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Fanore, pauperibus divitum opes, divitibus pauperum preces concilians; felix cæleftis commercii Difpenfator. In diluviis, in incendiis, in annona penuria, portus, perfugium, fubfidium fuis: acer, expeditus, efficax. Optimi cujufque operis muni ficus fautor, & ipfe audor providus, infantis Jefu, infantes alumnas parthenone nobili excepit, enutrivit, informavit. Hunc optimates fapientem in confiliis arbitrum, Grex Ducem, Paftorem, patrem; Lutetia Civem Beneficum, Ecclefia Doctorem & exemplum luxerunt. In cælo cum Angelis ob virtutum decora, in terrá nobifcum per beneficiorum monumenta æternùm viaurus. Obiit die x1 Odobris an. и D CCI, ætatis L XXVI. Joannes Dulau d'Allemans, tanti viri fucceffor, & hujus Bafilica Editui, amoris & grati animi causá flentes PP.

On ne fauroit refufer des louanges à l'Auteur de ce riche tombeau, Michel-Ange Slodtz, Sculpteur habile & renommé. Son intention a été d'imiter le mêlange des marbres avec le Bronze & la dorure, dont on voit en Italie plufieurs monumens d'un très-heureux effet. Si celui-ci n'a pas eu tout le fuccès que l'Auteur s'en promettoit, c'a été par l'impoffibilité d'avoir à fon choix, dans l'abondance des marbres que pofsèdent les Ultramontains, la variété prodigieufe de leurs couleurs néceffaires, pour former cette harmonie avec le bronze & la dorure, & qui fait autant de plaifir à l'œil, que les accords dans la mufique en font à l'oreille. On dort toujours être très-obligé à ce grand Sculpteur, d'avoir ofé le premier en concevoir le projet, & le courage d'en entreprendre l'exécution dans une Chapelle, où le défaut d'efpace eft le premier obftacle à l'heureux effet de cette grande machine. La Chapelle où eft placé ce beau monument, eft fous l'invocation de Saint Jean-Baptifte, Patron du défunt.

Il y a dans cette Eglife un grand nombre de fépultures de perfonnes illuftres, dont on voit les épitaphes, entre autres, celles de M. de Befanval de Meyfonier, du Maréchal de Lowendal, de la Ducheffe de Lauraguais, en petit & en demi-bafe, de Bouchardon, avec cette infcription fur une urne, ut flos antè diem flebilis occidit, qui fait connoître que la mort l'avoit enlevée dans une grande jeuneffe, &c. &c. Les illuftres qui y font enterrés, font les favans, Claude Dupuy, Pierre Michon, connu fous le nom d'Abbé Bourdelot, François Blondel, Barthelemi d'Herbelot Dom Gaëtano Julio Zumbo, Gentilhomme Sicilien, génie admirable pour la fculpture & la peinture, & qui a laiffé à Paris trois ouvrages de fculpture, dont les figures colorées au naturel, font encore regretter fa perte. L'un de ces ouvrages

eft une tête anatomique dont il fit préfent à l'Académie Royale des Sciences, & qu'elle conferve précieufement. Les deux autres repréfentent, l'un la Nativité, & l'autre la Sépulture de J. C. L'Auteur a fouvent dit qu'il avoit choifi ces deux fujets, pour avoir occafion d'exprimer deux paffions contraires, la joie & la trifteffe. M. de Piles, grand Connoiffeur, a fait une favante defcription de ces deux excellens morceaux. On la trouve à la fin de fon Cours de peinture. Cette Eglife renferme auffi les fépultures de MarieCatherine le Jumel de Barneville, veuve de François de la Mothe, Comte d'Aulnoy, de Roger de Piles, d'ElifabethSophie Cheron, de l'Académie Royale de Peinture, & de celle des Ricovrati de Padoue, morte femme du fieur le Hai, Profeffeur de Mathématiques; de Jean Jouvenet, Peintre ordinaire du Roi, d'Etienne Baluze, de Michel de Marolles, Abbé de Villeloin, &c. &c. &c.

La ftatue de la Sainte Vierge eft d'argent & de grandeur naturelle. Elle a été modelée par Bouchardon, & jettée en fonte par de Villers. Elle fut commencée en 1731. On la porte à la proceffion de l'Affomption.

On doit voir dans cette Eglife un petit efcalier de pierre de taille, d'un feul trait, tourné en limaçon, depuis le bas jufqu'au haut, dont le trait eft ingénieux & très-hardi. Il eft de l'invention de Gittard.

Les bénitiers en coquilles, & ceux en urnes fépulcrales, font dignes de l'attention des curieux.

