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les autres édifices publics, foit d'utilité, foit d'embellissement... il gouverne les fêtes & les réjouiffances publiques, les revenus de la Ville.... Enfin il connoît comme Commiffaire de Sa Majefté, en cette partie, ce qui a rapport à la capitation & aux rentes créées fur l'Hôtel-de-Ville de Paris.

Pompes du Roi pour les incendies.

Ces pompes fervent pour remédier aux incendies, fans que le Public, ni les Particuliers, dans la maison defquels le feu aura pris, foient tenus de rien payer. Elles ont été établies pour procurer au Public un fecours plus prompt que les feaux d'ozier foncés de cuir, dont on fe fervoit aupa

ravant.

Ces pompes font diftribuées dans les endroits ci-après nommés.

Quartier de la Cité, qui comprend l'Ifle Notre-Dame ; à l'Hôtel de M. le premier Préfident; au Palais, cour du Mai; au marché neuf, près l'Archevêché, attenant l'Eglife NotreDame.

Quartiers Sainte-Opportune, Saint-Eustache, les halles & Saint-Denis; rue de la Juffienne, chez M. Morat, Directeur général des pompes, où on trouvera toujours plufieurs voitures d'eau ; à la halle aux draps, rue de la Lingerie, rue de la petite Truanderie; rue Saint-Denis, attenant l'Eglife S. Jacques-de-l'Hôpital, près & attenant la porte Saint-Denis, du côté du Fauxbourg.

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Quartiers Saint-Jacques-de-la-Boucherie, Saint-Martin la Grêve, Sainte-Avoie, le Temple & le Marais ; rue NeuveSaint-Denis, près la rue Saint-Martin, où on trouvera toujours plufieurs voitures d'eau ; rue de Paradis, près & attenant la porte de l'Hôtel de Soubife.

Quartiers du Louvre ou Saint-Germain-l'Auxerrois, du Palais-Royal & Montmartre; rue Saint-Honoré, près celle de la Madeleine, où l'on trouvera toujours plufieurs voitures d'can; rue Saint-Honoré près la fontaine des Capucins; au petit-Hôtel de M. le Lieutenant-Général de Police, rue Neuve-Saint-Auguftin; à la bibliothèque du Roi.

Quartiers Saint-Antoine & Saint-Paul, y compris le Fauxbourg Saint-Antoine; rue de la Cerifaye, au coin de celle du Petit-Mufc, où l'on trouvera toujours plufieurs vo tures d'eau ; dans la première cour de la Baftille; à la Diligence de Lyon, quai des Céleftins.

Quartiers de la Place Maubert & de Saint-Benoît; rue S.

Victor

Victor, vis-à-vis la rue des Boulangers, où l'on trouvera toujours plufieurs voitures d'eau; Place Maubert, attenant le corps-de-garde du Guet; Place de l'Eftrapade, de même, rue des Poirées, vis-à-vis le Collège de Lifieux.

Quartier de Saint-Germain-des-Prés & du Luxembourg; barrière de Vaugirard, dite des Carmes, où l'on trouvera toujours plufieurs voitures d'eau; aux coches de Versailles; à la foire Saint-Germain ; rue des Mauvais-Garçons; rue de l'Obfervance, près & attenant l'Eglife des Cordeliers.

Pour procurer au Public un plus prompt fecours, on a établi douze corps-de-gardes, dans lesquels on trouvera jour & nuit des gardes-pompes, prêts à partir au premier avertiffement. Čes corps-de-gardes font placés.

Le premier, rue Neuve-Saint-Auguftin, au petit Hôtel de M. le Lieutenant-Général de Police.

Le fecond, rue de la Juffienne, chez le Directeur des pompes.

Le troisième, à côté de la fontaine des Capucins, rue SaintHonoré.

Le quatrième, rue Neuve Saint-Denis, du côté de la rue Saint-Martin.

Le cinquième, rue de Paradis, attenant la porte de l'Hôtel de Soubife.

Le fixième, rue de la Cerifaye, au coin de celle du petit Mufc.

Le feptième, au Palais, cour du Mai.

Le huitième, rue des Mauvais-Garçons.

Le neuvième, au Couvent des RR. PP. Cordeliers.
Le dixième, Place de l'Eftrapade.

