d'après la position respective des couches dont

elles sont le motif.

45. La puissance de l'épaisseur de la roche asphaltique varie de 2 à 3 et 4 mètres; elle se confond quelquefois peu à peu, et par l'effet d'un

passage insensible, avec la couche inférieure, ou celle-ci avec elle; et dans ce cas, le bitume y est tellement mélangé dans l'une et l'autre, qu'il est difficile de distinguer celle des deux qui s'est confondue avec l'autre.

46. Cette roche offre un vaste champ d'exploitation dont il est impossible de fixer ou de déterminer la durée, quelles que puissent être d'ailleurs l'activité et l'extension de l'exploitation.

EXPLOITATION DES LIGNITES.

47. Sous la roche asphaltique est une première bande de lignites peu régulière, et au-dessous un calcaire marneux fétide, gris ou brun, également asphaltique, qui recouvre le grand banc de lignites formant la partie inférieure du premier étage de la mine. Ce banc est composé de nombreux strates de lignites séparés par d'autres strates calcaires asphaltiques qui se perdent dans la masse.

48. Quelquefois la masse est traversée par des

coupures, des fentes et des failles, aux abords desquelles les couches sont accidentées. On en distin-. gue quatre principales, savoir : celle du ruisseau et les trois de la montagne. La faille du ruisseau et les deux premières de la montagne transposent les couches de lignites, en les soulevant au nordouest, tandis que la troisième faille de la montagne fait au contraire plonger les couches de ce côté, tout en maintenant cependant leur parallélisme d'une manière régulière et constante.

49. Les failles, ainsi que les fentes et les coupures, ont généralement toutes la même direction elles sont parallèles à la ligne de soulèvement de la chaîne du grès vosgien du Liebfrauenberg, c'est-àdire, du sud-ouest au nord-est.

50. Les lignites qui furent primitivement le principal motif de l'exploitation, du temps de M. Rosentritt, ne sont plus, pour ainsi dire, aujourd'hui qu'une branche accessoire de l'entreprise de Lobsann, quoique de fait ils soient cependant encore d'une grande importance pour la compagnie, puisqu'ils lui épargnent des frais de combustible qui seraient très-dispendieux s'il fallait employer du bois ou de la houille étrangère pour la fabrication des produits et mastics bitumineux asphaltiques : quatre cents kilogrammes

de ces lignites équivalent à un stère de bois de pin ou cent kilogrammes de houille

51. On trouve assez fréquemment dans ces lignites des morceaux de succin plus ou moins purs, et de nombreux débris de végétaux, tantôt à l'état bitumineux, tantôt à l'état charbonneux, parmi lesquels on distingue, dans les débris de monocotylédones, des fibres d'une plante analogue aux palmiers, et parmi les dicotylédones, diverses empreintes plus ou moins bien caractérisées, avec des tiges et des fructifications de chara.

52. Sous le banc de lignites est une couche de marnes argileuses, quelquefois graveleuses, aquifères et bitumineuses.

EXPLOITATION DES SABLES ET GRÈS BITUMINEUX.

53. Le second étage de la mine comprend les sables argileux et grès bitumineux, ou les minerais bitumineux proprement dits. La mine de bitume est composée : 1° d'une couche argilo-sableuse bleue ou grisâtre, de 1 mètre, entrecoupée de filets calcaires fétides et de plaquettes de grès; 2o de sables argilo-bitumineux de 1 mètre; 3o de sables gris bitumineux avec nappe d'eau; 4o de bitume sableux, souvent très-pur et sans mélange, de i mètre; 5o de grès argilo-bitumineux de 2 mė

I

tres, et 6o de graviers et poudingues bitumineux. 54. La séparation de. ces différentes couches n'est pas exactement nette et bien tranchée; souvent même elle est insensible, et les sables, les grès bitumineux et les argiles passent alternativement et par fusion progressive de l'un à l'autre état. Le grès est quelquefois pur, blanc et cristallin, mais le plus souvent il est argileux et passe au grès molasse gris ou noir, suivant sa richesse en bitume. Lorsqu'il est très-riche en bitume, il perd sa dureté, sa consistance, et se résout en sable gras, nom sous lequel on désigne ce minerai. C'est surtout après l'extraction, au jour et sous l'influence de l'atmosphère, que cette résolution est plus sensible et s'effectue plus promp

tement.

55. La puissance du gîte bitumineux, ou des sables et grès bitumineux, varie depuis oTM, 30o jusqu'à 2 mètres et au delà. Lorsqu'il acquiert son maximum de puissance, la partie la plus riche est vers le milieu; souvent le bitume pur coule entre les graviers et cailloux de la partie inférieure. En général, la puissance moyenne est de I mètre 30 à 1 mètre 50.

56. Un fait assez remarquable que présentent les couches bitumineuses, est leur fréquent ren

flement, qui va quelquefois jusqu'à 4 et 5 mètres, et même au delà. Ces renflements donnent constamment des minerais riches et de très-bonne qualité.

S III.

MODE D'EXPLOITATION

DES MINERAIS ASPHALTIQUES, BITUME ET LIGNITES DE LOBSANN.

57. L'exploitation des roches asphaltiques, lignites et bitume, se fait au moyen de puits, galeries et tailles ou chambres, en avançant ou en revenant et battant en retraite, suivant la disposition des lieux; cependant la pente ou la déclivité générale du sol permettra de faire des travaux à ciel ouvert dans beaucoup d'endroits, où de nombreux affleurements se rencontrent à la surface de la terre.

58. Les galeries d'aérage et de pendage ne sont pas boisées. Le roc est assez dur pour résister à la pression des terres. Dans les tailles ou chambres d'extraction, on fait des piliers avec le roc asphaltique le moins riche, et l'on place, en