La Cure de cette Eglife a, de tout temps, été à la nomination de l'Abbaye de Saint Germain,& eft d'un revenu trèsgrand & très-affuré. Le Service Divin s'y fait avec édification, & la Communauté, jointe au grand & au petit Séminaire, compofent enfemble le plus nombreux Clergé de tout le Royaume.

Adminiftration de la Paroiffe.

Le ro Août de l'année 1642, Meffire Jean-Jacques Olier, Abbé de Pébrac, après avoir refufé plufieurs Evêchés, prit poffeffion de cette Cure. Le 15 du même mois, il commença avec fes Affociés, fous les aufpices de la très-Sainte Vierge dans fon Affumption, la réforme de cette Paroiffe qui étoit dans le plus affreux défordre, l'établissement de la Communauté qui la deffert encore, & celui du Séminaire qui lui eft d'un grand fecours. Plufieurs Prêtres du plus grand mérite vinrent se joindre à ceux que M. Olier avoit amenés avec

fui. Il les mit dès-lors en Communauté, & y vécut avec eux, fe faifant le plus petit, & ne fe diftinguant que par un zele plus ardent, une humilité plus profonde, & une charité fans bornes. Il leur donna enfuite les réglemens les plus fages, tant pour leur propre utilité, que pour celle de tous les Paroiffiens, & qui s'obfervent encore. Il régla qu'ils auroient, fous l'autorité des Curés, un Supérieur, chargé de veiller au bon ordre de la Communauté, & de diftribuer les emplois ; deux Directeurs, chargés de veiller, conjointement avec lui, 1o. fur la maifon pour le temporel & le fpirituel de MM. les Prêtres. 2°. Sur la Paroiffe pour fubvenir aux befoins des Paroiffiens. 3°. Sur l'Eglife, pour en faire remplir les fonctions; un Doyen pour préfider aux exercices en l'abfence du Supérieur ; un autre ancien, chargé de régler les différens regiftres, pour être préfentés à l'affemblée de chaque mois; un Econome pour avoir foin du temporel; un Directeur des Domeftiques, pour avoir foin de leur inftruction; un Bibliothéquaire, pour avoir foin de la bibliothèque, & de tous les papiers concernant les emplois de la Maifon; dix ou douze anciens qui, après un long travail, confument le refte de leur vie à la prière, à la direction des nouveaux venus, & à recevoir tous les mois, en préfence de M. le Curé, & conjointement avec le Supérieur, les deux Directeurs, le Doyen, celui qui règle les regiftres, l'Econome, le Bibliothéquaire & le Directeur des Domeftiques, le compte de toute l'adminiftration, foit fpirituelle, foit temporel de la Communauté; enfin à donner leur avis pour l'admiffion de nouveaux Prêtres. Il voulut qu'il n'y eût entre eux aucune diftinction, qu'ils s'acquittaffent tous, fuivant leur ancienneté de Maifon, de toutes les fonctions du Saint Ministère, même de celles qui, aux yeux du monde, paroiffent les moins honorables. Il voulut qu'ils refufaffent abfolument tout ce qu'on leur préfenteroit, par quelque voie, on fous quelque prétexte que ce fût, même fous le titre de préfent, pour le Sacrement de Pénitence, & pour la vifite des malades, & qu'ils n'exigeaffent rien pour l'adminiftration du Saint Viatique. Il porta même le détachement jufqu'à ce point, qu'il voulut que toutes les rétributions, honoraires & préfens qu'ils recevroient des Fidèles pour tous les fervices quelconques qu'ils leur rendroient, même pour la célébration de la Sainte Meffe, & l'affiftance aux enterremens, fuffent mifes en commun entre les mains d'un d'entr'eux, &que chaque Particulier fe contentât, fuivant le defir de potre, d'avoir fa nourriture & de quo i se vêtir. Il voulut

enfin que les Chantres & les Enfans de Chœur demeuraffent à la Communauté, afin d'être plus à portée de veiller fur eux.

