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plufieurs autres exemples de ce qui fe pratique entre les Princes, dont les plus jeunes appellent fouvent par honneur du nom d'Oncle les plus âgés, quoiqu'ils ne foient que leurs Coufins.

Voilà la force, voilà le poids des motifs par lesquels on pretend abbatre les raifons , que nous avons deduites dans nôtre Memoire prefenté au Congrez d'Utrecht, & empecher qu'on y ajoute la foy, qui eft deuë à leur verité. Que les lecteurs equitables prennent la peine d'examiner la force de ce que nous alleguons, & de ce qu'a allegué nôtre adverfaire, nous ne doutons point qu'ils ne connoiffent evidemment, que nous n'avons rien diffimulé, ny alteré pour rendre le Duc de Modene odieux, ou pour luy attirer l'envie du public par des expreffions recherchées, ainfy que cet écrivain tâche malicieufement de l'infinuer; mais qu'au contraire tout ce qu'on a avancé audit Congrez en faveur du Duc de la Mirandole on ne l'a pas fondé fur le menfonge, mais fur la droite raifon, & qu'on n'a eû d'autre but que de mettre au jour l'innocence d'un Prince infortuné: de faire voir l'injustice de la fentence pronon

cée

cée contre luy avec trop de precipitation par le Confeil Imp. Aulique: Que le Duc de Modene a eû plus d'egard à fon propre intereft dans une telle conjoncture, qu'a ce qu'exigeoient de luy l'equi té, & les facrés liens du fang, & d'exciter dans l'ame de S. M. Imp. des mouvemens de Clemence, & d'une jufte conpaffion. Nous n'avons pas cû befoin pour cet effet d'expreffions recherchées les loix Divines, les loix Civiles, le droit de la nature nous ont d'un côté fourni de fortes raifons, & nous n'avons eû qu'a jetter les yeux fur l'état deplorable, ou fe trouve l'Illuftre Maison Pico, l'une des plus anciennes & des plus renommées de l'Europe, pour trouver naturellement ce qui pouvoit toucher le public en sa fa, veur, tout comme il nous a fuffi d'envifager la conduite du Chef de la Maifon d'Efte dans l'acquifition de la Mirandole, & de la toucher en paffant, pour que le public, qui en avoit deja reconnu l'irregularité, en ait un peu été fcandalisé chole que nous ne pouvions pas eviter de faire; mais ce n'eft pas nous, qui fommes les Auteurs de ce fcandale, on le doit attribuer aux menées, & au coup

qui l'ont caufé. Nous avons donc lieu d'efperer, que le public nous rendra juftice, & que Cefar fe laiffant fléchir par la justice de nôtre caufe, par cette de bonnaireté, & par cette mifericorde, qui rend les Grands Princes femblables à la Divinité, il remettra les chofes dans l'état ou il eft tant à fouhaiter qu'elles foient, & s'attirera par là les vœux d'une maison defolée, & les applaudiffemens de toute l'Europe & de la pofterité la plus reculée.

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BARRIERE,

entre fa Majefté Imperiale & Catholique Charles VI.,fa Majefté de la GrandeBretagne les Eftats Generaux.

Fait & conclu à Anvers le 15 Novembre 1715.

omme il a plû au tout Puiffaut de rendre depuis quelque temps la Paix à l'Europe, & que rien n'eft plus defirable & neceffaire, que de rétablir & affurer par tout, autant que fe peut, la feureté & la tranquilité commune & publique, & que leurs Hautes Puiffances les Seigneurs Etats-Ge

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neraux

neraux des Provinces Unies fe font engagées de remettre les Païs-Bas à fa Majefté Imperiale & Catholique Charles VI., felon qu'il a eflé ftipulé & arrêté par le Traité, fait à la Haye le feptième de Septembre mille fept cent un entre fa Majefté Imperiale Leopold, de glorieufe memoire, fa Majefté Brittannique Guillaume III., auffi de glorieufe memoire & lefdits Etats Generaux, que les dites Puiffances conviendroient ensemble fur ce qui regarderoit leurs interêts reciproques, particulierement par rapport à la maniere, dout on pourroit établir la feureté des Pais-Bas, pour fervir de Barriére a la Grande Bretagne, & aux Provinces Unies, & par rapport au Commerce des habitans desdits Païs-Bas, de la Grande Bretagne, & de ceux des Provinces Unies; & qu'a prefent fa Majefté Imperiale & Catholique Charles VI.,à qui les dite Pais-Bas feront remis par ce Traité, fa Majesté Brittannique George, tous deux aujourd'huy regnants, & tous deux Heritiers & Succeffeurs legitimes des dits Empereur & Roy, & les Seign. Etats Generaux des Provinces Unies, agiflants en cela par les mefmes principes d'amitié,& dansla mefme intention de procurer & d'établir la dîte feureté mutuelle,& d'affermir de plus en plus une étroite union,ont nommé, commis & établi pour cette fin pour leurs Miniftres Plenipotentiaires,fçavoir, fa Majefté Imp. & Catholique le Sieur Jofeph Lothaire, Comte de Kinigfegg, fon Chambellan, Confeiller de Guerre & Lieutenant General de fes armées; fa Majefté Brittannique le Sieur Guillaume Cadogan, Ecuyer, fon Envoyé extraordinaire auprès de leurs Hautes Puiflances les Seigneurs Etats Generaux des Provinces Unies, Deputé au Parlement de la Grande Bretagne, Maiftre de la Garderobe, Lieutenant General de fes armées & Collonel du fecond Regiment de fes Gardes; & les Etats Generaux les Sieurs Bruno vander Duflen,ancien

Bour

Bourguemaître, Senateur & Confeiller Penfionaire de la Ville de Gouda, Affeffeur au Confeil des Heem rades de Schielandt, Dyckgraef de Crimpenerwaerdt, Adolph Henry Comte de Rechteren, Seigneur d'Almelo & Vriefeveen,&c. Prefident des Seigneurs Etats de la Province d'Overyffel, Drossard du Quartier de Zalland, Scato de Gockinga, Senateur de la Ville de Groningue; & Adrien de Botffele, Seigneur de Geldermalfen, &c. Senateur de la Ville de Fliffingue; les trois premiers Deputez a l'affemblée des Seigneurs Eftats Ge neraux de la part des Provinces d'Hollande & Westfrife,d'Overyffel & de Groningue & Ommelanden; & le quatrième, Deputé au Confeil d'Eftat des Provinces Unies, lefquels eftant affemblés dans la Ville d'Anvers,qui d'un commun confentement avoit efté nom-, mé pour le lieu du Congrès, & ayant échangé leurs pleinpouvoirs, dont les copies font inferées à la fin de ce Traité, après plufieurs conferences, font convenus pour & au nom de fa Majefté Imperiale & Catholique, de fa Majefté Brittannique, & des Seigneurs Eflats Generaux, de la maniere comme il s'enfuit.

Article I.

Les Eftats Generaux des Provinces Unies remettront a fa Majefté Imperiale & Catholique, en vertu de la grande Alliance de l'année mille fept cent un, & des engagements,dans le fquels ils font entré du depuis, immediatement après l'echange des Ratifications du prefent Traitté, toutes les Provinces & Villes des Païs Bas & Dependances, tant celles, qui ont efté poffedées par le feu Roy d'Espagne Charles II., de glorieuse memoire, que celles, qui viennent d'eftre cedées par feue fa Majefté le Roy Tres-Chreftien, auffi de glorieuse memoire,lefquelles Provinces & Villes enfemble tant celles, que l'on remettra par ce present Traitté, que celles, qui ont déja efté remises, ne feront deformais,

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