Le onzième, rue des Vieilles-Tuileries, Fauxbourg SaintGermain, vis-à-vis la rue Saint-Maur.

Le douzième, rue Saint- Victor, vis-à-vis la rue des Boulangers.

Indépendamment des corps-de-gardes ci-deffus, il y a dans Paris plufieurs dépôts de pompes & de voitures d'eau, dans lesquels, ou à côté defquels logent au moins deux Gardes-pompes.

M. le Maréchal de Biron, Colonel du Régiment des GardesFrançoifes, a ordonné à tous les corps-de-gardes des cafernés du Régiment, que, fans attendre aucun ordre, au premier avis d'un feu, les Sergens fe portaflent à l'incendie avec des détachemens, munis des uftenfiles, pour y donner tous les fecours néceffaires.

On trouvera auffi au dépôt des Becrues du Régiment fur
Tom. IV.

F

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le boulevard, près la chauffée d'Antin, plufieurs voitures d'eau deftinées pour les incendies.

MM. les Prévôt des Marchands & Echevins ont donné étade nouveaux ordres pour que les pompes fur bateaux, blies pour le fecours des incendies, foient entretenues & fervies avec le plus grand foin, & tranfportées avec toute la célérité poffible aux endroits où elles pourront être utiles. Les crocs, haches, échelles & feaux, dont la Ville a fait former des dépôts, tant à l'Hôtel-de-Ville, que dans un trèsgrand nombre d'endroits, feront auffi fournis avec l'abondance & la promptitude néceffaires.

Les Révérends Pères Religieux Mendians, au premier avis qu'on leur donne d'un incendie, s'y portent à l'instant avec un zèle & un courage fans bornes.

Tous les Gardes-pompes ont à leur porte un tableau avec cette infcription:

Gardes-pompes du Roi pour les incendies.

C'eft aux foins & à la vigilance de M. de Sartine, alors Lieutenant-Général de Police, que le Public eft redevable de toutes ces précautions. Pour en profiter, il eft néceffaire au moindre indice de feu, de s'adreffer directement aux dépôts. Perfonne ne doit ignorer qu'il n'en coûte abfolument rien pour être fecouru.

On est redevable à un Comédien, de l'ufage de cette efpèce de pompes. Le feu avoit pris en 1705, à une maison occupée par un Artificier, voifine de l'Eglife du petit S. Antoine, & faifoit de grands ravages dans tout ce voifion fe fervit avec fuccès de ces pompes, dont le Conage ' médien avoit pris le modèle en Hollande & en Allemagne, & en faveur defquelles on avoit fait une loterie qui produifit d'affez bonnes fommes. Leur fuccès en procura l'établissement par Lettres-patentes, & on s'en fert à préfent dans tous les incendies.

POMPES fervant à élever l'eau de la rivière : 1o. Les eaux
font élevées par deux pompes qui font au-deffous du Pont
elles font renfermées dans un bâtiment dont
Notre-Dame
la porte eft décorée d'un médaillon de Louis XIV, de
deux figures, & d'une infcription de Santeul, que voici,

Sequana cùm primùm Reginæ allabitur Urbi,
Tardat præcipites ambitiofus aquas :

Captus amore loci, curfum oblivifcitur anceps

Quo fluat, & dulces nectit in Urbe moras,
Hinc varios implens fluctu fubeunte canales

Fons fieri gaudet, qui modò flumen erat.

En voici la traduction par le grand Corneille,

Que le Dieu de la Seine a d'amour pour Paris!
Dès qu'il en peut baifer les rivages chéris,
De fes flots fufpendus la defcente plus douce
Laifle douter aux yeux s'il avance ou rebrouffe.
Lui-même à fon canal il dérobe fes eaux,
Qu'il y fait rejaillir par de fecrettes veines;
Et le plaifir qu'il prend à voir des lieux fi beaux,

De grand fleuve qu'il eft, le tranforme en fontaines.

Voy. EAU. Ces ouvrages furent reconftruits en 1708. Voy.

PONT-NOTRE-DAME.

2°. L'eau de la Seine eft élevée par la pompe de la Samaritaine. Voy, ce que nous en avons dit, tom 3, pag. 82. Ces pompes diftribuent auffi l'eau à plufieurs fontaines de

la Ville.

