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M. de Rosoi, auteur de tant de mauvais ouvrages, en prose et en vers, se propose de faire revivre, en faveur des ci-devant nobles, une considération que pu d'entre eux ont méritée. Il leur propose un Catéchisme de l'honneur Français. Il ne demande pour récompense que les conseils d'une noblesse nombreuse, et les souscriptions tacites de tous ceux qui furent nobles. Ce n'est point par intérêt. Son but est de faire circuler des milliers d'exemplaires, par ce moyen de souscription. C'est une vaste entreprise que se propose le sire de Rosoi! Le catéchisme de l'honneur Français, quana il n'est pas même à l'a, b, c du catéchisme du citoyen!

On verra avec plaisir la lettre que M. Porquet, citoyen de Calais, lui adresse.

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Paris, 6 juillet 1790.

Lettre aux Rédacteurs.

MESSIEURS,

Comme en tous genres la célébrité est possible, it n'est pas que vous ne connoissiez la larmoyante Gazette de Paris, dont l'auteur, n'ayant pu exciter le rire au théâtre, a parfaitement réussi à inspirer la pitié pour sa Polémique mais ne vous trompez pas sur le genre de pitié dont je veux parler; c'est de celle qui saisit l'une des personnes qui visitent Bedlam, et certains endroits de Bicêtre.

Par intérêt pour le peuple, que tour à tour ce maniaque caresse et outrage, sans réussir à l'émouvoir, il vient de proposer aux gentishommes de lui fournir, siècle par siècle, tous les traits qui lui doivent rendre chère la noblesse Française sur le mot chère, l'idée vient de la liste des pensions, livre rouge et acquits de comptant; passons, et il se propose de répandre dans les provinces, ct par milliers, ce Catéchisme de l'honneur Français: d'abord, il n'invoque que les gentilshommes; mais, pour récompense, demandant tous les conseils qui peuvent assurer le succès de son œuvre, je me suis enhardi à lui écrire ce qui suit; et pour en accélérer la publicité, je vous prie de l'insérer dans votre estimable ouvrage.

Je suis, etc. PORQUET, votre abonné.

E a

Copie de la lettre de M. PORQUET, à M. du Rosov, auteur de la Gazette de Paris.. 6 Juillet 1790.

MONSIEUR,

Votre numéro d'aujourd'hui invite ceux qui auroient quelques anecdotes sur la noblesse française à vous les transmettre, j'ai l'honneur de vous indiquer celle de M. de Quiessac. (Voyez Causes célèbres, wers 1780).

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PARALLÈLE S.

Jean Bart, de Dunkerque, fils d'un pécheur.
Charles IX, fils de roi, &c. &c. &c.

S Bousard, de Dieppe, pauvre guetteur.
L'assassin du grand Condé, gentilhomme.

Chevert, qui a sauvé son pays.
Maillebois, qui l'a vendu.

Damien, de Saint-Omer, qui assassinoit son
roi.

Henri IV, qui nourrisseit son peuple.

&c. &c. &c., mille millions de fois dans tous les genres.

Eh bien! qu'en concluez vous en faveur d'une classe, ou contre l'autre? Tencz, il y a long-temps que vous faites pitié publiez ceci si vous Fosez, vous qui vous plaignez que l'assemblée nationale n'ose faire mention des protestations,

PORQUET, citoyen de Calais.

Je vois depuis deux abonnemens, monsieur, vos Révolutions de Paris; votre numéro 48; page 536, me fait de la peine, vous écrivez qu'au repas des gardes du

corps, la cocarde nationale fut tantôt mise à la pointe de l'épée, et tantôt foulée aux pieds; j'étois ce jour-là de service chez le roi, je fus voir mes camarades, et je n'y vis point cela, si je l'avois vu, j'aurois désapprouvé cette action, ainsi que mes camarades, qui n'ont jamais eu envie que de plaire à la nation; si par hasard il y en a cu un seul qui ait dit un mauvais propos, c'est une faute personnelle, dont le général ne doit point souffrir. Pourquoi donc nous affliger par vos écrits, si on nous cût présenté la cocarde nationale sur la place d'armes de Versailles, le 5 octobre, au lieu de la fureur, nous étions tous disposés à la recevoir avec bien du plaisir ?

M. de la Fayette, qui vint à mon secours le lendemain, où j'étois près de périr, me fit prêter le serment civique, je renouvellerai toujours avec plaisir ce serment; je serai toujours aussi fidèle à la nation que je le suis au roi, depuis vingt-cinq ans que j'ai le bonheur d'être à son

service.

Je lis avec plaisir vos numéros ; mais ces suppositions qu'on nous attribue sont à ma connoissance absolument fausses, c'est ce qui m'a-engagé à vous écrire, pour vous prier de ne plus mortifier d'anciens militaires, et tout un corps qui n'a pas mérité la haine d'une nation, dont ils sont et seront toujours les plus zélés défenseurs. Je suis, &c. DEMERGOT, garde du corps du roi,

Observation des rédacteurs.

