidé qu'il n'y avoit pas lieu à inculpation.

De l'imp. de L. M. CELLOT, rue des Gr.-Aug.

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Les adresses qui partent des quatre coins de la France, doivent prouver aux ennemis' du bien public qu'ils ne viendront point about d'armer les uns contre les autres les citoyens de ce grand empire. On a déjà vu que les communes des grandes cités désapprouvent formellement les actes émanés de corporations puissantes, telles que celles des parlemens. Les communes de Dieppe et de Rouen, comme on l'a vu, en ont donné la preuve. La protestation de la majeure partie des villes du Dauphiné, contre les états de cette province, convoqués en doublement par la commission intermédiaire de ce pays, le prout ve encore d'une maniere plus sensible. Il y a donc lieu d'attendre que cette catastrophe dont on nous menace prochainement, ou n'aura pas lieu,ou tournera encore à la honte: des ennemis de la patrie. Puissent-ils enfin rentrer en eux-mêmes et se persuader intimement qu'une révolution desirée constamment par vingt-deux millions d'hommes et plus, peut bien être retardée de quelques instans par des hommes puissans, intéressés à la traverser, mais qu'à la fin elle s'opere! toujours, et qu'il arrive une époque où les Tome VI. No.

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peuples poussés à bout, font main basse sur les individus que l'indulgence ou l'huma❤ nité leur avoient fait respecter, dans l'espérance qu'ils viendroient enfin à réininis

cence.

Plus un peuple est pacifique et bon, plus il est redoutable quand il voit qu'on a abusé que de sa patience. Il est donc à souhaiter tous les citovenr rentrent dans le niveau des devoirs. Tout sera alors calme, et l'empire, deviendra ce qu'il doit être, florissant, libre et imposant pour nos voisins. Pour parvenir à ce but, il faut bien peu de choses. Une renonciation de bonne foi de la part de tous les anciens privilégiés, un discernement exact de la part des citoyens ordinaires, opé reront cette belle révolution.

Parmi les adresses d'aujourd'hui, on distingue celles du comité permanent de Noyon, des officiers de Péronne, de la commune de Marseille, présidée par M. d'André: de StLambert en Bugey, de Charolles, de plusieurs villes de Dauphiné et d'Alsace. Toutes. sont remplies de sentimens les plus confor mes à l'esprit et aux décrets de l'assemblée nationale.

Neuchâtel fait offre de 24,000 liv. à pren dre sur les rentes de l'hôtel de ville de Pa ris;8,000 livres appartiennent à a commune de de cette ville, le reste à différens particuliers. de la même cité.

M. le garde des sceaux a adressé à l'assemblée nationale une lettre, par laquelle il prioit M. Is président d'informer l'assembléǝ

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des difficultés qui empêchoient l'exécution du décret du 26 septembre, concernant la contribution. Les difficultés sont presque nulles dans les pays d'élection; mais elles sont très-grandes dans les pays d'éta s qui par leur constitution, ayoient droit de consentir et repartir l'impôt. En Bretagne, par exemple, l'impôt est consenti de janvier en janvier, et porte particuliérement sur les boissons, etc. Il faut une nouvelle organisation pour la perception de cette province; il est instant que l'assemblée nationale s'en oc cape, sans quoi il seroit à craindre que la contribution d'un million huit cent mille liv. payée au roi, devint nulle, ou du moins diminuât beaucoup.

. Sur ce, un député de Champagne a demandé à être entendu, déclarant que tous les impôts de la province de Champagne, mon tant à huit millions, étoicnt totalement suspendus que les réclamations frequentes qu'il recevoit de son pays le faisoient insister à demander la parole sur ce sujet : elle lui a été accordée pour deux heures. On a fait lecture des procès-verbaux de samed; sur celui du matin, M. l'abbé Maury a réclamé qu'il fût mis réunion au lieu de restitution du comté Venaissin: sur celui du soir, on vouloit que le nom du député qui avoit insisté sur la question préalable, relativement à l'affaire de M. Malouet, fût inséré dans le procès-verbal ; mais M. Malouet s'y est op posé, desirant qu'il ne restât d'autres traces

de cette affaire que ce qui pouvoit constater son innocence.

M. Thouret a annoncé à l'assemblée que le résultat des scrutins pour l'élection d'un président étoit à la faveur de M. l'archevêque d'Aix; que sur 680 voix, il en avoit réuni 374. M. le duc d'Aiguillon en a réuni un moindre nombre; deux cents et quelques, le reste des voix à été perdu. En conséquence, M. Thouret, après avoir fait ses remercîmens à l'assemblée nationale, lui avoir témoigné qu'elle avoit comblé ses vœux par le nombre de décrets constitutionnels portés sous sa présidence, a cédé le fauteuil à M. l'archevêque d'Aix. Il est beau de voir un simple avocat et un archevêque être appellés à la premiere dignité de l'empire, sans autre considération que celle de leurs talens. En cela l'assemblée donne l'exemple du respect qu'elle a pour ses propres décrets. Il a été Foté par acclamations des remercîmens à M. l'ex-président.

On est passé à l'ordre du jour, qui tomboit sur deux articles proposés par M. Lanjuinais, ajournés à lundi; l'un étoit relatif à Fexclusion des parens ou alliés au second degré dans les mêmes assemblées administratives; l'autre relatif à la nomination des suppléans, qu'il vouloit porter au même nombre que les députés dans toutes.

M. Regnaud est monté à la tribune pour combattre M. Lanjuinais. Après un courtéloge des sentimens d'un honorable membre il a fait sentir que jugeant du présent par le

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