M. Olier partagea cette Paroiffe en huit Quartiers, à chacun defquels il prépofa un Prêtre, chargé d'y veiller fur tout le fpirituel, d'y vifiter tous les malades, & d'entrer dans les plus grands détails, afin qu'ils puffent s'acquitter plus facilement de cette partie de la charge de la Cure, il leur en affocia d'autres, au nombre de dix à douze, pour les feconder &les foulager. Il mit ces Quartiers fous la protection de la Sainte Vierge, fous le titre d'une de fes Fêtes. Il ordonna qu'on tînt un regiftre exact de tous les malades, dans lequel feroit infcrit le nom & la demeure de chaque malade, fon Confeffeur, & les Sacremens qu'il auroit reçus. Comme l'Office canonial étoit déjà établi dans cette Eglife, il char◄ gea un de fes Prêtres d'y préfider en fon nom, les jours ouvrables; il en nomma un pour exercer aux cérémonies, & pour préfider à tous les Offices extraordinaires. Il en nomma fix pour l'administration des Sacremens d'Euchariftie & d'extrême-Onion, cinq pour adminiftrer les Sacremens de Baptême & de Mariage. Il voulut qu'il y en eût toujours deux, chargés de répondre à chaque inftant aux Paroiffiens, pour fatisfaire à toutes leurs demandes, & leur donner des avis & des inftructions, fuivant leurs befoins, quoique tous fuffent obligés d'adminiftrer le Sacrement de Pénitence, il en chargea deux ( en 1690 il y en avoit quatre) de recevoir les confeffions des Paroiffiens; à quelque heure du jour qu'ils fe préfentaffent. Il en prépofa quatre pour affifter les Ago nifans. Il en chargea un du foin des pauvres. Il en nomma quatre pour les Sacrifties, dont deux pour les affaires de l'Euvre, pour préparer les ornemens & les vafes facrés pour les grands Meffes les Vêpres, les Obits, les Convois, Services, pour les Saluts, l'Office Divin & la Communion. Les deux autres, pour avoir foin des Chapelles, pour préparer les Autels, les ornemens, les vafes facrés pour les Mcffes baffes, en recevoir les honoraires, & donner tout ce qui eft néceffaire pour adminiftrer les Sacremens; plufieurs pour veiller au bon ordre des Confrères; deux autres, chargés de délivrer les extraits; deux pour les petites fépultures; trois pour la prifon de l'Abbaye S. Germain; deux autres pour inftruire les Hérétiques; plufieurs chargés des Communautés d'hommes ou de filles, dépendantes de la Paroiffe, des Confrairies, des Académies, & 12 Surnuméraires, pour fuppléer les malades & les abfens. Enfin il leur partagea tous les emplois du S. Ministère,en leur disant qu'ils étoient fes membres,

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& qu'ils devoient fuppléer à ce qu'il ne pouvoit faire par lui-même. Il établit ainfi une Communauté qui, fans être fondée, & n'ayant pour tout revenu que les aumônes des Fidèles pour les fonctions du Saint Ministère, s'eft foutenue jufqu'à préfent, & n'a jamais manqué de Prêtres pour fervir cette grande Paroiffe, quoiqu'ils n'y foient retenus par aucun engagement, ni attirés par aucun intérêt, fi ce n'est celui de la gloire de Dieu, & qu'au contraire, ils y dépensent leur propre revenu.

Malgré les Cathéchifmes qu'il faifoit fouvent lui-même dans l'Eglife Paroiffiale les Dimanches & Fêtes, il en faifoit faire douze dans les différens Quartiers de la Paroiffe, par fes Prêtres & fes Séminariftes. Dans le temps du Carême il en faifoit faire tous les jours, & plufieurs fois par jour, pour toutes les perfonnes de tout âge & de toute condition. Enfin il eft l'Inftituteur & le Fondateur de prefque tous les établiffemens de piété, faits dans cette Paroifle, & de tous les Réglemens & ufages qui s'y obfervent.

Il y a maintenant un Supérieur & un Econome pour la Communauté; deux Prêtres pour chaque Quartier de la Paroiffe; trois pour les Mariages; deux pour les Baptêmes; fix pour le Saint Viatique & l'extrême-Onction ; un pour la Sacriftie des Meffes-baffes; un chargé de régler les Convois; deux pour faire les enterremens de charité; un chargé du foin des pauvres; un pour délivrer les extraits & certificats; plufieurs chargés des Congrégations, des Confrairies, de la prifon & des Communautés qui travaillent pour la Paroiffe; plufieurs Agrégés; enfin deux Vicaires de Chœur, un Diacre & un Sous-Diacre d'office, un Porte-Croix, deux Chapiers, quarre Chantres, deux Serpens, fix enfans de Choeur & fix Enfans pour fervir les Meffes-baffes.

MM. les Marguilliers, comme les Repréfentans des Paroiffiens, & les Tuteurs des biens de la Fabrique, ont, conjointement avec M. le Curé, toute autorité pour l'adminiftration du temporel; ainfi ce font eux qui reçoivent toutes les fondations, les honoraires pour les chaifes, ceux pour la fonnerie, les ornemens & les enterremens, foit dans l'Eglife, foit dans les cimetières; ce font eux qui remettent entre les mains de M. le Curé les revenus des fondations faites, en très-petit nombre, en faveur des Pauvres & des Ecoles de Charité. Ce font eux qui remettent entre les mains de l'Econome de la Communauté, les revenus des fondations que MM. les Prêtres & MM. les Chantres acquittent. Enfin ce font eux qui nomment le Clere de l'œuvre,

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