Nous sommes fort éloignés de croire que cette lettre puisse compromettre son auteur; aussi la rendrons-nous publique, parce qu'elle lui fait honneur. Nous désirons sincèrement qu'il soit l'interprète fidèle des sentimens de ses frères d'armes. Dans les discussions publiques, tous les partis ont leurs erreurs, ou leurs fautes. L'honnete citoyen est celui qui les abjure le pius promptement. On est porté, pour ainsi dire, au milicu du fiux er du reflux des opinions, aussi mobiles, aussi incertaines que les flots de l'Océan. Il est certain que cette opinion a été contraire aux gardes du corps, et que l'erreur de quelques-uns a été bien funeste à ceux qui peut-être étoient innocens,

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Le dévoûment généreux du chevalier d'Assas est connu de toute l'Europe. Les ennemis même ont versé des larmes sur sa tombe; mais on ne connoît pas assez tout ce que la France doit à la conduite et à là bravoure du régiment d'Auvergne. Quatre cents hommes combattant contre douze mille ont sauvé une armée de vingt-cinq mille hommes: ce trait qui seroit héroïque, même chez les Spartiates, est resté sans autre récompense que celle de l'honneur. C'est à l'assemblée nationale à prier le roi de récompenser, et d'honorer les soldats et les officiers qui ont pu échapper à leurs blessures, et aux années qui ont suivi cet événement mémorable. Dans un temps où toute la France s'est liée par un serinent, il est bon qu'elle sache que les braves d'Auvergne se lièrent aussi par un serment de tenir ferme jusqu'à la nort; il est utile qu'on sache aussi que leur conduite ne fut pas approuvée. Ils désobéirent à l'ordre qui leur étoit donné de prendre du repos,. parce qu'ils prévoyoient le danger leur sommeil eût plongé l'armée. On lira avec plaisir les détails de cette journée aussi funeste que glorieuse. L'opinion publique fixera l'attention du gouvernement sur les veuves et sur les enfans de ces braves Français. Bientôt l'assemblée nationale recevra leurs réclamations, elle lcs accueillera avec d'autant plus de plaisir, que leur mémoire lui aura donné sur cette belle journée des détails aussi intéressans qu'inconnus,

De Weissembourg, 26 juin.

En attendant le 14 juillet, jour de la fédération générale, toutes les villes se sont préparées à cette union de tous les Français par des fêtes civiques. Celle que le régiment de Neustrie a donnée aux gardes nationales qui se sont rendues pour leur confédération à Weissembourg, fait un honneur infini à ce régiment. On a vu les offciers y prendre l'intérêt le plus vif: soldats, officiers, bourgeois, pauvres et riches se sont réunis, sans distinction de rangs ni de conditions. La joie étoit dans tous les cœurs, les larmes du patriotisme ont honoré le discours de l'orateur; un soldat l'a prononcé, plusieurs d'entre eux y ont travaillé. Après le festin et les danses, ce discours, où respire l'énergie de la liberté, a été porté en triomphe, et déposé à l'hôtel de ville.

Adresse à toutes les chambres de commerce de la France, sur le décret de l'assemblée nationale concernant les faillis; par M. Baudouin l'aíné, négociant à Saint-Germain-en-Laye.

Dieu fit du repentir la vertu des mortels.

VOLTAIRE, trag. d'Olympie.

Cette adresse augmentera le nombre des réclamations contre le décret de l'assemblée, pour un banqueroutier frauduleux qui laisse à son fils une fortune dérobée à ses créanciers; il en est dix qui ont succombé sous le poids des malheurs pourquoi agraver son infortune et celle de sa famille? pourquoi lui refuser le titre de citoyen, parce que la mer, ou d'autres causes indépendantes de lui, l'ont ruiné? Si le décret n'étoit pas absolu, et qu'il ne frappât que sur la classe des faillis coupables, les réclamations seroient injustes; encore faut-il en, excepter celles des enfans qui n'ont pas hérité. Leurs droits à la société ne doivent pas être liés à la bonne ou à la mauvaise conduite de leur père. Ces droits, ils les apportent en entrant dans la société ; ce n'est que par des fautes personnelles qu'ils doivent en être privés. D'ailleurs, on ne peut se dissimuler que ce décret frappe plus particulièrement sur la classe des commerçans, que sur les autres classes de la société.

Section de Saint-Etienne-du-Mont. Extrait du registre des délibérations de la section de SaintEtienne-du-Mont.

Du 25 juin 1790.

La délibération a pour objet de réduire l'impôt indirect de Paris, à la proportion des autres villes du royaume. L'assemblée nationale sera priée de prendre en considération l'état de cette grande cité, qui seroit bientôt dépeuplée, si elle supportoit des charges qui ne fussent point, d'après les proportions de justice et d'équité. Paris a, comme les autres villes, le droit de s'imposer pour ses charges locales et personnelles. On ne doit pas confondre ce que Paris doit, comme département, à l'état, avec ce qu'il se doit comme municipalité.

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