POMPONE, Village fitué entre Chelle & Lagny, fur le rivage droit de la Marne, & dans la grande route, mais beaucoup plus près de Lagny que de Chelle, avec titre de Marquifat.

L'Eglife eft fous le titre de Notre-Dame, fi on la regarde comme priorale; & fous celui de S. Pierre

en tant que Paroiffe. La Cure eft dire être à la préfentation de l'Abbé de' Rurecour dans le Pouillé Parifien du treizième fiècle. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui Saint-Martin-aux-Bois, Abbaye de Chanoines Réguliers dans le Dicèfe de Beauvais, proche Gournay-fur-Aronde; mais dans les Pouillés de 1626 & de 1648, elle eft dite être à la pure collation de l'Archevêcue. Il exiftoit à Pompone une léproferie dès la fin du douzième fiècle, dont on ignore les Fondateurs.

Le Château eft fitué for la gauche du chemin qui mène à Lagny; il a en perspective cette Ville avec de charmans vallons. Les avenues font remarquables par leur nombre & leur beauté. Le Roi Louis-le-Gros y fit fa réfidence pendant l'année 1121; il étoit alors en guerre contre Thibaud, Comte de Champagne & de Brie. Les Hiftoriens du Siège de Paris par Henri IV, ont écrit que fur la fin de ce fiège, les Efpagnols fes ennemis étoient couverts & retranchés au

Village de Pompone près de Lagny, fous la conduite du Duc de Parme. Le Couvent des Auguftins, eft fur le territoire & Paroiffe de Pompone. Ils font de l'efpèce de ceux qu'on appelle à Paris les Auguftins de la Reine Marguerite au Fauxbourg Saint-Germain.

PONTCARRÉ. Ce lieu qui étoit primitivement un Hameau de la Paroiffe de Favières, eft fitué dans une plaine voifine des bois qui conduifent à Hermières, Favières & Tournan; le château, au moins, eft dans cette pofition, entouré d'eau & de bofquets; le gros du Village qui eft voisin de l'Eglife, fe trouve au midi de Ferrières, à la diftance de demi-lieue, ce qui fait qu'on n'y compte que dix lieues de Paris, du côté de l'orient. Les maifons qui compofent cette Paroiffe font éparfes dans la campagne. Le territoire eft un peu froid, à caufe du voifinage des bois & du petit vallon, ce qui le rend peu propre à la vigne, mais feulement aux labourages & pâturages.

L'Eglife eft fous le titre de S. Roch; elle eft très-petite & peu folidement bâtie, mais fupportée par une tour qui paroît nouvelle. Il n'y a point de collatéral d'aucun côté. Le Pape Alexandre VII a accordé des indulgences à la Confrèrie de S. Roch, érigée dans cette Eglife. Depuis l'érection du titre paroiffial, c'étoit le Seigneur du lieu qui nommoit le Sujet pour remplir la Cure, lequel étoit enfuite préfenté par l'Abbé d'Hermières, lorfque c'étoit un Religieux Prémontré, & représenté, c'est-à-dire, approuvé une feconde fois, felon la Coutume, par l'Archidiacre. Le temps des guerres de la Religion fur la fin de ce fiècle, abrégea ces cérémonies, & le Seigneur préfenta un Prêtre féculier.

On ne trouve les Seigneurs de Pontcarré, que depuis l'érection de la Paroiffe. En 1506, jufqu'environ 1530, cette Terre appartint à Louis Picot, Confeiller au Parlement ; & en 1535 à un autre Louis Picot, apparemment fils du précédent.

La Seigneurie paffa enfuite à un M. de Vignols, dont la fille Antoinette, qualifiée Dame d'Argini & de Pontcarré époufa Jean Camus, Baron de Bagnols en Lyonnois, &c.

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Geoffroy Camus, quatrième fils de Jean Camus, Seigneur de Pontcarré, fuccéda à fon père en cette Terre, & eut la Seigneurie de Torcy. Il obtint de Charles IX des Lettres datées de Paris au mois d'Octobre, qui permettoient l'établiffement d'une foire à Pontcarré le 16 Août, jour de Saint Roch. Il eft qualifié Confeiller d'Etat dans l'acte de la pré

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